3ème courrier – Dimanche 3 octobre

Bonjour .

Pour engager son activité d’une façon plus juste, quelques remarques issues d’un livre étonnant sur « l’Amérique de la conquête peinte par les indiens du Mexique ». L’auteur Serge Gruzinski (en photo) se demande comment les « mexicas », tel était leur nom avaient pu intégrer l’effroyable destruction sociale, spirituelle et démographique (épidémies importées) de leur société. Et aussi pourquoi les moines chargés d’évangéliser les « indiens » avaient été tellement fascinés par leur culture.

Cette question nous concerne au premier chef. Pourquoi tant d’européens, au péril de leur vie, de leur réputation professionnelle ou mentale prennent le risque de se relier à un monde dont les aspects les plus atroces (les sacrifices humains de masse) sont décourageants ?

Pourquoi avons-nous recours à des cérémonies si anciennes, les temaskals ou les Inipi (initipi) ? Pourquoi passer tant d’heures dans sa vie à méditer devant les figures d’un tarot reproduisant les codex où sont recensées des postures physiques de personnes d’un autre continent, où l’on découvre des représentations stylisées du monde végétal ou animal liées à des chiffres, 6 singe ou 12 herbe sèche, par exemple ?

Pourquoi l’atelier concernant la capacité de « lever les barrières de l’incompréhension » a-t-il entraîné plus d’inscription que celui sur la découverte de ses 8 formes d’intelligence ? Celles-ci étant 8 formes de lien au monde, bien plus riches que des descriptions purement psychologiques (jalousie, peur, paresse, dépendance, etc.), d’en découvrir la nature et le moyen d’exprimer ce qu’il y a de plus riche en nous ?

Nos langues sont (voir à ce sujet tout le travail de C.Javary sur le YI JING) des langues qui décrivent des immobilisation permanentes, des successions d’états émotionnels : je suis content, heureux, déprimé, etc. Ceci étant dit sans que soit découvert les processus à l’œuvre dans l’état mental ainsi décrit du dehors. On n’en finit pas de parler de soi du dehors chez nous ! Pas étonnant qu’en parlant ainsi, on vive à côté de soi et que l’on soit chroniquement insatisfait.

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Serge Gruzinski, (p. 9) écrit ceci : « Le corps (de ce qui est représenté ici, en l’occurrence une divinité) est une marqueterie de membres, de parures, de vêtements, de couleurs et d’attributs sur lesquels plusieurs signes de « treizaine » (unités de temps des mexicas) viennent se greffer comme si image et langage se confondaient. C’est une pensée en action qui nous est donnée à voir, une réflexion visuelle sur le temps et le jeu des forces divines ».

Les possibilités offertes par une méditation sur ses liens au monde concernant les formes d’intelligence : spatiale, musicale, kinesthésique, de relation à autrui (interpersonnelle), à son fonctionnement mental et psychique (intrapersonnelle), logico-mathématique, naturaliste, langagière, ouvre aux racines de son être.

Les représenter d’abord dans une marqueterie composite (relire la citation de S.Gruzinski, 2 paragraphes plus haut). Puis les voir se déployer ou se rétrécir, voir encore les possibilités qu’elles ouvrent et ferment est une possibilité de récupérer de la colonisation de son esprit. Celles-ci étant liées aux circonstances pédagogiques et sociales normalisantes imposées aux existences de chacun. Pas étonnant qu’en parlant ainsi du fait de cette normalisation, on vive à côté de soi et que l’on soit chroniquement insatisfait. !

Méditer dans une Loge et face à des symboles qui sont autant de marqueteries est un moyen de se sentir renaître plus riche et plus large, de sortir du rétrécissement d’une construction mentale unidimensionnelle à la mode de chez nous.

Inscriptions pour la Loge des 9/10 octobre « redonner forme à son être » par téléphone au 06 12 26 69 39.

L’atelier sur les « 8 formes d’intelligence » démarre le 11 octobre.

Cordialement.
J.G.Foucaud

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