Anna vous a déjà parlé du festival « Images Singulières » qui se tenait à Sète en mai dernier. Ce que nous y avions vu était assez sidérant de mauvaise qualité mais, dans le programme, un cliché a retenu toute mon attention tellement il était bon, saisissant de professionnalisme et troublant : il était signé Sebastian Liste.
Voici la présentation qu’on pouvait lire :
Né à Alicante en 1985, Sebastián Liste a fait des études de sociologie et de journalisme à Barcelone. Depuis plusieurs années, il poursuit un travail à long terme, “Urban Quilombo”, où il partage les conditions de vie extrêmes de dizaines de familles retranchées dans une ancienne usine de chocolat abandonnée à Salvador de Bahia au Brésil. Il est lauréat pour ce projet du prix Ian Parry 2010, et il a été choisi pour l’édition 2011 du World Press Photo Joop Swart Masterclass à Amsterdam.
Pendant huit ans, une soixantaine de familles ont occupé une ancienne chocolaterie de Salvador de Bahia. Elles venaient toutes de la rue et, ensemble, elles ont transformé ce qui restait de la vieille usine en “maison”.
Quand il découvre ce lieu, Sebastián Liste comprend qu’il est unique. Cette sous culture, au sein même de la ville, ce microcosme où tous les problèmes de drogue, de prostitution ou de violence sont abordés par le collectif, cette façon aussi de se protéger d’une société qui les tient à distance, lui rappelle ses études de sociologie et d’autres expériences communautaires où la vie en groupe permet de survivre…
Sebastián a documenté ce lieu improbable jusqu’au jour où les familles ont été expulsées par le gouvernement, en mars 2011. Car le Brésil qui s’apprête à accueillir les deux évènements les plus médiatiques de la planète, la Coupe du Monde de football et les Jeux olympiques, veut faire place nette dans ses centres-villes.
Exit les favelas trop voyantes dont les habitants sont expropriés dans des conditions souvent inhumaines. Les familles de la chocolaterie, quant à elles, se sont réinstallées ensemble à “Jardim de Margarida” un quartier défavorisé à la périphérie de Salvador. Sebastián Liste mène à bout ses projets sans concessions.
Il est très jeune (26 ans) mais il a déjà tout compris de la nécessité de l’immersion, de l’investissement total. Dans cette série, “Urban Quilombo”, il est en empathie avec les familles, il respecte et se fait respecter dans cette improbable cour des miracles et ses images aux noirs intenses s’en ressentent !
Pour découvrir son travail :
Ou encore sur la lettre du photographe là
A suivre assurément !
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Alors là, oui, ça c’est de la photo : puissante, belle, et même ici socialement riche !
Espérons que nous recroiserons la route de ce photographe talentueux.