Le concept de réchauffement global a vu le jour il y a 35 ans, dans un article de Wallace Broecker publié le 8 août 1975 dans la revue Science. Le scientifique avait prédit : « Cela va provoquer un énorme désordre. »
Dans les lignes qui suivent, je vais essayer de faire un tour d’horizon aussi complet et didactique que possible sur la différence entre météo et climat, les causes naturelles des changements climatiques passés, l’effet de serre, le dérèglement climatique actuel dû à l’activité humaine et ses manifestations probables lors de l’année 2010.
Météo et climat
La météo n’est pas le climat. La différence principale entre les deux, c’est la durée d’observation.
– Météo : échelles de temps courtes (le jour, la semaine, le mois).
– Climat : échelles de temps plus longues (la décennie, le siècle, le millénaire).
Les variations atypiques du temps qu’il fait au cours d’une année ne sont pas forcément significatives. Elles n’ont de sens que par rapport à des évolutions de plus longue durée.
2010 s’inscrit ainsi parfaitement dans les prédictions à long terme des climatologues, pas seulement parce que c’est pour le moment l’année la plus chaude depuis que les relevés météo existent (1880), mais aussi parce que :
– les dix années les plus chaudes jamais mesurées se trouvent parmi les treize dernières écoulées
– la décennie la plus chaude jamais mesurée depuis le début des mêmes relevés est 2000-2009
– la seconde décennie la plus chaude est 1990-1999
– la troisième décennie la plus chaude est 1980-1989
– dans les 26 dernières années, 304 mois d’affilée sur 312 ont eu une température au-dessus de la moyenne du 20e siècle.
Le réchauffement global est donc avéré. Ce n’est pas une hypothèse mais un fait observé. Il ne relève pas de caprices erratiques de la météo mais bien d’un dérèglement du climat, ses manifestations étant en constante progression depuis plus d’un quart de siècle.
S’agit-il d’une évolution naturelle du climat de la Terre ou de la conséquence de l’activité humaine ?
Les variations naturelles du climat et celles de source humaine
Les variations de la position de la Terre par rapport à son orbite et par rapport au Soleil expliquent les cycles climatiques glaciaires / interglaciaires. Selon cette théorie proposée par Milutin Milanković au début du 20e siècle et largement approuvée par la communauté scientifique, la planète devrait entrer dans une nouvelle ère de refroidissement ou dans une phase interglaciaire exceptionnellement longue et stable. Cet évènement devrait se produire d’ici 50 000 ans. Sauf si l’activité humaine change ce calendrier, bien sûr.
Les variations de l’activité solaire expliquent également certains phénomènes climatiques, telles que les faibles variations climatologiques qui ont lieu tous les 11 ans, cycle correspondant à celui des taches solaires. La petite période glaciaire observée entre les années 1645 à 1715, est une illustration de la théorie de l’influence des variations de températures dues au cycle des taches solaires. On y a observé un nombre inhabituellement faible de taches solaires. En revanche, l’activité solaire n’a montré aucune évolution dans un sens ou dans l’autre depuis plus de 60 ans et ne peut donc être responsable du réchauffement climatique observé dans cette période.
D’autres sources naturelles de modification climatique sont, par exemple, l’activité volcanique, comme cela a souvent été le cas dans le passé pas forcément lointain de la Terre.
L’augmentation constante de la température moyenne globale depuis plusieurs décennies ne peut être reliée à aucun de ces phénomènes. En revanche, elle suit directement l’augmentation de production de gaz à effet de serre, en particulier le CO2 émis par l’activité humaine.
D’où la conclusion de l’immense majorité des climatologues : le réchauffement climatique actuel est la conséquence de l’activité humaine.
(Mise à jour en octobre 2010 : lire également sur le blog Dérèglement climatique : l’Académie des Sciences confirme le rôle de l’Homme)
L’effet de serre
L’effet de serre est indispensable à la vie et à la régulation des températures.
– Sa diminution provoquerait des glaciations massives. Sans effet de serre, la température sur notre planète chuterait autour de -50°.
– Son augmentation entraîne le réchauffement de tout le climat terrestre.
L’effet de serre est un processus naturel qui fait que la température d’une surface exposée au Soleil est bien plus haute que ce qu’elle serait sinon. Il est dû à la présence dans l’atmosphère de gaz dits « à effet de serre » (GES). Une partie du rayonnement solaire traverse l’atmosphère et atteint le sol qui, en retour, émet un rayonnement thermique qui, lui, est absorbé par les GES, ce qui réchauffe l’atmosphère, qui elle-même réchauffe le sol. Une augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère participe au réchauffement climatique.
