Pour un familier de l’écriture musicale, voir cinq lignes horizontales fait immédiatement penser à une partition. Et si ces lignes sont formées par des fils électriques et que des oiseaux sont posés dessus, alors l’analogie avec des notes de musique saute aux yeux.

Un artiste brésilien nommé Jarbas Agnelli s’est trouvé exactement dans cette situation, en voyant ce genre de scène en photo dans un journal. Il a poussé la curiosité un peu plus loin. Il s’est demandé ce que cela donnerait de jouer la partition vivante qui se déroulait sous ses yeux.

A son plus grand ravissement, le résultat s’est révélé plutôt réussi. Il en a fait une vidéo qu’il a mise en ligne il y a environ un an. Elle a eu un tel succès qu’il a décidé de postuler auprès d’un jury représentant le réseau des musées Guggenheim, qui l’a retenu dans le cadre de sa première biennale de la vidéo créative, baptisée « YouTube Play ».

Sans vouloir diminuer la magie de son idée, il faut cependant ajouter que Jarbas Agnelli ne courait aucun risque d’obtenir des dissonances désagréables. En effet, chaque ligne d’une partition est séparée de ses voisines par une tierce, c’est à dire un écart entre deux notes qui sonne toujours bien. On peut même superposer autant de tierces qu’on veut à partir d’une position donnée, le résultat sera toujours harmonieux.

Enfin, pour rendre le résultat encore plus détendant, il utilise un instrument aux sonorités très douces et il en joue à un rythme plutôt lent. Il ne faut donc pas voir dans la mélodie obtenue un signe de l’existence de Dieu dans les fils électriques ou une harmonie immanente de la Nature quand ils se posent dessus mais la simple – et poétique – idée d’un musicien imaginatif.

Allez, rien que pour le plaisir, je remets ici le dessin animé de Pixar, montrant d’autres oiseaux sur un fil. Il y est aussi question d’harmonie mais sous un angle très différent.

Très belle journée à vous