Et si les voyages forment la jeunesse…

44802216.JPGEn lisant ce matin le commentaire de Grosnounours alias Jean, je me suis souvenu d’un texte que j’ai écrit il y a bien des années de cela.

J’aime ce blog comme…

J’aime les trains, les gares, ces lieux de passages qui sont autant de lieux de rencontres.

Avril 2005. Je suis dans la voiture bar du TGV qui nous emmène les enfants et moi chez leur papa. Une dame avec son enfant passe commande et puis s’en va. Le garçon de la voiture est absolument charmant. Il me raconte, quand je remarque que ce n’est pas la même que d’habitude, que ce sont celles habituellement sur la ligne Lyon-Paris qui ont été mises en circulation exceptionnellement pour les vacances sur les lignes du grand ouest.

Je suis donc avec les enfants. Nous goûtons. Un monsieur d’un certain âge s’installe près de nous. Visiblement il nous écoute. Il a de jolis yeux bleus, de grosses lunettes, il porte un costume. Ses petits yeux sont pétillants, il a le regard vif et le visage souriant. Il engage la conversation, je ne me souviens plus sous quel prétexte. Les enfants je crois. Il me parle alors de sa vie, de ses enfants, deux grands garçons de 43 et 45 ans adoptés à 9 et 5 mois. L’un est informaticien à Paris, le second exerce je ne sais plus quel métier et habite Bordeaux. Lui vit depuis 14 ans à Pornichet. Il travaillait dans l’industrie nucléaire, dans le chimique.

la vida es chula.jpgVous savez quoi ? J’ai 80 ans, m’annonce-t-il fièrement, mais je ne les fais pas. Je ne bois pas, je ne fume pas, je fais beaucoup de sport et surtout, surtout, j’aime la vie.

J’ai beaucoup voyagé… Il s’interrompt, me regarde, finalement poursuit. Vous êtes charmante, vous avez le regard sincère et la poignée de main honnête. J’ai fait de la morphopsychologie dans le cadre de mon travail. Vous l’avez remarqué, j’aime parler. Je m’appelle Jean. C’est banal. Les prénoms sont vraiment une question de mode. Je suis passionné d’histoire…

Ah les femmes ! Je peux vous le dire à vous, nous ne sommes pas voisins, j’ai une amie à Paris, on s’est connus pendant sept ans trois mois et trois jours. Irène, une italienne. Vous aussi êtes d’origine italienne n’est-ce pas ? Bretonne ! Ah ! les bretonnes, elles sont comme les italiennes – Sourire charmeur – Maintenant, elle et moi, c’est fini. Elle me sert de chauffeur lorsque je vais à Paris. On va dîner ensemble, prendre le thé rue de Rivoli, on s’engueule même ! comme un vieux couple ; et puis, bien sûr, il y a le souvenirs des moments charnels…

La phrase reste en suspend sur son sourire rêveur.

img080907-2109.jpg– Vous êtes charmante, vraiment et si jolie dans votre robe longue. Vous pouvez le dire à votre mari. Vous êtes très agréable et gentille. Il doit le savoir bien sûr, mais dites le lui quand même ! Un homme, il faut émoustiller sa jalousie même un peu, même avec un vieux monsieur. Un homme ne doit jamais oublier…

Qu’il est charmant ce monsieur Jean et malin comme un singe. Je suis bien heureuse de l’avoir rencontré. Plus d’une heure nous sommes restés ainsi à discuter de femmes, de voyages, de l’Allemagne où il a lui aussi vécu, de la Roumanie, de la mer où nous sommes arrivés bien plus vite qu’à l’accoutumée.

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Photo 1 – Gare de Bayonne, Anna, les autres sont de moi. 2 – Pub Desigual, 3 – St Nazaire

2 Replies to “Et si les voyages forment la jeunesse…”

  1. Anna Galore

    Tu m’avais raconté cette très jolie rencontre dans le train, tu l’as retranscrite ici avec beaucoup de tendresse et de verve.

    Un régal de la lire à nouveau 🙂

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