L’évolution de la banquise au pôle Nord est suivie par satellite depuis 1979. Son maximum annuel se situe début mars. Cette année, il présente un déficit de 1 000 000 km2 par rapport à la moyenne de la période 1979-2000.
Il s’agit de son plus bas niveau depuis que les observations existent, à égalité avec la surface qu’elle avait en 2005. Sur le graphique ci-joint, on voit son évolution de décembre à avril sur plusieurs années :
– en noir épais, la moyenne 1979-2000
– en pointillé, l’évolution en 2006-2007
– en bleu, l’évolution 2010-2011 jusqu’au 6 mars, qui reste à tout moment un million de kilomètres carrés plus bas que le trait noir.
C’est sur la banquise que se jouent des mécanismes importants de rétroactions climatiques. L’évolution de la surface recouverte de glace tout au long de l’année influe sur les interactions entre eau, air, glace et rayonnement solaire.
En effet, la glace renvoie quasiment 100% de l’énergie solaire alors que l’eau l’absorbe à 80%. C’est ce que l’on nomme l’albedo et ses conséquences sur le climat sont majeures.
Depuis quelques années, la banquise diminue rapidement par rapport aux trois dernières décennies. On peut y voir la manifestation d’une « boucle de rétroaction positive », dont j’ai expliqué le mécanisme dans mon article sur le réchauffement climatique : la fonte des glaces polaires et des glaciers augmente l’absorption par les sols et les océans des rayonnements solaires, qui augmente le réchauffement, qui augmente la fonte des glaces, etc.
Une évolution prévue de longue date par les climatologues du GIEC et confirmée par les faits au fur et à mesure que le temps passe, si ce n’est que son amplitude semble s’accélérer par rapport à celle qu’ils avaient évaluée.
Les informations de cette note proviennent d’un article de Sylvestre Huet
Illustration : National snow and ice data center