Planète fourmi

Fragile, la fourmi ? Vulnérable ? Il faut croire que non. Elle est apparue à l’époque où les dinosaures dominaient la planète et elle leur a survécu sans difficulté. Il lui faudrait plus qu’un cataclysme mondial pour disparaitre. Il faut dire qu’elle ne craint pas grand chose, pas même la radioactivité. Il est certes facile de tuer des fourmis mais ce qui assure leur survie, c’est leur nombre, leur résistance sans pareil à bien des types d’agression, leur vie souterraine et leur capacité d’organisation.

fourmi DB

Combien sont-elles ? Infiniment plus que nous : nous sommes 7 milliards et elles, dix millions de milliards – ce qui fait en moyenne plus d’un million de fourmis pour chaque être humain. On a relevé en Amazonie brésilienne jusqu’à 8 millions de fourmis par hectare. Ensemble, les fourmis pèsent quatre fois plus que tous les vertébrés de la planète, environ 20% de toutes les formes de vie animales.

Les fourmis communiquent entre elles, travaillent de façon coordonnée et résolvent des problèmes complexes en concertation. Cela a inspiré bien des contes et donné naissance à bien des symboles – patience, opiniâtreté, endurance, dynamisme… La plus grande colonie connue est à Hokkaidō au Japon, elle est constituée de 45 000 nids sur 1250 hectares, formant une « ville » de plus de 300 millions d’habitants dont un million de reines. Le plus petit « hameau », créé par une autre espèce, tient à l’intérieur d’un gland desséché, avec une vingtaine d’individus seulement. Mais jamais une fourmi ne vit seule. Une fourmilière fait couramment jusqu’à une vingtaine de mètres de diamètre.

Les fourmis sont partout sur terre, sauf dans les régions gelées en permanence. Elles jouent un rôle indispensable pour la Nature, se chargeant du recyclage des espèces et de la structuration des sols. Elles sont habituellement sédentaires mais parfois, elles occupent leur territoire de façon invasive. La minuscule fourmi d’Argentine, arrivée en Europe avec des plants de lauriers-roses importés de là-bas, a créé une super-colonie qui s’étend de Milan à Barcelone.

fourmi WP

Elles peuvent, comme nous, se repérer grâce au Soleil, à la Lune, aux étoiles mais surtout à l’odorat qui est leur sens le plus développé. Leur langage est également basé sur les odeurs, qu’elles « voient » avec leurs antennes. Elles communiquent en émettant plusieurs dizaines de phéromones différentes, en jouant sur leurs mélanges et leurs concentrations.

L’unité du vivant se manifeste par une donnée troublante : les fourmis et les humains ont un tiers de leurs gènes en commun. On peut se dire qu’il y a un peu de la fourmi en nous comme il y a un peu de l’humain en la fourmi. Avec des pourcentages d’identité variables, la même remarque reste vraie pour toutes les espèces vivantes.

Très belle journée à vous

Photos : (1) Didier Bonnet avec son amicale autorisation, (2) Wikipedia

5 Replies to “Planète fourmi”

  1. Sampang

    Oh que c est beau tout ça ! ^^

    je sais par contre que ce post va être affreux… Quand j étais petite et que j étais au centre aéré on nous obligeait à faire la sieste. Comme je ne parvenais pas à dormir dans la clairière, je regardais passer les fourmis…Une petite fourmis passa devant moi. J essayais de l attraper par une patte quand celle-ci me resta dans mes doigts. Ah bah alors, elle avançait encore. Alors me vint l idée de savoir si elle marcherait encore sans une autre patte… Hé oui ! Incroyable ! j enlevais  » sa grosse queue » à l arrière… Elle avançait encore, formidable ! Oui, je sais… mais bon j avais 6 ou 7 ans…
    Quand plus tard une humoriste que j adore a écrit ce sketche : http://www.youtube.com/watch?v=si6Hesgh4iw
    j ai complètement déculpabilisé 😉

    Bien belle fin de journée à vous 🙂

  2. Anna Galore Post author

    Hé bien, moi, j’ai appris à mes enfants depuis tout petits qu’il ne fallait jamais écraser un insecte juste parce qu’il passait à portée de main. Un moustique ou un taon qui t’attaque d’accord, mais sinon, non. De même qu’on ne tue pas d’araignée – si l’une d’entre elles nous dérange, on la capture dans un verre avec une feuille de papier pour boucher l’orifice et on la sort en douceur.

  3. Sampang

    T inquiète pas Anna j ai fait de même avec mes enfants ^^. Ce qui rend aussi la vie intéressante, ce n est pas de ne pas commettre d erreurs je pense, c est de savoir ne pas les renouveler. ( sans blague tu croyais que j étais parfaite depuis ma naissance ?! mdr )

  4. lulubozo

    Incroyable comme le post de Sampang me rappelle les souvenirs de siestes obligatoires et interminables en centre aéré. Moi aussi je m’amusais avec les fourmis pour passer le temps. J’étais moins cruel que Sampang mais je m’amusais à les faire grimper sur des aiguilles de pin. Moins cruel, il faut le dire vite car il m’arrivait aussi de faire dévorer les sauterelles par des fourmis ou par une mante religieuse sans parler des mauvais traitements aux cigales ( paille au cul )
    Depuis je me suis bien rattrapé et je connais moi aussi le verre pour capturer une araignée, un mille pattes, un criquet, même un scorpion afin de pouvoir le mettre dehors et lui rendre sa liberté . Même les mouches sont intouchables!
    que de souvenirs que ces sietes obligatoires

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