Mais elle est où, la mer ?

– Tu viens avec nous ? On va se balader à la mer de rochers.
– Oh oui, d’accord !

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La mer de rochers est un site magnifique qu’on atteint en grimpant sur le plateau qui surplombe le village médiéval de Sauve, à quelques dizaines de kilomètres de Nîmes, dans les contreforts des Cévennes. Des rochers aux formes spectaculaires jaillissent de la végétation basse de la garrigue. Des chemins plus ou moins faciles d’accès permettent de les admirer de près.

Notre dernière balade là-bas, Anti et moi, remonte à noël 2007. La lumière d’hiver en fin d’après-midi était extraordinaire. Le soleil avait même dessiné un ange sur le mur du fond d’une chapelle en ruine.

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Cette fois, on a proposé à Gwlad qui avait la bougeotte de profiter de l’occasion. Malgré nos conseils de mettre de bonnes chaussures et de se couvrir les jambes, elle a décidé de venir en short et sandalettes.

Une fois là-bas, on a pris un dédale de ruelles qui grimpaient à travers la bourgade et on s’est vite retrouvé sur un chemin de pierre étroit. Pas celui que je connaissais. J’avais l’impression qu’on passait un peu trop à gauche de là où on aurait dû être. Du coup, pour rejoindre le site principal, on a coupé vers la droite en prenant un sentier dont l’entrée était matérialisée par un petit tumulus. Le passage n’avait pas été fréquenté depuis un bon moment, il était à moitié envahi par la végétation, dont des ronces et autres petites branches agressives.

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Gwlad a vite regretté d’être venue en short. Quand on le lui a fait remarquer, elle nous a répondu :

– Mais vous aviez dit qu’on allait à la mer ! Je croyais qu’on allait marcher sur du sable !
Grand éclat de rire.
– Euh… non, pas à la mer. A la mer de rochers.
– Quoi ? Mais elle est où, la mer ?
– Ben c’est ça : tous ces rochers, là. Ce n’est pas « la mer avec des rochers ». C’est « la mer de rochers ».
– Aaaaaaaaahhh !

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Bon, elle s’est régalée quand même et nous aussi. On a admiré le grand aven dont on distinguait à peine le fond, on a marché sur les gros blocs de pierre dure entaillés de crevasses étroites de plusieurs mètres de profondeur, on a pris quelques culs-de-sac et finalement on est revenu au village où un bistrot nous tendait les bras pour un rafraîchissement bien mérité.

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De retour à la maison, Gwlad s’est offert un grand bain. Pas à la mer, dans la baignoire.

Ce matin, réveil à l’aube. Anti va à Toulouse pour la journée et je la dépose à la gare très tôt.

Très belle journée à vous

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Les deux premières photos ont été prises le 24 décembre 2007, les autres hier.

3 Replies to “Mais elle est où, la mer ?”

  1. Kathy Dauthuille Post author

    Un endroit sauvage très particulier.
    En effet, dès que je suis arrivée à Nîmes, on m’a parlé des Camisards qui se réfugiaient à cet endroit et chaque fois je ressens comme une oppression qui sans doute y est liée.

  2. anti Post author

    « elle est où la mer ? »

    Quelle rigolade ! Ah ça, la choupinette qui voulait du sport, elle a été servie 😉

    N’empêche, un jour qu’une copine me demandait si j’avais visité un peu la région et à laquelle j’avais répondu « Je suis allée voir la mer de rochers », elle m’avait répondu « Ah oui ? Et elle a quel âge sa mère ? »… mdrrrr ! J’ai fini par comprendre qu’elle avait entendu « Je suis allée voir la mère de Roger » (Roger étant une personne très proche dont la mère n’habite pas dans la région au demeurant).

    « Notre dernière balade là-bas, Anti et moi, remonte à noël 2007. La lumière d’hiver en fin d’après-midi était extraordinaire. Le soleil avait même dessiné un ange sur le mur du fond d’une chapelle en ruine. »

    Mmmm… J’ai adoré la première fois, j’ai adoré cette nouvelle balade et j’adore l’idée qu’on y retournera un jour.

    « En effet, dès que je suis arrivée à Nîmes, on m’a parlé des Camisards qui se réfugiaient à cet endroit et chaque fois je ressens comme une oppression qui sans doute y est liée. »

    Pour moi, c’est précisément le contraire 😉 Je me sens très bien là-bas, comme protégée, entourée et en sécurité. Remarque, vu l’histoire que tu racontes Kathy, il y a sûrement un peu des deux.

    anti

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