Il y a des jours où le temps s’écoule entre parenthèses. Ce dimanche en était un. Le ciel, jusque-là bleu, a viré au gris immobile. Les évènements se sont posés. On est arrivé au bout de la journée en ayant fait des tas de choses mais j’avais pourtant l’impression (fausse) que rien ne s’était passé. Le rhume qui m’est tombé dessus depuis quelques jours y est pour quelque chose, m’embrumant l’esprit et ralentissant mes mouvements. Mais il n’était pas la cause première de ce sentiment d’immobilité.
Le départ de Kundun a laissé un vide perceptible, même si nous en parlons peu et que la vie continue de façon normale. Les chats sont différents depuis sa disparition. Peut-être qu’on se fait des idées mais ils semblent parfois se demander où il est passé. Il m’est arrivé plus d’une fois, en les voyant rassemblés et immobiles, de me dire qu’ils « parlaient » de lui sans un son. Cette petite boule de poil affectueuse était pourtant sûrement la plus discrète de la bande. Mais son absence met en évidence à quel point il était un trait d’union entre tous les habitants de la maison.
En même temps, il est toujours là, son corps allongé entre les deux micocouliers et son souvenir présent partout où nous avions l’habitude de le voir. Ce n’est pas triste, comme sensation, c’est paisible.
Une nouvelle semaine commence. Pour nous, elle prend des airs de compte à rebours vers l’été et la détente. C’est en effet la dernière avant une escapade de dix jours dans l’autre hémisphère.
Cette parenthèse-là sera très différente. Nous l’avons préparée de longue date. Elle est désormais toute proche et nous l’attendons avec impatience. Nous y avons fait plusieurs fois allusion depuis septembre dernier, pendant qu’Anti préparait son premier niveau de plongée. Nous vous reparlerons le moment venu.
Très belle journée à vous
C’est vrai ; on ne sait pas trop ce qui se passe entre les animaux. En plus comme leurs perceptions sont un peu différentes des nôtres; leur communication reste encore mystérieuse à nos yeux.
Les couleurs de la dernière photo me ravissent.
Il faut tourner la photo à la verticale (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) pour voir la vraie scène telle qu’elle apparait tous les matins chez nous, quand il y a du soleil. Elle montre l’ombre de notre ficus sur le mur jaune et le rideau tiré devant la fenêtre qui fait face à notre portail.
Pour ma part, je vis le contre-coup des dernières semaines. Mon corps pèse dix tonnes et je me traîne comme je peux. C’est clair que les 4’z’amis ne comprennent pas, mais je n’ai pas encore eu le cœur de leur expliquer. Ça viendra en son temps.
Ce matin, le Requiem de Mozart tonne dans le salon.
» Le Grand Architecte de l’Univers vient d’enlever à notre Chaîne fraternelle l’un des maillons qui nous étaient les plus chers et les plus précieux. Qui ne le connaissait pas ? Qui n’aimait pas notre si remarquable frère Mozart ? Il y a peu de semaines, il se trouvait encore parmi nous, glorifiant par sa musique enchanteresse l’inauguration de ce Temple.
Qui de nous aurait imaginé qu’il nous serait si vite arraché ? Qui pouvait savoir qu’après trois semaines, nous pleurerions sa mort ? C’est le triste destin imposé à l’Homme que de quitter la vie en laissant son œuvre inachevée, aussi excellente soit-elle. Même les rois meurent en laissant à la postérité leurs desseins inaccomplis.
Les artistes meurent après avoir consacré leur vie à améliorer leur Art pour atteindre la perfection. L’admiration de tous les accompagne jusqu’au tombeau. »
Une nouvelle semaine commence, elle risque d’être encore plus chargée que de coutume, ce qui me paraît juste impossible…
anti, du côté plombée de la force.
J’aime pas les jours comme ça.. J’ai l’impression de suffoquer, de chuter dans un puits de lumière blanche sans fond.. et très souvent, j’ai envie de hurler pour évacuer la rage goudronneuse qui tapisse mon œsophage.
Mais le plus souvent, je me contente de mater un DVD 😀 pour moi ça s’appelle le Dimanche.
Ma recette, quand le chagrin m’étouffe, en particulier si on rêve la nuit de l’être aimé disparu (homme ou animal, le chagrin reste le même), le réveil est effrayant, donc, ça peut-être le requiem de Mozart, un ave Maria – peu importe lequel ils sont tous superbes (une petite préférence pour Cassini) – et j’éclate en sanglot jusqu’ à épuisement … Bonne journée !
« Il faut tourner la photo à la verticale (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) pour voir la vraie scène telle qu’elle apparait tous les matins chez nous »… ah oui ! Ça me fait penser au tableau de Salvador Dalí « Rostro paranoico » que je regardais ce matin et qui change de sens selon son plan d’observation.
Les chats communiquent entre eux grâce à un langage subtil qui repose sur les signaux utilisant l’odorat, le toucher, la vue et l’ouïe. Domestiqués plus tard que les chiens, les chats ont gardé certaines habitudes de la vie sauvage et communiquent grâce à des signaux qui vont du plus brutal au plus subtil. Le respect du territoire et de l’intimité est le principe de base qui leur permet de coexister pacifiquement. Leurs sens sont beaucoup plus fins que ceux des humains.
Elles sont magniques comme toujours ces photos ! Je vous souhaite un beau voyage.