Qu’est-ce qui fait que lorsqu’on joue une certaine note sur un piano et la même note sur une guitare électrique, les deux sons sont différents ? Principalement les harmoniques, c’est-à-dire des composantes qui vibrent à des fréquences plus aigües que le son de base (d’où le fait qu’on nomme ce dernier la fondamentale). La « couleur » de chaque son, c’est son mélange harmonique. C’est aussi ce qui fait qu’une voix humaine est différente d’une autre. Depuis les années 80, on utilise de façon courante pour faire de la musique des synthétiseurs, instruments à clavier qui permettent de reproduire à peu près n’importe quel son, naturel ou pas, en jouant justement sur les fréquences harmoniques qui lui sont superposées.
Et cette diversité infinie autour d’une base commune, c’est l’image qui ressortait du salon Bio-Harmonie qui se tenait à Montpellier ce weekend.
Nous y étions hier et nous y sommes venus en force : Gwlad, Houssam, Nico, Enzo, Anti et moi.
Les stands présentaient de multiples façons de tendre vers l’harmonie, de la nourriture bio jusqu’à la méditation, de l’utilisation de cristaux jusqu’à celle de bols chantants, de la production de vins selon les phases de la lune aux mélanges d’épices pour faire chanter n’importe quelle recette.
Et c’est en fait par là que nous avons commencé. Dès l’entrée, une odeur irrésistible de curry a titillé nos narines et nous a conduits vers un stand où on pouvait manger un menu indien succulent. Nous avions dans la bouche une euphorisante richesse d’harmoniques de goûts. Une fois le ventre bien rempli, nous avons fait un tour dans les stands.
Nous avons fait quelques achats chez Ecoloco, nom de l’entreprise d’un artisan local qui fait des t-shirts bio aux graphismes souvent drôles et dont nous avons fait la connaissance il y a plus d’un an chez Satoriz. C’est ainsi que nous avons à notre collec’ des t-shirts Vélo-rution (non, pas de faute de frappe), OGM cereal killer, Samsoul (imitant le logo de Samsung) et quelques autres, désormais rejoints par « Fakebook Je m’aime ».
Un peu plus loin, nous avons croisé une harmonique qui nous fait particulièrement vibrer, celle du combat magnifique mené par Paul Watson et son association Sea Shepherd pour protéger les baleines autour de l’Antarctique, là où leur pêche est strictement interdite mais où des navires japonais viennent régulièrement les tuer. Enfin, de moins en moins régulièrement, parce que depuis des années Paul Watson les attend pour les éperonner et les faire fuir, au risque de sa vie et de ceux qui l’accompagnent.
Bien que désavoué par Greenpeace dans ce combat jugé trop extrémiste (alors qu’il a été l’un des fondateurs de cette ONG avant d’en être viré), ses actions radicales nous enchantent par leur courage et leur efficacité. Nous avons, là encore, acheté des t-shirts, cette fois pour les soutenir. Le mien énumère les noms des bateaux japonais défoncés ou coulés par le Sea Shepherd. Nous avons aussi parlé avec les militants qui tenaient le stand de nos propres engagements tout aussi radicaux contre la corrida. Inutile de dire que nous étions tous sur la même longueur d’onde, celle du respect de la vie.
Et enfin, nous avons retrouvé nos amis de Culture Tibétaine, Aimé en tête, sur un très joli stand où trônait entre autres le livre édité par Anti sur l’Institut Ngari. Encore une harmonique élevée, celle d’une cause humanitaire au service d’un peuple déraciné.
Très belle journée à vous