Après « Nos enfants nous accuseront« , après « Severn, la voix de nos enfants« , voici le nouveau film de Jean-Paul Jaud : « Tous cobayes ? »
Bande annonce – Version anglaise ici
Alors que les semenciers de tout poils lancent une attaque frontale contre l’étude du Pr Gilles-Eric Séralini qu’ils jugent « insuffisante« , il me semble bon de rappeler la sortie de ce nouveau film engagé du réalisateur.
De 2009 à 2011, et dans le secret le plus absolu, le Professeur Gilles-Eric Séralini a mené une expérience aux conséquences insoupçonnables, au sein du *CRIIGEN. Il s’agit de la plus complète et de la plus longue étude de consommation d’un OGM agricole avec le pesticide Roundup faite sur des rats de laboratoire et les conclusions qui vont en être tirées sont édifiantes…
Après le terrible accident de Tchernobyl en avril 1986, l’invisible poison nucléaire a ressurgi avec l’explosion de la centrale de Fukushima en mars 2011 faisant des dégâts matériels, humaines et écologiques innommables.
OGM, Nucléaire : L’Homme s’est approprié ces technologies sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis alors que la contamination irréversible du vivant est réelle. Serions-nous tous des cobayes?
*Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique.
*Le Maïs NK 603 de Monsanto, cultivé sur 80% du sol américain, importé en Europe avec le pesticide Roundup
Extrait du film
Communiqué de presse : Réponse à l’EFSA
Nous n’attendons rien de l’EFSA mise lourdement en cause pour conflits d’intérêts sur les OGM comme je l’écris dans mon livre. De plus l’agence est juge et partie en ayant autorisé les produits que nous avons évalués à long terme et dont nous avons publiés les résultats dans une des meilleures revues mondiales de toxicologie.
L’Efsa pour autoriser ces mêmes produits a travaillé de manière laxiste à très court terme avec les données problématiques de Monsanto et très très insuffisantes, qu’elle garde anormalement secrètes. Nous demandons immédiatement un accès public sur internet de ces données.
Pr Gilles-Eric Séralini (lire son étude ici)
Président du Conseil Scientifique du CRIIGEN
Co-Directeur du Pôle Risques, Qualité et Environnement Durable – MRSH-CNRS
Université de Caen – Institut de Biologie IBFA
Laboratoire Estrogènes, Reproduction et Cancer EA2608
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A l’heure, donc, où la ligue des assassins déguisés en hommes d’affaires se jettent sur le Pr Séralini, le film de Jean-Paul Jaud et cet article de l’AFP me semble tout à fait de circonstance :
Santé, environnement: quelle place pour ceux qui nous alertent? par @alucas_afp pour l’Agence France-Presse, samedi 29 septembre 2012, 16:28 ·
PARIS
Avec son étude choc sur un maïs OGM, le Pr Gilles-Eric Séralini appartient à la cohorte de ceux qui, de l’amiante au Mediator, « alertent » sur des dangers sanitaires ou environnementaux. Le Sénat va bientôt débattre de la façon de donner plus de poids à ces « lanceurs d’alerte ».
L’étude Seralini « constitue une nouvelle illustration de l’urgence à faire progresser la loi », clame la fondation Sciences citoyennes, association qui plaide depuis dix ans pour un véritable statut du « lanceur d’alerte ».
Le Pr Gilles-Eric Séralini, auteur du livre « Tous cobayes ! », le 28 septembre 2012 à Paris. AFP/Jacques Demarthon.
L’étude, au-delà de ses résultats sur une possible toxicité d’un maïs transgénique, a rouvert le débat sur la façon dont sont menées les expertises permettant d’autoriser ou non les organismes génétiquement modifiés.
Ce débat va gagner les rangs du Sénat où le groupe écologiste a déposé une proposition de loi visant à mieux enregistrer ces « alertes » scientifiques et clarifier les procédures d’expertise, régulièrement contestées sur fond de conflits d’intérêts ou de lobbying industriel.
L’examen du texte débutera le 15 octobre mais des réticences pourraient renvoyer aux calendes grecques une éventuelle adoption.
Les « lanceurs d’alerte » sont ces scientifiques, experts ou associations qui rendent publiques leurs « découvertes » sur des risques pour la santé ou l’environnement en bravant, parfois, leur hiérarchie ou des firmes puissantes.
De Henri Pézerat, avec l’amiante, à Irène Frachon, dans l’affaire du Mediator, en passant par des spécialistes des ondes ou du bisphénol A, ils ont appris à se faire entendre.
Pour autant, ils ne sont « absolument pas protégés », affirme Glen Millot, de la fondation Sciences citoyennes. « Au mieux, s’ils sont fonctionnaires, ils sont placardisés et leurs crédits asséchés. Au pire, ils peuvent être licenciés ».
