J’ai fait hier une escapade expresse à Paris. J’y avais rendez-vous avec le père Noël. Était-ce bien le vrai père Noël ? Si j’en crois tout ce qu’il m’a dit, sans aucun doute oui. Mais ça, je ne le saurai que dans quelques semaines.
Ceci dit, des signes sur mon trajet semblaient me souffler que j’allais vraiment voir le père Noël. Déjà, j’ai eu un très beau double arc-en-ciel à l’aller. Il aurait dû être sur ma gauche mais j’étais dos au sens de la marche, donc il était sur ma droite, bon présage s’il en est.
Ensuite, j’ai traversé des centaines de kilomètres recouverts par la neige.
Aucun doute, je me rapprochais.
A Paris, j’ai pris le métro jusqu’à la Closerie des Lilas. C’était là que j’avais rendez-vous. Un endroit mythique de notre capitale, qu’Anti m’a fait découvrir en vrai il y a quelques années. L’ambiance y est tout simplement incomparable, de convivialité et de raffinement détendu, pas coincé.
Et la Closerie sous la neige, croyez-moi, ça commençait sérieusement à sentir la venue du père Noël.
Il est enfin arrivé. Il avait une barbe blanche, un grand sourire. Il m’a parlé de monts et merveilles et j’étais comme un enfant en l’écoutant.
Puis j’ai pris la route du retour. C’était fini, le père Noël n’était plus là.
Les rues étaient désertées. Le métro a eu du retard à cause de la neige. Le train a eu du retard à cause de la neige. En arrivant à Nîmes, il pleuvait. Mais ça m’était bien égal.
J’ai tout raconté à Anti. Elle, elle commence aussi à y croire. On verra bien. Il n’y a plus beaucoup à attendre pour le savoir.
Elle m’a dit : « J’adore quand la magie entre dans nos vies ».
Très belle journée à vous
Ah ! ah ! voila un suspens des plus alléchants !
« ….Il m’a parlé de monts et merveilles et j’étais comme un enfant en l’écoutant ».
Et comme le Père Noël ne ment jamais, la magie ne peut qu’opérer! Donc, on croise les doigts 😉
Elle m’a dit : « J’adore quand la magie entre dans nos vies ».
Oui, cela me rappelle ce magnifique passage tiré de « Les secrets du jaguar » :
« Je voulus faire l’effort de me lever pour ouvrir la porte et vérifier si le couloir, lui,était toujours vert, mais mon lit se mit à tanguer, et je sentis quelque chose d’humide se presser contre mon bras gauche. Roulant sur le côté, je levai les yeux et découvris, penchée sur moi, une biche blanche comme la neige, dotée de profond yeux bleus. Les oreilles frémissantes, elle secoua sa jolie tête, se gratta sa patte de devant avec celle de derrière, bondit par dessus moi pour retomber sur le plancher rouge, et se dirigea d’une démarche élégante vers la porte. Son magnifique nez noir souffla de la buée sur la poignée de verre.
A moitié endormi, la tête encore embuée de rêves, j’allai ouvrir à la biche aux yeux bleus la porte de ma chambre rouge pompier qui était verte la veille. Dans le couloir, un cerf l’attendait, blanc lui aussi et doté de minuscules andouillers à l’aspect velouté. Ils s’éloignèrent tous les deux en courant, glissant sur le carrelage. Arrivés sur le balcon, ils s’arrêtèrent pour renifler l’air du matin, donnant l’impression de se sentir tout à fait chez eux. Une biche et un cerf blancs.
( … )
Laissant mes quatre pesos sur le capot de la Cadillac garée dans la cour, je franchis le seuil du bordel aux couleurs changeantes, tenu par un cerf et une biche blancs, deux perroquets en colère, et un nain disparu sans laisser de traces. Je venais d’entrer, pour la première fois, dans le monde magique des Mayas.
Extraits de Les secrets du Jaguar de Martin Prechtel.
Anti, biche oh ma biche…