Bois des Espeisses – Juillet 2008
Après une période très riche en évènements de toutes sortes qui font que je n’ai pas eu le temps de relayer les courriers de Jean-Gabriel depuis le 14 février dernier, voici le dernier en date.
Bonjour,
Inscriptions pour la Loge de fin mai dans les Vosges dédiée à explorer « l’état de grâce » : Si tout le monde confirme sa préinscription, il reste seulement 2 places.
Deux voitures partent de Paris ou de la banlieue, à frais partagés. Me signaler si vous souhaitez voyager ainsi ou par le train pour organiser le co-voiturage.
Pourquoi ce courrier L’être humain, dans sa pensée ordinaire, se demande sans cesse ce qu’il doit faire : démissionner ou rester à s’ennuyer au travail, prendre le métro ou le train, un parapluie ou pas, se séparer d’un autre cette année ou l’an prochain, acheter une maison ou louer, protester ou se taire, etc.
En bref, il vit dans un monde mental étroit en faisant l’impasse sur son être physique et énergétique, juste centré sur ses réactions psychologiques (émotions) et les conditionnements sociologiques (comportements). Ce monde est linéaire, fermé, sans liberté (s). C’est un enfermement dans les conditions de temps, d’espace et de destin octroyées par la famille, le milieu, le destin : l’enfermement d’une vie se vivant coupée de l’univers.
En se reliant à la réalité physique des saisons telle qu’elle était vécue encore jusqu’aux années 50/60 en Europe (été : 1er mai-31 juillet, automne : 1er août-31 octobre : hiver : 1er novembre-31 janvier, printemps : 1er février-30 avril), on élargit son monde. Les saisons ont ainsi un début, un apogée (équinoxes et solstices), une fin et les actions s’ordonnent peu à peu à ce rythme naturel. La vie globale de l’être est rythmée par la force du cosmos. Le dedans et le dehors sont vécus ensemble, sans être confondus.
En décrivant le mouvement saisonnier à l’aide de la médecine chinoise ou des 5 séquences déclinées par les calendriers du Mexique ancien, on cesse d’être prisonnier du seul temps linéaire et des conditionnements psychologiques (généalogie, traumas divers, symptômes récurrents) et sociologiques. Chaque saison devient une étape, une possibilité. La reconnaissance du fait que vivre à contre temps est possible, mais plus difficile. On cesse de scruter ses émotions à la loupe. On devient moins nombriliste.
En se reliant aussi aux treizaines (cycle de 13 jours), calendrier de 260 jours (temps de la gestation humaine), on rouvre sa vie au début de chaque treizaine. Et pour ceux qui connaissent mieux encore le calendrier mexicain, chaque jour, la possibilité de vivre en harmonie avec les possibilités ouvertes par une journée, à cesser de vouloir l’impossible et à s’appuyer sur l’énergie de l’univers, pas seulement sur sa volonté.
On comprend mieux les réactions d’autrui et les mouvements d’humeur collectifs et personnels.
1er au 17 mai : 1er temps de l’été. Par Francine Rousseau et J.G.Foucaud
Dans le découpage des saisons du calendrier du Mexique ancien, la Fleur représente l’Est ou le printemps (premier temps) de l’été. On sera donc influencé du 1er au 17 mai par ce symbole qui inaugure l’été. Ce sera le premier des cinq temps de cette saison estivale.
Le monde du sud (de l’été), c’est le monde de la prémonition, du danger, de l’excès, de la loi du partage entre action humaine qui voudrait forcer la nature et croissance naturelle ; aussi des anticipations faites par les humains sur le partage des futurs fruits de la production. En mai, c’est le temps des conflits et révoltes. On se retrouve dans un maximum de visibilité, c’est l’action qui prédomine : on ouvre et on s’ouvre et on découvre ce qui reste fermé.
Trois jours avant le passage à la Fleur, jeudi dernier, la perception d’un changement se faisait sentir. L’air semblait plus léger et, tout à coup, l’envie de se rassembler avec d’autres devenait pressante, nous faisant penser que fonctionner à plusieurs nous entrainerait dans un monde moins effrayant et plus lumineux.
Entrons dans la Fleur dont le symbole dessine de manière explicite les organes sexuels. Masculin et féminin sont en présence et devront trouver le moyen de dialoguer pour que la Fleur s’épanouisse.
L’été, temps yang par excellence, exige un remaniement entre les éléments yin / yang en faveur du yang.
On se retrouve dans une dualité où masculin et féminin s’opposent et se contrôlent. Le yang doit pouvoir contrôler le yin, le yin doit résister au pouvoir absorbant du yang. On retrouvera alors les contraires pendant ces 1ers premiers jours de la saison : fragilité / danger, fixité / agitation,fou / ordonné. Il risque d’y avoir des tensions entre un temps monotone et des actions rapides.
Avec la Fleur, on peut partir dans la fougue et bousculer beaucoup de choses. Elle inculque un mouvement ou plutôt une forte envie de démarrer. On sent naître le désir de prendre du volume, de commencer enfin à rendre utile ce qui a été élaboré pendant le printemps.