La loi sur le contrôle des médicaments, votée en 2011 pour empêcher un nouveau scandale comme celui du Mediator, protège de sanctions ceux qui alertent sur un produit. Les sénateurs écologistes souhaitent « élargir » cette protection « à l’ensemble des lanceurs d’alerte », explique le rapporteur du texte, Ronan Dantec.
Autre mesure envisagée : la création d’une « Haute autorité de l’expertise scientifique et de l’alerte », une « structure qui garantisse l’indépendance de l’expertise et puisse recueillir les signaux d’alerte ». Elle ne mènerait pas elle-même des expertises mais édicterait quelques principes généraux et vérifierait que les alertes sont examinées.
Pour le toxicologue André Cicolella, lui-même licencié en 1994 de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) après avoir alerté sur la toxicité de certains solvants, harmoniser les procédures pourrait « aider les agences qui font de l’expertise à ne pas être juge et partie ».
Cette idée d’une nouvelle instance laisse en revanche « dubitatif » Pierre Le Coz, qui préside le comité de déontologie et de prévention des conflits d’intérêts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
« Cela nous paraît un peu complexe et nécessiterait d’avoir des hyper-experts », relève le philosophe, rappelant que de plus en plus d’agences se dotent de leurs propres comités de déontologie.
Depuis l’affaire du Mediator, estime-t-il, les experts ont compris l’intérêt d’accroître la transparence pour « retrouver une crédibilité auprès du public ».
La proposition écologiste suscite aussi des réticences au Sénat : « Nous ne sommes pas favorables à la création d’une nouvelle agence », souligne Yves Daudigny, rapporteur général PS de la commission des Affaires sociales.
Malgré le risque de voir le débat tourner court, M. Dantec reste optimiste, estimant que « les choses sont mûres au niveau politique » pour permettre une adoption du texte.
Voilà, voilà, elle est belle la politique, hein mon Léo !
pour trouver la séance près de chez vous, cliquez ici
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Edit 10 avril 2013 : le DVD est maintenant disponible sur le site J + B Séquences
anti, graine d’Annanar 😉
Ce travail, cette expérience réalisée sur une durée de deux ans sont à la fois salutaires et effroyables par ce qu’ils révèlent au grand jour.
On a reproché à Séralini d’avoir orchestré un plan médiatique en sortant coup sur coup son étude dans une revue scientifique, le livre qui en parle et le film qui la montre. La réalité, c’est qu’il n’avait pas d’autre choix pour être entendu.
Son étude seule aurait probablement était vue uniquement par des scientifiques et serait restée difficilement compréhensible au grand public – surtout sous la pression des lobbies pro-OGM qui fait tout, d’ores et déjà, pour la discréditer alors que les études « officielles » sur les OGM suivent des protocoles bien moins rigoureux sur des durées beaucoup plus courtes et surtout sont réalisées par les entreprises OGM elles-mêmes !
Avec le livre et le film, l’info est devenue impossible à étouffer. Le sérieux du travail réalisé est crédibilisé par la présence en première ligne aux côtés de Séralini et de son équipe de grandes voix de l’écologie dont personne ne peut mettre l’honnêteté, la compétence et la rigueur en doute – Corinne Lepage, José Bové – et d’ONG qu’aucun lobby industriel n’a jamais réussi à prendre en défaut – Greenpeace – pour ne citer que ceux qu’on voit sur l’extrait.
Au-delà des crimes contre l’humanité dont se rendent responsables Monsanto et d’autres depuis des décennies, il est particulièrement honteux que certains autres scientifiques soi-disant objectifs viennent soutenir ces marchands de mort au nom d’un improbable sacro-saint « progrès ». Je les trouve méprisables, autant que l’ont été ces mêmes pseudo-scientifiques (et même médecins…) qui ont affirmé pendant des décennies que le tabac n’était pas dangereux pour la santé jusqu’à ce que la vérité finisse par s’imposer.
Il faut que tout le monde aille voir ce film.
Merci à Gilles-Eric Séralini, à son équipe, à Jean-Paul Jaud et à tous les lanceurs d’alerte qui se dressent avec autant de courage contre des géants maléfiques semeurs de mort.
Parfaite analyse Anna. Voilà qui me rappelle le documentaire « Le monde selon Monsanto »… et particulièrement celle du Pr. Arpad Pusztai qui a exercé au laboratoire de nutrition de l’Institut de recherche Rowett, en Ecosse, de 1968 à 1998. Le docteur Pusztai est un expert mondial de la lectine, une protéine qu’on retrouve dans les plantes. Le 10 août 1998, interviewé par la BBC pour l’émission de télévision » World In Action « , il provoque une des premières grandes controverses sur la sécurité sanitaire des OGM. Le lendemain de la diffusion de l’émission, il est congédié de son poste et ses données de recherche sont confisquées. Plus d’information en anglais ici.
