En se retrouvant le soir, on s’est mutuellement raconté nos journées remplies au taquet de chefs d’entreprise. Tout en se servant un ou deux verres de vodka, histoire de décompresser.

Anti a eu un rendez-vous d’à peine plus d’une heure à Paris après trois heures de train à l’aller et autant au retour, le tout suivi d’une séance de haute voltige au téléphone avec l’imprimeur pour résoudre encore et toujours des questions urgentes de logistique, entre BAT de Tarik à refaire, organisation d’une expédition de quelques dizaines d’exemplaires de son tirage directement chez lui pour qu’il lance la promo de son côté, abandon de l’idée de se faire livrer le millier d’autre exemplaires du premier tirage chez nous à temps avant notre départ en Bretagne pour Noël tellement le transporteur est peu fiable sur ses délais réels, proposition d’aller plutôt les récupérer nous-mêmes chez l’imprimeur puisque c’est sur notre route pour les vacances et quelques autres babioles du même tonneau à régler.

Moi, je n’ai pas bougé de Nîmes mais j’ai joué toute la journée à une partie d’échecs (ou de Go, faut voir) à distance avec un investisseur potentiel qui n’était pas décidé à investir sur ma boîte parce qu’il trouvait ça trop risqué et j’avais beau lui expliquer que ce n’était pas si risqué que ça, il ne voulait rien entendre, alors deux autres personnes qui sont déjà à bord avec moi mettaient au point un plan de billard à trois bandes avec moi pour convaincre le récalcitrant sans qu’il ait l’impression de changer d’avis tout en lui faisant quand même changer d’avis ou presque mais pas tout à fait mais ça avance et en rentrant j’ai fait un petit détour pour aller voir les étourneaux faire leurs tourbillons comme une métaphore de la journée, retrouvé Anti à la maison qui était rentrée tôt et fait quelques autres babioles du même tonneau à régler aussi.

Alors, avec nos verres de vodka, en préparant le repas du soir, sous le regard protecteur de notre maison, on a vidé nos sacs tout pleins de tout ça et quand leur contenu s’est dissous dans nos mots qui s’éparpillaient comme des étourneaux, on a pu passer au reste de la soirée en toute détente.

On s’est dit qu’on allait voir un film cool avec les enfants, un truc bien sympa spécial pour eux. A peine le générique avait commencé qu’ils se barraient dans leur chambre. On l’a vu quand même et c’était exactement ce qu’il nous fallait. Ça s’appelle L’île de Nim. Un titre parfait.

Très belle journée à vous