Je n’ai jamais eu de vision de ma vie. Je veux parler de la sensation de voir quelque chose qui semble tout à fait réel et qui pourtant n’est pas là. Il m’est arrivé souvent d’avoir des rêves prémonitoires ou, tout simplement, des intuitions de choses qui allaient se produire. Mais des visions, jamais.
Du moins jusqu’à hier.
Nous rendions visite à Barbara, près de Nîmes. C’était la première fois que nous allions chez elle. Elle nous a montré deux pièces de sa maison, le séjour et une petite chambre dont elle a fait son atelier de peinture – l’une de ses passions depuis des années. Elle nous a présenté des toiles qu’elle avait commencées, des reproductions d’une œuvre classique.
A un moment, j’ai jeté un coup d’œil par la fenêtre qui donne sur une pelouse à l’arrière de la maison. Il y avait là un hamac sur son support. Assis sur le hamac, un garçonnet avec des lunettes rondes, de trois quart profil, regardait dans le vague vers la gauche. La scène était paisible. De toute évidence, il était chez lui.
Nous sommes allés nous installer dehors, autour d’une table de jardin. Enzo a bu un peu d’eau et est parti jouer sur la pelouse. J’ai regardé vers le hamac. Le garçonnet n’était plus là. J’ai demandé à Barbara s’il habitait ici.
Elle ne comprenait pas de qui je voulais parler. Elle avait bien un fils mais il était absent. Et surtout, il avait 18 ans et mesurait plus d’1m80. Je lui ai décrit le garçonnet que j’avais vu, en particulier ses lunettes rondes.
Elle m’a dit que son fils avait porté des lunettes rondes quand il était petit. Elle m’a indiqué où trouver une photo de lui enfant, accrochée à un mur. Quand j’ai vu la photo, je me suis dit que ça pouvait être lui mais sans certitude formelle. Après tout, je ne l’avais vu que quelques secondes.
Barbara nous a dit que son fils venait souvent sur le hamac quand il avait sept ou huit ans. Est-ce que j’ai entraperçu un écho d’un passé vieux de dix ans ? Je ne sais pas. La seule chose que je sais, c’est que j’ai vu ce garçonnet aux lunettes rondes et qu’il n’était pas là. Ça ne ressemblait pas à l’idée que je me faisais d’une vision. Ça m’a semblé tout simplement banal. Et réel. Je n’ai pas plus d’explication.
Nous avons parlé de plein d’autres choses. J’ai pris des photos des nuages avec mon portable. Enzo a sympathisé avec l’une des chattes de la maison qui d’habitude ne se laisse approcher par personne. C’était une fin d’après-midi tranquille et agréable.
Très belle journée à vous
Mdrrr ! Anna ? J’adore comment tu racontes l’air détaché, genre j’men fous, c’est comme ça et pis c’est tout… ma version serait un p’tit peu différente vois-tu mais en tout cas, j’suis ravie de ne plus être la seule à voir des choses ;-))) En plus, que ce fut chez Barbara, c’est trop bien.
Quel bel après-midi improvisé que celui que nous avons passé hier. Anna ne le dit pas, mais pour finir, elle m’a quasi enfermée de force dans la voiture pour que la Dame et moi on arrête de causer sous prétexte qu’on n’avait plus rien à manger à la maison et qu’il nous restait des courses à faire et que le soleil se rapprochait inexorablement de l’horizon. Je suis brimée… C’est terrible… ou alors, il faut que Barbara et moi on se revoit rapidement pour pouvoir poursuivre notre conversation commencée il y a très longtemps… Ça doit être ça oui 😉
Aujourd’hui, de nouveaux chevaux de vent vont flotter dans notre jardin. Déjà, l’un d’eux se trouve au-dessus de mon bureau. C’est Barbara qui nous les a offerts. Elle les tenait elle-même de Yeshi, l’un des moines que nous avons rencontré pendant la tournée de l’an dernier. La boucle est bouclée 😉 et ce n’est que du bonheur. Merci Barbara !
anti, la réponse est bel et bien dans le vent.
En bas de mon immeuble, un matin d’hiver en rentrant des courses, j’ai vu une femme qui me paraissait familière, assise sur un banc sur la digue de la Garonne. Je l’ai remarqué de suite car ses bras étaient nus et sa peau claire rayonnait à la pâle lueur d’une aube hivernale. Elle regardait devant elle et pareil, la scène ma donné une impression de paix. Je suis allé ouvrir le coffre de ma voiture pour prendre les courses, et quand je l’ai refermé la jeune-femme n’était plus là. A moins qu’elle puisse courir le 100m en 5 secondes, ou qu’elle m’ait fait une blague en se cachant derrière une voiture, sinon je pense aussi que c’était une sorte d’apparition.
