Vous aimez ces masques ethniques et ces totems, provenant de tribus lointaines quelque part en Afrique ou en Océanie ? Ils sont superbes. Sauf que ce ne sont pas des masques et qu’ils ne viennent pas de loin.
Vous pouvez prendre facilement les mêmes photos si vous venez vous promener près de Sète. Enfin, quand je dis « facilement », encore faut-il les voir, ce qui est peu probable. Pourtant, ils sont là, juste devant vos yeux.
Je vous ai parlé hier de Martin Bez, le propriétaire de la galerie Dock Sud de Sète où s’est tenue dimanche une vente d’œuvres diverses offertes par leurs auteurs au profit des marins du Rio Tagus. Je vous disais, entre autres, qu’en plus d’être galeriste, Martin Bez est photographe et qu’il a mis dans le pot commun l’une de ses photos.
Nous avons eu un coup de foudre immédiat pour elle et nous avons eu la chance de pouvoir l’acheter avant que d’autres, un poil moins rapides que nous à nous jeter sur Martin, ne le fassent. Elle fait partie d’une série qu’il a réalisée il y a deux ans, « Esprits de Thau« . Lorsque ces photos sont mises verticalement, elles deviennent ces masques dont je parlais plus haut. En fait, à l’horizontale, il s’agit de simples bouts de bois dits de roubine, qui se reflètent à la surface de l’étang de Thau, près de Sète. Il n’y a aucune retouche, tout est dans le cadrage, donc dans le regard de l’artiste.
Voici celle que nous avons acquise, présentée dans les deux positions lors de la vente d’avant-hier :
Martin Bez est la personne qui se trouve sur la gauche des deux clichés. Dimanche, il nous a tous impressionnés par la précision avec laquelle il parlait de « ses » artistes et de leurs œuvres.
Il a eu un parcours peu commun. Il a longtemps été agent immobilier jusqu’au jour où, fin 2006, il crée la galerie Dock Sud. Non content d’y organiser des expos de divers artistes, dont Michel Rauscher bien sûr, il met aussi le lieu en location pour toutes sortes d’événements tels que défilés de mode, rencontres littéraires, concerts, séminaires, etc.
En fouillant un peu sur le web, j’ai très vite trouvé un site qui répertorie plus de 500 photos de Martin. Allez-y quand vous aurez envie de vous aérer la tête ou, tout simplement, de regarder de belles choses. Celles des reflets colorés dans l’eau du port de Sète pourraient figurer dans bien des expos d’art moderne. Quant à celles qu’il a prises sur l’étang lui-même, elles sont habitées par la grâce et la sérénité.
Très belle journée à vous
Toutes les photos de Martin Bez qui illustrent cette note proviennent de south-france.com
C’est vrai que celle que vous avez choisie attire immédiatement l’attention dans le lot ; c’est assez fabuleux !
Je vais voir son site de suite.
Y’a pas photo 😉 Ou plutôt si : il y a photo et photo.
En plus, dans son parcours, on peut ajouter que Martin Bez est un ancien marin. D’ailleurs, il voit sa galerie comme un bateau :
Dock Sud, de l’escale aux voyages
La Galerie est une sorte de bateau dont les artistes prennent la barre pour un voyage dans leur univers le temps d’une exposition en embarquant le galeriste et son public.
La première rencontre entre l’artiste et le galeriste, très importante, doit donner envie de voyager ensemble avant même souvent de savoir les détails du voyage. Les personnalités sont primordiales, on n’embarque pas sans affinités.
Le premier aperçu du travail où les books, les CD, les sites s’ouvrent comme des cartes marines pour préparer le voyage.
La visite préalable dans l’atelier de l’artiste marque véritablement le début du voyage. C’est un moment privilégié, la route et le Cap à suivre sont donnés à ce moment là.
L’embarquement, les toiles arrivent enfin en vrac et protégées. Le déballage, l’émotion, la découverte ou redécouverte une par une. Il va falloir les regrouper et les positionner chacune à sa place en tant qu’escale à venir d’un itinéraire global
Le vernissage comme le grand départ, la galerie a hissé son grand pavois et l’expo démarre. Le public de la Galerie et les amis des artistes sont là pour souhaiter bon vent.
Puis le temps du voyage, on visite et revisite les toiles, on en discute, on les partage avec le public. L’artiste est parfois là pour mieux expliquer, mieux faire découvrir son univers. Il y a aussi des moments privilégiés, sorte de veillée de quart ente l’artiste et le galeriste, les discussions, les échanges, les silences, les attentes, la complicité.
Puis c’est la fin du voyage. Retour à la case Dock Sud.
Les voiles sont lovées, les toiles descendues des cimaises. Le bateau est amarré Bâbord à quai, les murs sont blancs.
Mais voila un autre capitaine, un autre univers, un autre merveilleux voyage qui se pointe.
Je voudrais dire un grand merci à tous ces compagnons de bonne fortune qui ont navigué sur Dock Sud.
Que la liste s’allonge… Le monde de l’Art est vaste. Nous avons tant à découvrir
Martin Bez
anti
En allant sur le site de Martin, je fais deux constatations. Quel œil de photographe et quelle chance nous avons de vivre dans ce décor. Sète et ses alentours. La mer et l’étang. Avec l’île singulière entre les deux.
Martin est un passionné, tellement exubérant pour les autres et modeste envers lui-même. Le signe des grands.
Tu as tout dit ! C’était un grand plaisir de faire sa connaissance. Quant aux paysages autour de Sète… des merveilles, en effet.
Vraiment magnifique les projets, les photos les personnes.. vais faire passer les liens.. 😉
Je viens d’aller voir les photos de Martin Bez…mais quel est ce pays ou la couleur est pureté,ou elle claque comme feu d’artifice,ou il ya un monde en haut et en bas,des nuages dans les flaques,des carènes de bateau conquerantes.C’est chez vous tout çà?c’est superbe!
Le jeu des reflets c’est un peu le message du photographe au peintre,la tentation de la peinture,son approche.
« c’est un peu le message du photographe au peintre » ; c’est vrai, ils sont frère en cela.
« C’est chez vous tout çà? »
Ouiiiiiiiiiii ! Et ça nous fait vraiment trop plaisir 🙂
« Le jeu des reflets c’est un peu le message du photographe au peintre,la tentation de la peinture,son approche. »
Très joliment dit.