Le temps Silex
Dans la roue des saisons, ce symbole représente le nord du nord, donc le nord de l’hiver : le cœur de la saison. Sa période est immuable et va du 7 au 24 décembre.
Il est l’un des 4 signes « porteurs des années » dans le calendrier aztèque, donc particulièrement vif lorsqu’il apparaît. Il en va de même quand dans une saison règnent la maison pour l’automne, le roseau pour le printemps et le lapin pour l’été.
Le Silex, symbole visible sur la carte du tarot mexicain, avec ses deux extrémités pointues et ses deux couleurs tranchantes, représente la dualité. Donc le moment et les circonstances où nous y sommes confrontés. Donc le moment pour développer notre aptitude à choisir avec netteté et à prendre des formes nettes, sans équivoques.
Le symbole se tient debout, droit et raide, bien campé sur une de ses pointes acérées. Cette attitude nous laisse entrevoir une force possiblement rigide, austère et autoritaire. Rigueur, courage et rectitude morale, font du Silex un symbole ne permettant ni médisance, ni mensonge, ni suspicion. Sa nature froide et lente donne une apparence calme. Quand il règne entre Ciel et Terre, pour les humains, c’est un temps où il convient d’être silencieux et centré sur sa route.
Comme nous sommes en hiver, le corps mental (partie de l’être humain ayant l’aptitude de déchiffrer les structures) l’emporte : se plonger dans ses réflexions, se structurer par soi-même et pour soi-même, et non par et pour l’environnement.
Peu de place pour l’aléatoire pendant cette période. Le Silex, dans la cosmovision mexicaine, descend du ciel sur la terre, envoyé par les dieux. Il y arrive bien planté. C’est du roc. Il s’y accroche avec précision en ayant fait attention aux détails de l’avenir, ouvrant à de multiples possibilités supposant des choix drastiques. C’est dire que là où le Silex tombe se trouve le cœur de la cible !
C’est aussi le temps pour capter le cœur de sa nature personnelle. C’est le temps pour capter les principes fondamentaux de ce que l’on vit, pour redéfinir ses fondations.
Le temps n’est ni à la réjouissance, ni à la rigolade. Le froid Silex avance clairement et sans précipitation, quels que soient les obstacles. C’est son enseignement pour nous.
Avec une force impressionnante, le Silex sait ce qu’il veut et le dit. Le temps n’est pas aux lamentations, aux retards, aux peurs (attention à ne pas se laisser emporter par la peur, sentiment lié aux reins et propre à l’hiver). En se nourrissant de sa force, il est possible de redéfinir ses axes de vie.
Son intransigeance étant synonyme de résultats, tout pendant ce temps doit tendre vers un but, définir un sens, ouvrir une direction. Une rigueur morale puissante possible et souhaitable, peut nous faire entreprendre des tests, des recherches, des épreuves sérieuses.
Mêlant froid, aridité et action, le Silex nous fait dire qu’il est le « feu dans la glace ». En effet, c’est avec une énergie bouillonnante qu’il descend du ciel. Le Silex provient d’ailleurs, de très haut et surtout nous oblige à changer radicalement. Il inclut la période de Noël, temps de recherche de ce qui nous relie au Ciel à travers la mythologie du Père Noël (rouge et blanc, comme lui) et redéfinir le cadeau reçu à la naissance, celui de nos dons particuliers.
On peut se poser les questions : qu’a-t-on reçu ? Qu’en a-t-on en fait ? Comment le partage-t-on ? Ce cadeau « œuf » que les dieux nous envoient nous dit que l’on peut y aller, que c’est bien planté en nous et que nous devons chercher à le mettre en scène dans notre existence.
Le Silex est aussi ce couteau sacrificiel humain pour nourrir le soleil personnel et collectif, entretenir le mouvement du cosmos… Que devons-nous sacrifier pour sortir de la contemplation émerveillée ou désespérée de nos talents pour enfin les mettre en œuvre ? Et pour cesser d’ausculter les images merveilleuses ou désespérantes que l’on jette à la surface du monde au lieu de partager avec clarté, vigueur et générosité les fruits possibles de nos talents les plus nets ?
Il symbolise le sacrifice qui représente non pas la destruction mais la libération d’énergies. Technique rituelle visant à créer des forces nouvelles qui iront s’ajouter aux forces cosmiques toujours menacées d’épuisement.
Notre nature personnelle est notre puissance, l’honorer c’est se relier à l’univers. La fuir ou en remettre l’expression à plus tard, c’est s’abîmer.
C’est aussi savoir que ce cadeau peut être partagé seulement avec des personnes avec qui on se sent en harmonie. Éviter de lier le plus beau de notre être sans de multiples précautions et de l’exprimer à tort et à travers (être « trop » gentil).
Le caractère rude et austère du Nord demande du courage. Le Silex n’en manque pas. Et nous ?
Sa chute entraîne nos masques, nous permettant de percevoir la nature de notre être ou de ce que nous vivons. Vient alors le moment de changer nos habitudes (le Silex est appelé le « briseur d’habitudes »), de surmonter les obstacles et d’agir avec sérénité dans le monde extérieur pour procéder à de nouveaux alignements. Il demande d’avancer avec souplesse, sans s’attarder ni se précipiter, sinon le couperet tombe rapidement et sûrement !
La rapidité du couperet risque bien de nous figer sur place si l’on n’y prend pas garde !
Dans le Yi jing, l’hexagramme 10 (numéro du Silex dans les signes aztèques) correspond à la démarche précautionneuse. En effet, on y parle de ne pas « marcher sur la queue d’un tigre »… On peut donc le rapprocher de cet hexagramme partagé en deux, avec en haut le froid, la glace, le ciel qui suit son cours, et en bas la brume vive et légère qui entête, séduit et l’emporte.
