NAIROBI, 5 avril 2011 (PlusNews – IRIN) – Les progrès vers une génération sans VIH sont lents, a dit le secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à Nairobi, la capitale du Kenya, alors qu’il rendait public un rapport sur les réalisations accomplies dans la lutte contre le VIH et le SIDA durant ces 30 dernières années.
« Il est temps d’examiner de près là où nous en sommes aujourd’hui, mais si nous regardons le chemin parcouru depuis 30 ans dans la lutte contre le VIH/SIDA, le monde a fait d’énormes progrès », a-t-il dit.
« Nous allons vers une génération sans VIH, mais lentement, et pour réaliser cela, bien plus doit être fait – comme augmenter l’investissement dans la lutte contre le VIH, et supprimer les lois prohibitives qui entravent la lutte contre la maladie », a-t-il expliqué.
Le rapport – Unis pour l’accès universel : vers zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida (Uniting for Universal Access: towards zero new HIV infections, zero discrimination and zero AIDS-related deaths)– souligne le fait que le taux de nouvelles infections au VIH diminue au niveau mondial, que l’accès au traitement contre le VIH s’élargit et que le monde a beaucoup progressé au niveau de la réduction de la transmission mère-enfant du VIH.
D’ici la fin 2010, six millions de personnes dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires étaient sous traitement (contre 5,2 millions en 2009), le taux de couverture des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH a été supérieur à 50 % au niveau mondial, et 33 pays – dont 22 en Afrique sub-saharienne – avaient enregistré une baisse de 25 pour cent des nouvelles infections à VIH.
« Le programme de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) représente la meilleure chance pour le monde d’atteindre une génération sans VIH, et des efforts supplémentaires doivent être réalisés en vue d’atteindre cet [objectif] », a dit Michel Sidibé, directeur exécutif d’ONUSIDA.
Rébecca Auma, une mère kenyane séropositive qui a donné naissance à des triplés séronégatifs il y a trois ans, a dit qu’on manquait de tels services, particulièrement dans les zones rurales.
« Alors que je suis là aujourd’hui pour raconter l’histoire de la naissance de mes triplés séronégatifs, de nombreuses mères n’ont pas accès à ces services dont j’ai bénéficié. J’ai eu de la chance, et les leaders mondiaux doivent tenir leurs promesses de fournir des financements pour des services vitaux comme le PTME », a dit Mme Auma.
Les recommandations incluent la redynamisation de l’élan pour réaliser l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins ; rendre les programmes de lutte contre le VIH avec un meilleur rapport coût-efficacité, plus efficients et durables; la promotion de la santé, de la dignité et des droits des femmes et des filles ; et de s’assurer de la responsabilisation.
Le rapport a cité comme des défis majeurs l’insuffisance des infrastructures nationales, des réductions des financements et la discrimination à l’encontre de populations vulnérables.
«Nous n’atteindrons pas nos objectifs si nous ne nous attaquons pas à ces goulets d’étranglements. Nous devons augmenter le financement des programmes de lutte contre le VIH, et continuer de combattre la discrimination à l’encontre de certaines populations comme les travailleurs du sexe », a noté M. Ban Ki-moon.
Le rapport, qui sera examiné lors de la Réunion de haut niveau sur le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies en juin, s’appuie sur des données fournies par 182 pays.
Source : IRIN (Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies)
Photo : Allan Gichigi – IRIN