Après une journée plutôt amusante au boulot – ce qui, par les temps qui courent, était particulièrement agréable – Anti est venue me chercher pour un retour temporaire à la maison avant de ressortir. Pendant qu’elle terminait des corrections, Robert est descendu improviser des thèmes reposants sur le piano.

Dans l’après-midi, Gwlad est partie pour quelques jours de vacances avec une copine (et une maman aussi, quand même) aux environs de Sète. Robert avait prévu de nous offrir un dîner dehors, nous laissant le choix du restau. Quant à Anghbor, il ne voyait aucun inconvénient à rester à la maison avec les chats et surtout ses jeux vidéo. Il a voulu inviter un copain et, finalement, en a eu deux. Pour faire face, nous leur avons commandé trois succulentes pizzas. Puis, nous sommes partis en plein centre ville, direction le Shogun. Un restaurant japonais, comme son nom l’indique. Mauvaise pioche, il était fermé. Et, visiblement, depuis pas mal de temps.

Qu’à cela ne tienne, à quelques dizaines de mètres se trouve La Baie d’Halong, autre restau asiatique qui, certes, n’a rien de japonais mais c’est très bon aussi les pierrails de bœuf épicé, le riz cantonnais, les nems et les raviolis de crevettes. Surtout poussés par un bon petit gigondas de derrière le Ventoux.

On a beaucoup, mais alors beaucoup, ri. Robert nous a raconté avec moult détails croustillants la vie quotidienne à Groix, l’île où il vit depuis un bon quart de siècle. Les Groisillons – c’est leur vrai nom – le considèrent toujours comme un étranger, bien sûr, mais ils l’aiment bien quand même. Hors saison, la population ne dépasse guère les 1500 personnes, donc tout le monde connait tout le monde, au moins de vue, à part quelques têtes chenues qui n’ont jamais quitté leur hameau depuis plusieurs décennies au point de ne plus jamais avoir vu la mer, ce qui à Groix est quand même un exploit.

Nous avons aussi parlé de la différence entre religions et mysticisme. Les religions au mieux s’ignorent et souvent s’opposent. Les mystiques se retrouvent tous en un même lieu quel que soit celui d’où ils ont commencé leur chemin vers la grâce.

Histoire de revenir aux plaisirs terrestres, nous avons pris en dessert des beignets de banane flambés, au rhum pour Robert et Anti, au saké pour moi. La route du retour n’était pas triste.

Aujourd’hui, Robert reprend le chemin de son île. Il dormira à Lorient ce soir, où il arrivera trop tard pour le dernier bateau. Il ne sera chez lui que demain dans la matinée.

Très belle journée à vous