Depuis que la Terre a une atmosphère, l’effet de serre a varié de façon naturelle, de même que les cycles du soleil. Depuis le début de l’ère industrielle (1850) et de façon bien plus précise depuis 1958, on observe son augmentation régulière au-delà de toute autre mesure connue auparavant, d’où l’hypothèse d’un réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine.
Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane, l’oxyde nitreux et l’ozone. Leur contribution à l’effet de serre est la suivante :
Vapeur d’eau : 60 %
Dioxyde de carbone : 25 %
Ozone : 8 %
Méthane et oxyde nitreux : 6 %
En tenant compte de l’effet de serre des nuages, l’ensemble vapeur d’eau + nuages représente au moins 90 % de l’effet de serre total.
La plupart des gaz à effet de serre (GES) sont d’origine naturelle. Mais certains d’entre eux sont uniquement dus à l’activité humaine ou bien voient leur concentration dans l’atmosphère augmenter en raison de cette activité. C’est le cas en particulier de l’ozone, du dioxyde de carbone (CO2) et du méthane. La preuve que l’augmentation du CO2 atmosphérique est d’origine humaine se fait par analyse isotopique.
En résumé, ce qui compte, ce n’est pas qu’il y ait un effet de serre (indispensable à la vie), mais que cet effet augmente bien au-delà de ses valeurs habituelles, ce qui résulte en un dérèglement climatique global.
Les risques d’emballement
Les plantes absorbent le carbone présent dans l’air. Elles s’en servent pour faire croître leurs tiges, feuilles, branches et racines. Elles devraient donc bénéficier du surplus de CO2 dans l’air. C’est, en effet, ce qui a été observé dans les années 80 et 90 : une température un peu plus chaude conjuguée à une abondance de CO2 ont conduit à un développement accru de la végétation au niveau planétaire.
Mais depuis une décennie, le phénomène s’est inversé. La raison en est que le réchauffement s’est de plus en plus souvent manifesté sous forme de sècheresses sur tous les continents, ce qui a détruit des surfaces importantes de végétation. En parallèle, la quantité de CO2 produite par l’homme a continué d’augmenter et dépasse désormais les capacités d’absorption de la végétation survivante.
Régions où la végétation absorbe plus de CO2 (en vert) ou moins de CO2 (en rouge)
L’excès global de CO2 non absorbé est de 550 millions de tonnes sur la décennie 2000-2009
Le résultat net est que le carbone qui reste en excès dans l’atmosphère augmente l’effet de serre, qui augmente les situations de sècheresses, qui augmentent la disparition de la végétation, qui augmente la quantité de carbone non absorbé et ainsi de suite. C’est ce qu’on appelle une boucle de rétroaction positive, autrement dit un système qui s’emballe.
Dans la même catégorie, il faut citer le dégel de plus en plus marqué du permafrost – le sous-sol habituellement gelé des régions froides comme la Sibérie ou le nord du Canada – qui libère des quantités importantes de méthane (un gaz à effet de serre 30 fois plus puissant que le CO2), qui augmente l’effet de serre, qui augmente le dégel, qui augmente la libération de méthane, etc.
De même, la fonte des glaces polaires et des glaciers augmente l’absorption par les sols et les océans des rayonnements solaires, qui augmente le réchauffement, qui augmente la fonte des glaces, etc.
2010, chronique d’un désastre climatique annoncé
Même si, je le répète, des évènements météorologiques observés sur une seule année n’ont pas de signification pris de façon isolée, ceux survenus en 2010 s’inscrivent directement dans les prévisions des climatologues, à savoir des épisodes plus violents et un dérèglement global.
L’année 2010 a vu quelques records de températures sans précédent. On peut citer par exemple 37,2°C en Finlande le 29 juillet, 45,6°C à Chypre le 1er août et 53,5°C au Pakistan le 26 mai.
La sècheresse dans certaines régions telles que le Sahel (Mali, Niger, Tchad) n’est pas forcément due au réchauffement climatique. Elle est une conséquence de la désertification. Cependant, l’aggravation de la sècheresse dans ces régions est, elle, une conséquence du réchauffement climatique et c’est pourquoi je cite le Sahel dans la chronologie qui suit. Il n’est pas tombé une goutte de pluie au Sahel depuis près d’un an.
