On est samedi mais pas de grasse mat’ aujourd’hui. Je serai ce matin avec mes amis du CRAC Europe pour aller faire face à ces aficionados qui cherchent à embrigader des enfants dans les quartiers pauvres de Nîmes en organisant des prétendues animations pour eux.
En plus, comme d’habitude, ils mentent. Ils racontent dans la presse qu’ils font ça avec le soutien des centre socio-culturels où ils organisent leurs opérations de propagande. C’est faux.
Lorsque Nathalie (déléguée régionale du CRAC) a appelé le centre où doit se tenir l’opération d’aujourd’hui pour faire savoir ce qu’elle en pensait, la personne au téléphone a répondu qu’ils avaient déjà reçu plusieurs appels mais qu’ils ne cautionnaient en rien cet évènement. Les responsables du centre n’ont pas eu voix au chapitre et pas non plus le choix de refuser. Cela leur a été imposé par plus haut qu’eux (probablement la mairie pro-corrida avec qui les afiocs sont en partenariat officiel). Rappelons que deux-tiers des Nîmois sont opposés à la corrida.
Les embrigadeurs ne montrent, bien entendu, rien de traumatisant à ce stade-là – maniement de capes, habillage d’un cheval, tout semble si joli – en espérant que la naïveté des enfants fera le reste et qu’ils auront envie, plus tard, d’aller plus loin, c’est-à-dire d’utiliser les piques (lances à pointe métallique), les banderilles (harpons), les épées, les poignards, tout ce qui fait saigner, qui torture et qui tue. En Espagne, ils passent à l’étape suivante très jeunes (voir photo ci-dessus, fournie par le CRAC).
Ce matin comme à chaque fois, on va leur montrer notre présence et essayer de leur pourrir l’ambiance, de façon non-violente. Et comme à chaque fois, nous avons prévenu les policiers que nous serions là, afin d’être protégés de tout risque de débordement de ces barbares, parce que, eux, la non-violence, ce n’est pas du tout leur façon de voir le monde. Quelqu’un du Midi Libre viendra aussi, histoire de ne pas céder un pouce de terrain du côté des médias non plus.
Il faut que cette horreur qu’est la corrida disparaisse. Déjà plus de 2000 manifestants sont attendus selon les autorités à Alès les 11 et 12 mai prochains pour la faire reculer. Soyons-y les plus nombreux possible.