Lorsque le bureau des Chats Libres se réunit, c’est en général chez l’un ou l’autre de ses membres et forcément, il s’agit de quelqu’un qui a des chats. Hier soir, c’était chez Delphine et notre réunion n’a pas dérogé à la règle : deux superbes minous nous ont accompagnés de bout en bout.
Au début, ils se sont relayés en haut d’une étagère qui avait le bon goût d’être en marches d’escalier, ce qui est très pratique pour l’escalader. De ce point de vue imprenable, ils pouvaient superviser les débats et veiller au bon respect du temps de parole de chacun.
Je ne compte pas les arrêts de jeux, à chaque fois que des hors-sujets se produisaient de ci de là, comme entre Angela et Anti, toujours aussi dissipées que des gamines ou encore lorsque ma voisine et moi nous avons chanté le refrain d’Eloïse par Barry Ryan, que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître.
Au plus fort de la réunion, pendant une discussion très technique sur l’organisation d’un évènement qui est encore top secret – notre Présidente a bien insisté sur ce point – les greffiers nous ont rejoints autour de la table, ou plus exactement sur la table pour prendre plus facilement des notes.
Ce qui m’amène à une petite parenthèse culturelle : savez-vous pourquoi on appelle un chat un greffier ? Il semblerait que ce terme d’argot ait désigné plus spécialement les chats noirs avec un plastron blanc sur le poitrail, ce qui rappelait le rabat blanc sur la robe noire des greffiers jusqu’au XIXe siècle.
Quant au mot chat, il vient du bas latin cattus. Lui-même dérive du verbe cattare, qui signifie guetter. Et le surnom affectueux de minet / minette vient lui du mot mine, le nom populaire du chat vers le XVIe siècle. C’est de là que vient l’expression « dès potron-minet », qui signifie « de bon matin », une déformation de « paître au minet », c’est-à-dire le moment où le chat, qui se lève tôt, va chercher son paître – sa nourriture (et je vous confirme que c’est très tôt).
Une autre étymologie avance que cela pourrait vouloir dire « à l’heure où l’on voit le derrière du chat » (poitron = postérieur). Remarquez, l’un n’est pas incompatible avec l’autre.
Une fois la réunion terminée, nous avons mangé. Bon, là, les matous étaient moins intéressés vu que tout était strictement végétarien. Ils en ont profité pour aller se courser à travers le salon, ça leur faisait du bien de se dégourdir un peu les pattes après toute cette concentration.
Ce soir, on sort à nouveau. Cette fois, ce sera pour une crémaillère. Ben oui, on n’arrête jamais.
Très belle journée à vous