Moscou (août 2010), Sahel, Pakistan (août 2010)
Ne figurent ci-dessous que des évènements majeurs, pour la plupart sans précédent par leur intensité, leur durée ou la période de l’année à laquelle ils sont survenus.
Janvier : sècheresse au Sahel, coulées de boue au Brésil
Février : sècheresse au Sahel, températures positives au Québec (au lieu de -20 à -30°), tempête Xynthia en France, sècheresse en Australie
Mars : sècheresse au Sahel, sècheresse en Chine, sècheresse en Australie, inondations aux USA
Avril : sècheresse au Sahel, neige dans le sud de la France, tsunami au Pérou à 2600 mètres d’altitude
Mai : sècheresse au Sahel, neige dans le sud de la France
Juin : sècheresse au Sahel, inondations dans le Var, inondations en Chine, Birmanie, Bangladesh, Guatemala
Juillet : sècheresse au Sahel, sècheresse en Russie, vague de froid en Amérique du Sud
Août : sècheresse au Sahel, sècheresse en Russie suivie d’un front froid violent, inondations au Pakistan, en Inde, au Ladakh, en Chine, en Pologne, en Allemagne, en République Tchèque. En France, 52 départements en état de sècheresse et dans une dizaine d’autres, «nouvel épisode pluvieux inhabituel pour la saison nécessitant un suivi compte-tenu de son intensité et de sa durée»
Septembre : sècheresse au Sahel, 307e mois consécutif présentant une température globale terrestre est au-dessus de la moyenne du 20e siècle. 14e mois de septembre consécutif pour lequel la banquise arctique est en retrait par rapport à sa moyenne. Premier mois de septembre de l’histoire moderne où le Passage Nord-Ouest et la Route de la Mer du Nord sont libres de glace. Précipitations d’une abondance sans aucun précédent connu en Allemagne selon le Deutsche Wetterdienst (les services météo allemands). Les neuf premiers mois de l’année 2010 sont toujours les plus chauds jamais observés, à égalité avec les neuf premiers de 1998.
Octobre : sècheresse au Sahel, huitième mois d’octobre le plus chaud depuis 1880 et 14e mois d’octobre consécutif pour lequel la banquise arctique est en retrait par rapport à sa moyenne. Les dix premiers mois de l’année 2010 sont toujours les plus chauds jamais observés, à égalité avec les dix premiers de 1998.
Novembre : sècheresse au Sahel, inondations d’une intensité sans précédent en Amérique du Sud et Centrale, en particulier en Colombie et au Vénézuela. Chutes de neige d’une intensité et d’une durée exceptionnelles en France et sur le nord de l’Europe.
Décembre : sècheresse au Sahel, record de chaleur à Sofia en Hongrie (21,3°C). Incendie sans précédent en Israël dû à la sècheresse persistante. Chutes de neige d’une intensité et d’une durée exceptionnelles en France, sur le nord de l’Europe puis au Canada et aux USA. Inondations sans précédent en Australie. Seconde plus forte activité cyclonique après 2005 sur l’Atlantique nord depuis l’existence de relevés (19 cyclones, à comparer à une moyenne de 10 par an entre 1950 et 2000).
Sources :
L’effet de serre (Wikipedia).
Article de Maosheng Zhao et Steven Running (PDF en anglais, revue Science)
Les plantes ne veulent plus de carbone (blog Globule et Télescope, Slate)
Site de la NOAA
Presse quotidienne en 2010
A lire aussi sur le blog, les articles avec le tag Climat et, parmi eux, en particulier les suivants :
Déforestation, un hectare par seconde
Le petit déluge illustré
La sixième extinction massive
Réchauffement climatique : 300 000 morts par an
Réchauffement climatique, les photos cachées par Bush
Climat à la dérive, un jour en six photos
10 questions chaudes sur le climat
« Enfumés », lobby pétrolier et négationnistes climatiques aux US
Pérou, un tsunami à 2600 m d’altitude
Nuit de pluie
Le prétendu Climategate se dégonfle comme une baudruche
2010, année la plus chaude depuis 1880
Illustrations :
Effet de serre (Matane), émissions de carbone fossile (Wikipedia), mappemonde (Zhao/Running), graphiques sur fond gris (NOAA), Moscou (AFP), Sahel (inconnu), Pakistan (JDD).
Les autres photos sont de moi.
