Après les émotions de la veille, nous avons solidement barricadé portes et fenêtres hier soir à l’étage et laissé Charlot avant de retrouver notre chambre à coucher préférée du moment : le jardin.
Che a bien vérifié notre literie avant de nous laisser nous glisser sous la couette. Mirou, Santiago et Metallica l’ont rejoint pour veiller sur nous jusqu’à notre départ au pays des rêves, pendant qu’un hérisson très affairé faisait les cent pas dans la haie qui bordait nos oreillers.
Depuis hier matin, notre vagabond est resté caché dans sa tanière. Christophe, notre véto, nous avait conseillé de baisser le volet et, de fait, cela le calme d’être dans la pénombre. Pas un seul miaulement, ni une seule tentative d’aller chercher une nouvelle issue pour filer.
C’est peut-être de la résignation, mais son moral n’est pas affecté au point de refuser la nourriture raffinée que nous lui réservons pour lui rendre son séjour forcé un peu plus doux – viande hachée, thon, poulet, il ne laisse rien dans son assiette.
Il a quand même fait des sorties en douce dans le séjour, pendant qu’Anti faisait des courses. Comment on le sait ? Parce qu’il a posé un beau cadeau bien ferme sur le canapé et a vidé généreusement sa vessie sur une pile de coussins. On ne lui en veut pas, bien sûr. Les coussins sont partis à la douche et mis dehors à sécher. Des parfums d’huile essentielle flottent à différents points stratégiques pour masquer d’autres fragrances plus sauvages aux abords de sa chambre.
Hier soir, il est venu dans le séjour. Il a longuement parlé avec Mirou et Santiago. Son poil nous a semblé bien plus beau et sa posture plus assurée. Même sa patte semble aller beaucoup mieux. Son séjour forcé à l’abri lui a fait du bien.
Au petit matin, vers 5h30, j’entends roucouler sur la pelouse. J’ouvre vaguement les yeux. A une dizaine de mètres de notre lit, je vois deux Che. J’essaie de mieux regarder. Il y a bien deux Che, dont un qui tient sa patte légèrement repliée.
C’est Charlot.
Il regarde vers nous, longe le mur de pierres sèches en roucoulant encore une fois et disparait tranquillement dans les buissons.
Nous filons à la maison. Tout est parfaitement fermé. Par contre, notre invité est parvenu à bouger juste assez l’amoncellement de planches qui bouche l’accès au niveau inférieur. Et à la chatière.
Une dizaine de minutes plus tard, Anti qui est revenue sur la pelouse le croise. Il est là, détendu, avec Che et Santiago. Il ne montre aucun signe d’appréhension. Il est chez lui, avec ses amis, et il est heureux d’être libre.
Quant à nous, rien à voir avec hier. Nous nous sentons bien. Comme pour nous confirmer qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour lui, il repasse à nouveau vers 6h30 pour prendre son petit déjeuner.
Très belle journée à vous
Ça a été vraiment l’hallu ce matin, faut bien reconnaître ! Incroyable comment il a réussi à se glisser par un trou de souris.
« Comme pour nous confirmer qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour lui, il repasse à nouveau vers 6h30 pour prendre son petit déjeuner. »
Oui, il est resté un bon moment à 10 m de moi, sans aucune rancune. Cela me faisait repenser à l’attitude de Saïd l’autre jour. Plus de problème, pas de rancune.
J’ai hâte de le revoir et je souhaite plus que tout continuer à tisser les liens qui nous unissent. O Mitakuyé Oyasin !
Maintenant, je vais faire un grand ménage !
anti
14 h 15 : Charlie Mimi vient de passer déjeuner 😉 Il m’a laissé approcher à 5 cm (ok, avec un beau morceau de poulet ;-))
anti, ravie !