Une vidéo d’Arpad Pusztai sur le site objectifbio.org expliquant les résultats de son expérience sur les rats. 2003.
Le Rapport de recherche de Arpard Puzstai sur les données produites au Rowett Research Institute (en anglais).
A ce documentaire édifiant, ont aussi participé :
Le Pr. David Carpenter
Professeur de santé environnementale à l’Université d’Albany, New York.
Un des experts lors du procès intenté à Monsanto contre ses PCB, à Anniston, petite ville d’Alabama.
Un article paru en 2002 dans le Washington post relate cette affaire.
Le site Chemical industry archives. Avec des archives du procès d’Anniston consultables en ligne (en anglais).
Le Pr. Robert Bellé
Chercheur dans l’Unité Mer et Santé du CNRS installée à Roscoff.
Diaporama de sa conférence « L’Environnement et les mécanismes à l’origine des cancers » tenue à Landerneau le 16 mai 2006. Et ici un compte-rendu.
Le Pr. Stanley Ewen
A exercé à l’Université d’Aberdeen en Ecosse. Collègue de Arpad Pusztai, co-auteur de l’étude sur les rats qui a déclenché la controverse. Un rapport de leur recherche est parue en 1999 dans la revue médicale The Lancet. On pourra retrouver ici deux articles du Professeur Ewen (en anglais).
Le Pr. Samuel Epstein
Président de l’association pour la prévention du cancer. Le professeur Epstein a mené campagne contre l’utilisation d’une hormone transgénique de croissance bovine appelée rBGH, propriété de Monsanto, vendue sous le nom de Posilac et présente dans une grande partie de la production industrielle de lait aux USA et au Mexique. Samuel Epstein soutient l’Appel de Paris, une déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la pollution chimique.
Le Pr. Ian Pryme
Département de biochimie et de biologie moléculaire de l’Université de Bergen, Norvège.
Ce professeur a analysé avec un collègue danois les données produites par les scientifiques de Monsanto sur le soja transgénique, résistant au Round Up.
Résumé de l’étude des laboratoires Monsanto parue dans le périodique Journal of Nutrition en 1996.
L’analyse de Ian Pryme parue dans le périodique Nutrition and Health en 2003.
Le Docteur Helena Alvarez Buylla
Institut mexicain de l’écologie de l’Université nationale autonome de Mexico (en espagnol).
Lien vers les travaux et recherches de la scientifique mexicaine sur les transformations des plantes transgéniques (en anglais).
Kiran Sakhari et Abdul Qayum
Deux scientifiques indiens qui étudient le coton Bt en Inde. Un article de fond sur le coton Bt en Inde est disponible sur le site de l’organisation non gouvernementale GRAIN, dont le but est de promouvoir la gestion et l’utilisation durables de la biodiversité agricole dans le monde.
Deux études en anglais de Abdul Qayum et Kiran Sakkhari disponibles sur le site du GRAIN :
“Did Bt cotton fail AP again in 2003–2004? A season-long study of Bt Cotton in Andhra Pradesh” (Andhra Pradesh Coalition In Defence of Diversity, 2003)
“False hopes, festering failures: Bt cotton in Andhra Pradesh 2005–2006” (Andhra Pradesh Coalition In Defence of Diversity, 2006)
Source : http://www.arte.tv/fr/les-intervenants/1933898.html
Et moi, quand je vais voir ma copine Sylvana, je passe devant la station de Nîmes (Gard) de cet assassin en puissance qui dispose de 30 hectares dont 3,5 de surfaces couvertes. Toutes les activités de la société, de la R&D au Service Clients y sont réunies. Les espèces travaillées sur le site sont la salade, le concombre, la carotte, et le melon. Les boules !!!
Ah ! D’ailleurs, en cherchant un peu je viens de trouver un site génial (ne pas relâcher la pression) : http://www.combat-monsanto.org/
Moi j ai des p’tites graines de salades bien saines et je les refile aux copines parce que là aussi, y’a de drôles de soucis… quant à ne plus s échanger les semences mais à les acheter systématiquement. ( oui bah je sais moi c est vraiment à p’tite échelle vu que j ai que 10 pots de salade 😛 )
Je crois que la solution à bien des problèmes serait justement de revenir à une toute petite échelle. C’est ce que montre très bien Coline Serreau dans son film « Solutions locales pour un désordre global ».