Génial ! Un tour d’horizon complet sur tous les points. J’ai particulièrement aimé le rappel sur les risques d’emballement, malheureusement peu ou pas pris en compte. Je te lis et forcément, je revois et entends à nouveau les mots d’Al Gore qui, je le rappelle, à été colauréat en 2007 avec le GIEC, du Prix Nobel de la paix pour « leurs efforts afin de mettre en place et diffuser une meilleure compréhension du changement climatique causé par l’homme, et de jeter les bases des mesures nécessaires pour contrecarrer un tel changement », prix dont il versera 100% du montant à sa fondation, l’ACP (Alliance for Climate Protection) (outre le fait qu’il soit un anagramme de Galore ;-))
A voir et à revoir : Une vérité qui dérange http://www.annagaloreleblog.com/archive/2009/11/15/une-verite-qui-derange.html
anti
Au tour de l’Amazone…
« Trop chaud, trop sec, trop froid. L’Amazone n’est pas au mieux de sa forme à la fin d’un été 2010 marqué par des anomalies climatiques dans tout le continent sud-américain: le plus long fleuve du monde est à son plus bas niveau depuis plus de quarante ans dans le Nord-Est du Pérou, tandis qu’une pollution touche la partie bolivienne du fleuve à la suite de la mort massive de poissons dans les rivières affluentes.
Trop chaud au Pérou…
Côté Pérou, où l’Amazone prend sa source, c’est la sécheresse et la chaleur qui sont en cause. Selon le Service national de Météorologie et d’Hydrologie péruvien (Senamhi), l’absence de pluies, qui se sont déplacées vers la Colombie au nord, et des températures atteignant 34 degrés sont responsables de la baisse historique du fleuve.
Cette baisse du niveau de l’eau entraîne des difficultés de navigation et de ravitaillement des zones pour qui le fleuve est l’unique axe de communication, ont indiqué ce mercredi les autorités péruviennes. Au moins six bateaux se sont échoués par manque de fond, sans faire de victimes, au cours des trois dernières semaines, et plusieurs entreprises ont suspendu leur service de navigation, a précisé Robert Falcon, chef régional de la défense civile à Loreto.
…Et trop froid en Bolivie
En Bolivie, ce sont les affluents de l’Amazone qui lui posent problème. Plus de six millions de poissons morts, ainsi que des tortues et des crocodiles, ont été retrouvés dans les rivières boliviennes à la suite de la vague de froid qui a touché le pays en juillet. Les eaux boliviennes ont atteint six degrés, soit dix de moins que la normale, et le niveau d’eau étant là aussi extrêmement bas, les poissons boliviens n’ont pas résisté.
Pour l’Amazone, cet afflux de cadavres génère une grave pollution, qui a obligé les villes voisines à trouver d’autres sources d’alimentation en eau. La pêche a été interdite dans les rivières polluées et les autorités boliviennes tentent de ramasser tous les poissons morts avant que des accidents sanitaires ne se produisent. Elles craignent particulièrement que des gens ne se baignent dans les eaux polluées ou vendent les poissons morts sur le marché.
Long de plus de 6.500km, l’Amazone est le plus long fleuve du monde et reçoit les eaux de plus de mille cours d’eau. Il représente à lui seul 18% du volume total d’eau douce déversée dans les océans. »
Source : Audrey Chauvet (20 Minutes) avec AFP
un battement de papillon………………merci Anna pour ce magnifique dossier et toutes ces précisions qu’il est bon de rappeler encore et encore. Il y a tant à faire.
Depuis ce matin, vous pouvez également retrouver cet article sur Le Post :
http://www.lepost.fr/article/2010/09/02/2204427_le-rechauffement-climatique-etat-des-lieux.html
Voici une liste plus complète des records de chaleur relevés dans le monde depuis le début de 2010. Il y en a eu 17 :
Belarus, 7 Août, 38,9°C à Gomel
Ukraine, 1er Août, 41,3°C, Lukhansk, Voznesensk
Chypre, 1 Août, 45,6°C, Lefconica
Finlande, 29 Juillet, 37,2°C, Joensuu
Qatar, 14 Juillet, 50,4°C, Doha
Russie, 11 Juillet, 44,0°C, Yashkul
Soudan, 25 Juin, 49,6°C, Dongola
Niger, 22 Juin, 47,1°C (116.8F), Bilma
Arabie Saoudite, 22 Juin, 52°C, Jeddah
Tchad, 22 Juin, 47,6°C, Faya
Kowait, 15 Juin, 52,6°C, Abdaly
Irak, 14 Juin, 52,0°C, Basra
Pakistan, 26 Mai, 53,5°C, Mohenjo-daro
Birmanie, 12 Mai, 47°C, Myinmu
Ile d’Ascension, 25 Mars, 34,9°C, Georgetown
Iles Salomon, 1er Février, 36,1°C, Lata Nendo
Colombie, 24 Janvier, 42,3°C, Puerto Salgar
Il n’y a eu, en revanche, qu’un seul record de froid. C’était en Guinée en janvier avec 1,4°C à Mali-ville.
