Hier, pendant que nous étions sorties admirer la Lune à son périgée, dehors, dans le ciel, Arte diffusait un documentaire intitulé « Opération Lune » qu’il me tarde de voir.
La Lune, trois-mâts amiral de Louis XIV, a été retrouvée au large de Toulon par 90 mètres de fond. Des technologies de pointe permettent aujourd’hui l’exploration de cette épave extraordinairement bien conservée. Plongée dans le XVIIe siècle… et dans le futur de l’archéologie sous-marine.
En novembre 1664, la Lune, défaite et surchargée, se présente à l’entrée du port de Toulon. Le trois-mâts avait été envoyé en renfort par le jeune Roi Soleil pour ravitailler le corps expéditionnaire qui se battait contre des pirates barbaresques en Afrique du nord, mais l’affrontement tourne à la débâcle pour les troupes françaises et la Lune revient, avec près d’un millier d’hommes à son bord, la plupart blessés ou malades.
Soucieuses de dissimuler ce fiasco, les autorités du port lui refusent l’entrée dans la rade. Elles prétextent le risque de peste et l’envoient mouiller aux îles d’Hyères. Le capitaine proteste, arguant du piteux état de son bateau, vieux de vingt ans et surchargé. En vain : il doit reprendre la mer.
Le 6 novembre 1664, « par un très fâcheux temps », le vaisseau se perd corps et biens sans atteindre son lieu de quarantaine. Il a coulé « comme un bloc de marbre », dira un témoin. Stratèges et diplomates s’efforcent alors d’étouffer l’affaire, et la Lune sombre dans l’oubli, pour plus de trois cents ans.
Découvert en 1993 par Paul Henri-Nargeolet lors d’une mission d’exploration, le navire repose à 90 mètres de profondeur, tel un Pompei sous-marin… Près de vingt ans plus tard, les innovations technologiques permettent enfin l’exploration du vaisseau. Pendant cinq jours en octobre 2012, l’épave a fait l’objet d’une enquête archéologique exceptionnelle mariant le savoir des archéologues et un dispositif technique inédit. Dirigée par Michel L’hour, le directeur du DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines), en collaboration avec la marine nationale, Grand Angle Productions et Dassault Systèmes, qui apporte ses technologies de simulation 3D, cette expédition a permis de tester de nouvelles techniques de fouille sur l’épave, considérée comme unique au monde. Une opération exceptionnelle qui pourrait révolutionner le travail des archéologues sous-marins dans le futur… Le documentaire offre une double aventure : une fresque historique au début du règne de louis XIV doublée d’une campagne archéologique de haute technologie, filmée dans les conditions du direct.
Très belle journée à toutes et à tous,
anti
Il me tarde de voir ça !
A noter au passage : Dassault Systèmes, dont les logiciels étaient initialement développés pour concevoir de nouveaux avions et simuler leur comportement en toutes circonstances (logiciels Katia pour les connaisseurs), s’est fait une spécialité depuis bientôt 30 ans de faire des reconstitutions 3D de scènes historiques. Je dois encore avoir quelque part dans la maison une bande VHS qui présente une promenade dans l’abbaye de Cluny (la technologie a beaucoup évolué depuis mais je la reverrais bien si on remets la main dessus).