Triste nouvelle sur le blog de Pierre Barthélémy hébergé par Slate : une étude britannique publiée le 28 février dans PLoS One fait état de la première disparition d’une colonie de manchots empereurs, une espèce qui n’était pourtant jusque-là pas considérée comme menacée.
La colonie en question a été découverte en 1948 et comptait alors 250 individus. Depuis les années 70, elle s’est mise à décroître rapidement pour tomber à une vingtaine en 2000. La dernière tentative de recensement par photo aérienne en 2009 a échoué pour la pire des raisons : il n’y avait plus aucun oiseau sur la banquise.
Les auteurs de l’étude pensent que le coupable est très probablement le réchauffement climatique, aux effets particulièrement visible sur la région où habitaient ces manchots empereurs.
Les relevés montrent une augmentation sensible aussi bien de la température moyenne générale que de la température moyenne pendant l’hiver, saison durant laquelle les manchots empereurs viennent se reproduire sur la glace de mer située devant le continent. C’est d’ailleurs dans cette région que la banquise se disloque le plus et se reforme le moins depuis plusieurs années.
D’autres colonies sont à leur tour menacées. Une autre étude montre que celle vivant en Terre Adélie, qui compte environ 3 000 couples, risque d’être réduite de 95 % à l’horizon 2100.
Pierre Barthélémy conclut son article par ces mots :
« Le problème, c’est qu’Aptenodytes forsteri a beau être le plus grand et le plus fort des manchots, ce n’est pas un rapide côté adaptation. Comme on a pu le voir dans le film La Marche de l’Empereur de Luc Jacquet, cet oiseau est philopatrique : en clair, il a tendance à revenir se reproduire là où il est né, sur la glace de ses aïeux. Et il n’est pas forcément capable de s’apercevoir que le climat a changé et que la banquise où il a pondu va disparaître avant que son poussin ne puisse aller dans l’océan. Il arrive bien sûr que la colonie change ses habitudes et déménage de quelques kilomètres, quand un glacier s’est décroché du continent là où elle se reproduit d’ordinaire. Mais procéder par sauts de puce risque de ne pas être d’une très grande efficacité lorsque le problème devient global… C’est le syndrome du poisson rouge dont un gamin imbécile a fêlé le bocal : la bestiole aura beau se réfugier au fond, quand il n’y aura plus d’eau, elle mourra. »
Source : Première disparition d’une colonie de manchots empereurs (Pierre Barthélémy, Slate)
Photo tirée du film « La Marche de l’Empereur » de Luc Jacquet
sympa le blog 🙂
Et très sympa votre site !