C’est une sensation emplie de pétillement, de joie, de fougue, de juvénilité mais aussi d’impatience !
On a l’impression que l’on peut en quelques secondes terminer ce qui est inachevé…
Cette frénésie tout à coup retombe, le calme arrive, puis, de nouveau s’emballe, nous entrainant dans un rythme saccadé où rien n’est individué. On n’a plus de temps, la folie juvénile guette, on veut tout, tout de suite, on est pressé, pressé… On se pose des questions : c’est « je dors ou je m’en vais » ? Difficile de prendre une décision. Comment canaliser cette force ? Que doit-on sacrifier ou abandonner ?
C’est dire que le temps Fleur risque fort de perturber quiconque ne fait pas attention à l’ancrage.
La Fleur est dans la verticalité et excite la vision. Elle est l’excès dans l’excès. Faisons attention à ne pas nous retrouver dans la position du débutant qui en fait trop. Être trop yang (ou se croire obligé de l’être) au début de l’été, ne peut qu’entrainer conflit et tension. En voulant se protéger par le durcissement, on écrase les forces du féminin : la fantaisie légère et agréable de la Fleur disparaît !
Lorsque tout bascule, il est temps, alors, de faire le point et de retourner à sa vérité intérieure : nécessité à opérer une mise en ordre et se relier au minimum à du savoir.
Devant une telle fécondité potentielle, il est bon d’y mettre de la lenteur, de tendre vers la maturation et de donner de la durée aux actions.
Soyons prudents avec la délicatesse apparente de la Fleur. Une main de fer dans un gant de velours et nous voilà contraint au pire comme au meilleur ! C’est vrai, la Fleur est capable de grande ouverture, sa croissance peut être inventive, mais également désordonnée. Si elle amène souvent la joie et la douceur, devant un manque d’alignement et d’ancrage, la fantaisie naissante se transforme vite en dictature : VITE, VITE, VITE !!! ??? … pfff !
Attention donc à ne pas tout bousculer avec la frénésie de la Fleur.
L’été ne fait que débuter, et quoi que l’on fasse, le chemin vers le solstice est encore long : un mois et demi. Prenons le temps d’aller à sa rencontre, enrichissons-nous de ce qui se trouve sur le passage, enrichissons patiemment ce qui est déjà présent, enrichissons les possibilités de croissance. Évitons de retirer les feuilles avant qu’elles n’aient atteint leur maximum.
Lorsque la fatigue se fait sentir, il est nécessaire de quitter cet état extatique dans lequel la Fleur peut nous entraîner et de reprendre un bon ancrage à la terre.
Savoir que nous avons des possibilités d’action sur les événements aide à surmonter les difficultés et les obstacles. Synonyme de mouvement et de séduction, la Fleur, lorsque sa frénésie est contrôlée, nous laisse dans un bain de douceur et de paix. Le temps Fleur devient alors un moment de guérison : la lumière peu à peu nous envahit.
Avec légèreté, elle nous apprend à honorer les arts et la parole. Enrichissons notre vocabulaire, notre grammaire avant de dire ce que l’on brûle (feu de l’été) de dire. Il devient enfin possible de faire passer les choses en plaisantant et de s’instruire en s’amusant.
S’il y a abondance et non débordements, le plaisir personnel et partagé est tout proche ! Le monde du rêve et de la douceur permet d’affiner les projets. (Attention au gaspillage qui détruirait les efforts de l’hiver et du printemps).
La Fleur, alors tempérée, est liée à un temps d’enseignement particulier. Elle appelle à la réflexion, au respect de règles sociales de respect de ce qui nous entoure. Elle conduit à reconsidérer la nature des relations extérieures, parfois à réviser certaines attitudes, on ouvre vers ses alliés.
Un conseil encore, l’innocence de la Fleur la rend impatiente dans son vagabondage, allant de désir en désir. L’apprentissage se transforme en folie maniaque et la crainte de ne jamais en avoir assez est toujours présente.
Sans ce vouloir excessif et cette impatience, la Fleur est capable de corriger les erreurs. (Il y a du feu et de la créativité dans la Fleur). Elle peut aussi, grâce à son grand pouvoir de séduction, se relier aux autres. Enfin, on se rassemble pour prendre la route du Sud, (abondance, luxuriance, plaisir partagé), mais ce n’est que le début, pas le maximum.
Cordialement.
J.G.Foucaud
anti
Photos Bois des Espeisses et lys Anti
« L’être humain, dans sa pensée ordinaire, se demande sans cesse ce qu’il doit faire »
Pile poil !
« Il risque d’y avoir des tensions entre un temps monotone et des actions rapides. »
Jean-Gabriel ? Tu as planqué une webcam à mon boulot ? Mdrrrr !
Un très beau courrier, une fois de plus.
Oui, un courrier fort intéressant une fois de plus. Je dois bien reconnaître que j’ai souri plusieurs fois en le préparant 😉
anti