Insouciance et arrogance face à une rigueur cruelle ne peuvent que nous conseiller de grandes précautions. Une seule démarche devant le Silex : ne pas se figer.
« On n’approche pas impunément la puissance du ciel. Tutoyer la souveraineté exige acuité et souplesse » (Pierre Faure in « Le Yi Jing par lui-même »).
Le Jaguar en saison Silex : 10 au 22 décembre 2011
Roue de médecine pour s’approcher du jaguar lors de la treizaine portant ce nom : Nord : esclave, N.O. chemin, Nord-est : empereur, Ouest : singe, Centre : Fleur/herbe sèche, Est : victoire, Sud-est : mouvement, Sud-ouest : pluie, Sud : xochipilli
Pendant ce temps « cœur de l ‘hiver », la treizaine Jaguar va évoluer du 10 au 22 décembre 2011. La treizaine aide les humains à s’adapter à la saison et à bien la vivre. Elle varie dans les dates chaque année, contrairement à la saison qui, elle, ne varie pas.
Dans l’ordre des saisons, le Jaguar représente le premier temps de l’hiver (période du 1er au 17 novembre). Il est donc porteur d’une dynamique Est (printanière), ou dynamique de vision d’un monde plus large, servant à survoler jours et mois suivants.
Symbole de cette treizaine, il reste fidèle à lui même : renouveler le feu et entretenir des passions dans le secret le plus total, ou nous laisser supposer qu’on pourrait être l’objet d’une passion, d’un complot, d’un mystère dû à une désinformation.
Il est possible que, pendant cette treizaine, nos yeux « voient », que complots et malhonnêtetés se dévoilent. Aller au cœur de la cible, ne pas se contenter de superficiel, s’attacher à creuser. Le Silex nous donne la direction, le Jaguar nous donne la force d’y aller.
Soleil de nuit, le jaguar transporte la lumière au plus profond des ténèbres, voyageant dans les mondes souterrains et mystérieux sans en être affecté.
Ce qui est envoyé par le Silex peut nous faire craindre l’avenir, car on ne voit pas l’origine de ce qui nous arrive. En bondissant sur le dos du Jaguar qui nous entraîne dans sa descente, la lumière nous accompagnera. Comment alors ne pas tenter d’éclairer ou même d’illuminer par des réponses, des situations peu claires… ?
N’oublions pas que le Silex, dans sa descente du 13e ciel, se transforme en une myriade d’étoiles en arrivant au 4e, formant ainsi la Voie lactée. Une immensité s’ouvre à nous. Et le jaguar dont la peau est constellée de marques d’étoiles est capable d’en déchiffrer les liens avec les vies terrestres.
Le Jaguar par sa capacité à border le temps, la vie, peut empêcher paroles et actes de partir à la dérive. Il agit en sa qualité de « gardien des directions » avec fidélité et obstination.
Le chemin n’est pas facile, mais il est adouci si on demande l’aide des dieux, ce qui permet à la force du Jaguar de se déployer.
Si les difficultés semblent nous emprisonner, c’est en ayant une attitude volontaire et tenace que nous les surmonterons. Car sous son calme apparent, le jaguar mène un combat lent et secret afin d’atteindre son but.
Son attitude peut être empreinte de majesté et nous montrer les richesses à venir et comment les protéger. Il aide alors à révéler comment créer. On redouble d’intériorité en s’enfonçant dans le mystérieux, le secret.
Ne pas avoir peur de répéter le geste, la parole, en prenant bien soin de ne pas se laisser emporter par le côté passionnel du Jaguar. Car, s’il met du temps à créer ce qu’il souhaite ou ce qui lui paraît indispensable au déroulement de la vie, il en partage difficilement les fruits. Solitaire mais protecteur, il est capable de créer un enfermement autour de « ceux » et de « ce » qu’il aime. Là encore ne pas se fier à son calme apparent, car un feu passionnel l’habite (n’oublions pas qu’il se pose en adversaire vis-à-vis de l’Aigle, soleil de jour). Attention aux jalousies…
Pour que les forces déployées ne deviennent pas stériles, il est salutaire de bouger, d’apporter de l’eau au feu qui couve.
Il est trop tôt pour faire éclore, mais on peut se projeter dans le futur, voir au-delà du miroir, se plonger dans l’invisible… Attention cependant à ne pas prendre les vessies pour des lanternes, car le Jaguar, doté d’un magnétisme puissant risque de nous entraîner dans des passions qui ne verront jamais le jour (secret, secret !!! il est l’amant caché).
Prudence aussi dans les brusques décisions. Empreint de secret, le Jaguar nous rend difficile la remontée des profondeurs où lui s’immisce avec souplesse. Saurons-nous remonter sans son aide ?
Se rappeler que pour lui la vie, toujours présente, demande de l’obstination dans la transformation et la création.
C’est le feu dans la terre qui gronde et surgit pour le pire ou le meilleur.
Surnommé « cœur de la montagne », le Jaguar pendant cette treizaine nous fait pénétrer dans la matière, le concret, le terrestre. Il montre les lointains prémices du printemps, accompagnant tout avec une force redoutable et vorace.
Francine Rousseau et Jean-Gabriel Foucaud
anti, silex ascendant jaguar
Alors là… trop fort.
On définit le caractère scientifique d’une manifestation quelle qu’elle soit par le fait qu’elle est reproductible. Les analyses de Jean-Gabriel et de Francine étant toujours exactement en accord avec la réalité que nous vivons, elles sont donc sans aucun doute scientifiques.