Il n’y aura pas de preuves avant qu’il ne soit trop tard. Il y a une trés forte présomption basée sur ce que notre science peut produire de mieux. La justice de l’histoire n’existe pas. Le refus par certains d’un rapport aussi simple et clair que celui de l’Académie illustre la terrible régression de notre société quant à la démarche scientifique. Ceci est probablement dû à la catastrophe de notre éducation, nous le paierons trés cher et pas seulement pour la question climatique.
J’ai procédé à une mise à jour de mon article sur les derniers épisodes climatiques relevés autour du monde. Je reproduis ci-dessous la chronologie complète de l’année 2010 à ce jour.
Janvier : sècheresse au Sahel, coulées de boue au Brésil
Février : sècheresse au Sahel, températures positives au Québec (au lieu de -20 à -30°), tempête Xynthia en France, sècheresse en Australie
Mars : sècheresse au Sahel, sècheresse en Chine, sècheresse en Australie, inondations aux USA
Avril : sècheresse au Sahel, neige dans le sud de la France, tsunami au Pérou à 2600 mètres d’altitude
Mai : sècheresse au Sahel, neige dans le sud de la France
Juin : sècheresse au Sahel, inondations dans le Var, inondations en Chine, Birmanie, Bangladesh, Guatemala
Juillet : sècheresse au Sahel, sècheresse en Russie, vague de froid en Amérique du Sud
Août : sècheresse au Sahel, sècheresse en Russie suivie d’un front froid violent, inondations au Pakistan, en Inde, au Ladakh, en Chine, en Pologne, en Allemagne, en République Tchèque. En France, 52 départements en état de sècheresse et dans une dizaine d’autres, «nouvel épisode pluvieux inhabituel pour la saison nécessitant un suivi compte-tenu de son intensité et de sa durée»
Septembre : sècheresse au Sahel, 307e mois consécutif présentant une température globale terrestre est au-dessus de la moyenne du 20e siècle. 14e mois de septembre consécutif pour lequel la banquise arctique est en retrait par rapport à sa moyenne. Premier mois de septembre de l’histoire moderne où le Passage Nord-Ouest et la Route de la Mer du Nord sont libres de glace. Précipitations d’une abondance sans aucun précédent connu en Allemagne selon le Deutsche Wetterdienst (les services météo allemands). Les neuf premiers mois de l’année 2010 sont toujours les plus chauds jamais observés, à égalité avec les neuf premiers de 1998.
Octobre : sècheresse au Sahel, huitième mois d’octobre le plus chaud depuis 1880 et 14e mois d’octobre consécutif pour lequel la banquise arctique est en retrait par rapport à sa moyenne. Les dix premiers mois de l’année 2010 sont toujours les plus chauds jamais observés, à égalité avec les dix premiers de 1998.
Novembre : sècheresse au Sahel, inondations d’une intensité sans précédent en Amérique du Sud et Centrale, en particulier en Colombie et au Vénézuela. Chutes de neige d’une intensité et d’une durée exceptionnelles en France.
Décembre : sècheresse au Sahel, record de chaleur à Sofia en Hongrie (21,3°C). Incendie sans précédent en Israël dû à une sècheresse persistante.
Voilà, on est le 31 décembre, j’ai ajouté une dernière mise à jour aux évènements climatiques extrêmes de l’année 2010 en mentionnant :
1 – les inondations d’une ampleur incroyable qui frappent le nord-est de l’Australie – la surface inondée est aussi vaste que celle de la France et de l’Allemagne réunies.
2 – le bilan de l’activité cyclonique en Atlantique Nord qui a pris la 2e place (après 2005) depuis qu’il existe des relevés fiables, c’est à dire 1950. Au total, il s’est produit 19 cyclones, alors que la moyenne entre 1950 et 2000 était de 10 cyclones par an et celle entre 1995 et 2010 de 15 cyclones par an.