Ce samedi est encore une journée nourrie d’émotions pour Claudine Leroy, alias Coco. Le magazine télévisé Reportages, qui suit le journal de Claire Chazal, va reprendre l’histoire peu commune de la Gardoise, sous le titre “Un petit coup de main pour un grand rêve”. Il y a deux ans, en juin 2011, cette habitante de Souvignargues (près de Sommières) lance un appel insolite aux dons pour garder la maison qu’elle loue. Elle vient d’apprendre que la demeure doit être vendue. Mais elle n’a pas les moyens de l’acheter et n’imagine pas quitter les murs où sa vie s’est reconstruite. Au printemps 2011, Claudine Leroy affirme tout haut une pensée que d’autres n’oseraient pas exprimer : « Ce qui serait bien, c’est que tout le monde me donne un euro. »

Une forte médiatisation

Il suffisait presque de demander. Elle s’entoure d’amis, confectionne quelques boîtes à dons placées chez des commerçants du Sommiérois. Cette démarche originale est relayée dans Midi Libre. D’autres médias s’intéressent au sujet : TMC, France 3, M6, des télévisions canadiennes, belges…

Une dame lui donne 100 € par mois depuis fin 2011

La cagnotte gonfle et s’affiche en direct sur internet. 42 000 € sont récoltés la première année. « C’est énorme pour moi, dit-elle en juin 2012. Il me manque 100 000 € mais je sais que j’y arriverai ! » Une seconde année passe, au cours de laquelle elle perd son travail de chauffeur de bus, mais pas la foi en la générosité. Les dons arrivent par sommes de 10 ou 20 €, parfois 1 000 €. Une dame lui adresse 100 € par mois depuis novembre 2011… Les gens sont parfois critiques, mais souvent touchés par l’histoire et le tempérament de Claudine Leroy. « Quand je vous ai vue à la télévision, vous m’avez donné du bonheur », écrit un internaute. « Merci pour votre joie de vivre », dit un petit mot accompagnant un chèque.

Son histoire a touché les gens

Claudine Leroy, 58 ans, touche la sensibilité des gens. Elle a été marquée par des événements familiaux cruels : la perte accidentelle de deux enfants petits, suivie du suicide de son mari. Elle recouvre cette tragédie d’un manteau de gaieté et d’enthousiasme. Fin 2012, elle devait quitter son logement après avis d’expulsion. Elle n’avait pas encore les moyens de racheter la maison, malgré la possibilité d’un prêt bancaire. Mais Claudine Leroy continue de payer son loyer et une avocate en croisade lui a fait gagner de précieux mois de délais, jusqu’à octobre.

Pour elle, le temps est vraiment de l’argent. Ces derniers jours, le compteur de dons a dépassé 78 000 €. À 13 h 20, ce samedi, sa démarche trouvera une audience inespérée. Le rêve sera-t-il ensuite à portée de main ?

Deux ans après le premier appel aux dons, pensez-vous toujours pouvoir payer la maison ?

Oui, complètement. Il m’est arrivé d’avoir des doutes. Des périodes où j’étais fatiguée, comme mi-2012, où les dons stagnaient. Puis ma démarche est passée sur des revues, des radios : ça m’a “reboostée”. Des gens racontaient mon histoire sur internet…

Comment expliquez-vous cet élan de générosité ?

Je ne me l’explique pas. Je ne sais pas ce que j’apporte aux gens, mais je leur parle sincèrement ; avec mon cœur. Je ne vois pas d’autre explication. Dès que j’ai un don, j’essaie de retrouver l’adresse, le téléphone de la personne. Ils sont surpris de m’avoir au téléphone et on parle beaucoup. Certains pleurent parfois.

Combien avez-vous eu de donateurs jusqu’à présent ?

J’imagine entre 2 000 et 3 000. Mais certains me donnent tous les mois.

Les femmes semblent plus généreuses… 

À mon avis, oui, parce qu’elles sont mères et plus touchées par la perte d’un enfant. Mais il y a beaucoup d’hommes aussi.

Qu’espérez-vous du passage sur TF1, ce samedi ?

Ça va me faire réussir mon défi ! Mais je ne sais pas si je vais tenir, avec toute l’émotion que je vais avoir. C’est bizarre que ça prenne ces proportions. C’est une aventure humaine extraordinaire. C’est magique.

T. M. 

Claudine Leroy – Emission « Reportages »