Certains pays prennent vraiment conscience de l’importance primordiale de préserver leurs richesses naturelles, même si cela doit leur faire perdre de lucratives entrées d’argent en laissant faire tout et n’importe quoi à des industriels peu regardants sur l’environnement.
L’Argentine vient d’en apporter une nouvelle confirmation. Ses députés et sénateurs ont adopté aujourd’hui une loi limitant l’exploitation minière près de ses glaciers. Ils ont été une majorité à estimer que leur préservation est vitale pour l’environnement, alors que de gros investisseurs canadiens s’étaient déjà positionnés pour exploiter une immense mine d’or au cœur des glaciers.
Il est désormais interdit de mener toute exploitation à ciel ouvert dans les zones où se situent les glaciers et autour d’elles.
En 2008, une première loi de protection des glaciers avait été annulée à la suite du véto opposé par la présidente du pays, Cristina Kirchner. Il s’en était suivi le lancement d’un méga-projet de la compagnie canadienne Barrick Gold à San Juan, avec plus de 2 milliards d’euros d’investissements à la clé.
Le député Miguel Bonasso, l’un des auteurs de la loi de protection des glaciers, avait accusé la présidente d’avoir mis son veto « pour ne pas bloquer le projet de Barrick Gold, avec le prétexte de la défense de l’emploi », dans la droite ligne de l’ancien président libéral Carlos Menem, qui avait ouvert l’exploitation de ces ressources aux compagnies étrangères sans contrôles réels.
Mesurant sans doute le coût politique d’un nouveau refus, le gouvernement argentin a donc décidé cette fois de laisser voter les sénateurs du parti au pouvoir « selon leur conscience ».
La loi prévoit de faire un inventaire des glaciers, qui représentent 75% des réserves hydriques de l’Argentine. « Les glaciers sont le grand réservoir d’eau, source des tous les bassins de l’Atlantique et du Pacifique », a déclaré à l’AFP l’expert Javier Rodriguez Pardo. « Si l’eau est contaminée, ce sont les champs cultivés, la faune et l’ensemble de l’écosystème qui sont touchés ».
« Ceux qui défendent l’activité minière ne voulaient d’aucune loi », a ajouté Maria Eugenia Testa, de l’organisation de défense de l’environnement Greenpeace.
L’Argentine fait partie des dix plus gros producteurs d’or de la planète. Sa production d’or a augmenté de 6000% entre 2003 et 2008.
Photo : Le glacier Perito-Moreno en Argentine, (C) Robert Vivian – www.virtedit.org
Il est clair que les richesses naturelles, ça n’a pas de prix ! C’est d’ailleurs la seule chose avec l’amour (bien sûr), qui n’en a pas !