Quel régal ! Notre première demi-journée au Salon du Livre s’est passée on ne peut mieux. Nous avons débarqué devant l’entrée vers 15h, avec nos badges « Professionnel » qui nous permettent de nous balader partout gratuitement, en digne délégation des Éditions du Puits de Roulle que nous formons.
Nos premières impressions ? Nous en avons parlé lors d’une petite pause dans un coin tranquille de l’immense pavillon. Tout d’abord, justement, ce n’est pas démesuré comme on le craignait. Certes, il y a des milliers d’exposants mais le tout respire la convivialité et la simplicité. Peut-être était-ce dû au fait que nous étions vendredi et que c’est seulement à partir d’aujourd’hui qu’il va y avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde dans les travées avec le grand public qui va débarquer. Toujours est-il que ça nous a beaucoup plu.
Nous avons commencé par assister à une conférence passionnante de Lionel Guillain – directeur du développement du Musée Lettres et Manuscrits – sur la transposition de Quai des Brumes du roman au film, avec le génie de Carné et Prévert mis au service du récit de Mac Orlan. Les scènes les plus importantes étaient décortiquées, mettant en regard le manuscrit original et ce qu’en faisaient le réalisateur et le poète aux multiples talents.
Ensuite, petite promenade dans la section des mangas, avec une mention spéciale pour le stand consacré à Naruto, tapissé de nombreuses reproductions de planches extraites des aventures du plus célèbre personnage du genre. Mais le plus beau – du moins pour le moment – est sans aucun doute l’immense stand consacré au Japon, à la déco en bois à la fois aérienne et gracieuse.
Là, divine surprise, Hitonari Tsuji était présent à l’une des tables pour une séance de dédicaces. Il est totalement androgyne et ses traits ressemblent à un archétype de héros de manga, avec ses longues mèches noires et son visage sans âge, sans sexe, sans expression marquée à part un léger sourire quand on lui a indiqué nos prénoms. Car, bien entendu, nous lui avons pris deux livres, l’un tout récent, Dahlia, et un plus ancien que j’avais déjà lu et qui est basé sur des souvenirs d’enfance, Le bouddha blanc. Sur chacun, il a tracé une calligraphie superbe en plus de nos noms.
Un autre stand impressionnant, même si sa déco est beaucoup plus sobre, est celui d’Actes Sud, immense lui aussi. Il faut qu’on y repasse, j’espère bien que nous pourrons y voir Laurent Gaudé dont j’ai adoré Le soleil des Scorta, prix Goncourt en 2004 qui avait fait énormément de bruit à l’époque, étant le premier jamais obtenu par un éditeur non parisien.
Et il y a eu aussi ce petit bout de chemin à travers les stands en compagnie de Fei, une jeune femme chinoise qui a créé les Éditions Fei et qui a sorti plusieurs volumes d’une BD autour du personnage d’une petite fille nommée Yaya. Comme cela nous faisait penser à Sylvia (alias Tata Yaya) et que nous l’avions croisée en train d’accrocher partout un poster faisant de la pub pour elle, on lui a demandé si on pouvait en avoir un. Elle a dit d’accord à condition de la suivre jusqu’à son stand. Sur le chemin, Fei m’a raconté l’histoire de Yaya, petite fille de Shanghaï en 1937 qui joue du piano et qui doit fuir à l’approche des avions japonais. Elle rencontre alors un petit garçon nommé Patate. L’histoire a été imaginée par un Français et dessinée par un Chinois.
J’arrête là pour le moment. A suivre !
Très belle journée à vous
Merci pour cette première prise de température. Bonne continuation et surtout des découvertes et rencontres intéressantes que je me réjouis de découvrir grâce à vous.
J’aperçois sur la première photo un stand des éditeurs suisses! A ce propos, lors de nos dernières votations, le peuple suisse a refusé le prix unique du livre! Je vous avoue être restée interloquée, voire choquée. Chez nous, un livre est au minimum deux fois plus cher qu’en France. Et ceux qui se sucrent au passage ce sont les diffuseurs.
« Chez nous, un livre est au minimum deux fois plus cher qu’en France. Et ceux qui se sucrent au passage ce sont les diffuseurs. »
C’est vraiment d’une bêtise… enfin, bref.
« des découvertes et rencontres intéressantes que je me réjouis de découvrir grâce à vous. »
Ça court ! Prochain reportage en ligne dès demain matin 8h30 🙂
Madame Galore
Merci bien de vos remarques si justement bien vues.
Lionel Guillain
Cher Monsieur, tout le plaisir était pour nous. Votre conférence était vraiment remarquable.
Merci à vous d’avoir pris le temps de laisser un mot ici.
Bonjour Lionel,
Je confirme les propos d’Anna, nous avons pris grand plaisir à vous écouter avec ensuite l’envie de revoir le film, relire le livre et relire Prévert aussi 😉
Au plaisir,
anti
J’ajoute, concernant la rencontre avec Hitonari Tsuji : un choc ! Quel curieux personnage mais tellement à l’image de ses romans… A la fois déconcertant par ses côtés androgyne et hors du temps… tellement présent aussi, vraiment tellement, trop, presque d’humanité… J’ai hâte de lire les ouvrages que nous lui avons fait dédicacer.