Le mot Yamato est l’un des anciens noms du Japon. Comme vous le savez, c’est aussi celui d’une troupe de percussionnistes venus du pays du Soleil Levant – traduction littérale du mot Nippon, le nom que les Japonais donnent aujourd’hui à leur pays.
Ils sont douze sur scène, hommes et femmes, avec une moyenne d’âge de 25 ans. Tous les matins, ils commencent leur journée par 10 kilomètres de jogging avant de passer aux répétitions proprement dites.
Nous avons assisté samedi à leur avant-dernière soirée en France, au Casino de Paris.
La catastrophe qui a frappé si durement le Japon était bien entendu dans tous les esprits quand nous avons pris place. Une voix off nous a expliqué que le groupe a longtemps hésité à maintenir sa série de représentations.
Les artistes ont dû faire face à une situation douloureuse, leur seul désir étant de rester aux côtés des victimes du séisme et de faire face avec les survivants à la menace nucléaire. Ils ont finalement pensé qu’ils seraient plus utiles à leur peuple en donnant leur spectacle comme prévu.
«Les membres de la troupe ont décidé de reverser une partie de leur cachet à la Croix-Rouge. Et certains viendront à l’issue du spectacle dans le foyer, avec une urne, pour récolter vos dons.»
Qui a dit que les Japonais sont des gens froids et impassibles ? Nous avons rarement rencontré plus chaleureux qu’eux. Loin de se laisser submerger par la tristesse, ils nous ont offert une soirée emplie d’énergie et de rires, ajoutant aux rythmes extraordinaires qu’ils jouaient sur des tambours traditionnels des sketches et des danses.
J’ai retrouvé un article du Figaro qui décrit exactement ce que nous avons vu et ressenti : « Les garçons ont des corps d’athlètes, des poses de guerriers, mais pas la solennité. La troupe opte pour la démonstration basée sur des postures de mangas et une gestuelle proche de l’aïkido. Ce sont des acrobates, des mimes, des poètes pleins d’humour. Ils accrochent un beau sourire à leur face, mais frappent avec rage la peau de leur tambour, comme pour conjurer la peur qui les étreint.«
Les filles étaient tout aussi énergiques et déchaînées, tout aussi drôles et intenses.
Nous avons eu du mal à les laisser partir après un rappel où nous étions tous debout à taper des pieds et des mains pour qu’ils restent. Pendant plusieurs minutes, le sol a tremblé devant eux pour le meilleur. Nous avons pu les remercier une fois de plus chaleureusement dans le hall du Casino, où ils sont venus récolter nos dons que la Croix Rouge utilisera là-bas pour aider ceux qui ont tout perdu.
Très belle journée à vous
Ce devait être extraordinaire, je chercherai des extraits à écouter sur Internet.