Je n’en sais pas plus, et je ne sais toujours pas pourquoi elle m’a paru familière. A vrai dire je ne me suis jamais vraiment posé la question… J’en ai juste parlé à ma petite amie qui n’a pas plus réagit que moi.
Dans un livre que j’ai lu quand j’étais à Oxford, ils expliquaient qu’on pouvait classé les apparitions dans trois grandes catégories : les traces (des gens -ou des animaux, voir même des objets- apparaissent dans des endroits qui leur étaient familier, ou près d’objets qui leur appartenait, qu’ils soient vivants ou morts, comme si le monde les gardait en mémoire), les prisonniers (des esprits de personnes mortes qui restent coincées dans notre plan temps qu’ils n’ont pas achevé quelque chose -parfois ils n’apparaissent que quelques secondes à une personne chère pour leur dire adieu-), les poltergeist (les esprits frappeurs, ou en fait plus exactement, la colère d’une personne qui se sépare en une(des) entité(s) à part entière du corps de cette personne vivante car la contenir à l’intérieur est devenu trop dur. Ce n’est pas comme dans les films, les esprits vengeurs n’existent pas à priori).
La première catégorie est en fait la plus fréquente. La particularité des traces est qu’on peut les voir sans réaliser ce qu’on vient de voir. On peut voir un chat passer dans un jardin sans savoir qu’il n’existe pas, une voiture passer sur un pont sans se rendre compte qu’on ne distingue pas de conducteur, une personne qu’on ne connait pas peut se tenir devant nous sans qu’on ne sache qu’elle n’est pas vraiment là si on ne cherche pas à rentrer en contact avec elle. Et en fait c’est justement ça… ce genre d’apparition semble banale, tellement qu’on ne se pose pas plus de question sur le moment.
Je ne me souviens plus vraiment des théories sur les raisons de ces manifestations spirituelles. Mais en fait a-t-on vraiment besoin d’explication ? Quoi de plus logique que de laisser des traces pacifiques de nos existences.
« Quoi de plus logique que de laisser des traces pacifiques de nos existences ? »
Absolument Netsah, c’est notre « temps des rêves » à nous.
anti
Oui, tout à fait comme Tjukurpa, en effet ! On dépose un souvenir sur le sol quelque part pour que les suivants qui passeront par là puissent le voir.
Merci Netsah pour ce commentaire très détaillé et vraiment très intéressant. Notre amie Karine nous a raconté plusieurs anecdotes avec des poltergeists le soir où Jason nous a raconté l’histoire d’une autre apparition.
http://www.annagaloreleblog.com/archive/2010/06/19/la-voix-dans-la-nuit.html
Quant à Anti, ça lui arrive effectivement souvent, dont quelques fois racontées sur ce blog 😉
http://www.annagaloreleblog.com/archive/2008/05/31/celui-qui-ouvre-la-porte.html
En relisant l’article La voix dans la nuit, je viens de me souvenir qu’en fait la troisième catégorie ne s’appelait pas les poltergeists, mais que les poltergeists en faisaient partie. Je ne me souviens plus exactement du nom, j’avais 11 ans quand j’ai lu ce livre la première fois, et en anglais xD
En fait la troisième catégorie sont les projections de personnes vivantes, ou sur le point de mourir. C’est souvent de fortes émotions contenues qui provoquent leur manifestation. La colère et la peur pour les poltergeists, le besoin de réconforter pour d’autres, par exemple une histoire fréquente d’une personne qui au moment où elle a un accident, apparait à d’autres personnes très éloignés géographiquement, qu’elle aime, pour leur dire de ne pas s’inquiéter. Mais aussi une joie intense qu’on ne peut partager… Dans ces projections on peut penser aussi aux projections astrales où la partie de nous qu’on projette est la partie consciente. Je pense que c’est lié.. En fait je pense que même si nous ne sommes que messages électriques et réactions chimiques complexes, des tas d’éléments réunis ensemble, je pense que l’invisible existe même si on ne le voit pas. Je ne parle pas de Dieu, je confirme mon athéisme, mais il me semble que le conscient est plus qu’on ne le conçoit. Et qu’on ne voit que ce que l’on peut/veut voir.
Etonnant !
Je disais justement à Anna hier que j’avais lu des témoignages où deux personnes entraient dans un village. Il faisait beau mais dans le village, ils ont eu froid. Quand ils ont cherché sur la carte où était le village, ils ne l’ont pas trouvé. Il avait été rasé.
Et une autre qui montre jusqu’où peut aller le processus.
Une petite fille se promène dans la campagne, voit une maison avec sur le pas de la porte une dame et une table où il y a des biscuits. La dame invite la petite fille à en manger un ; ce qu’elle fait.
Elle retourne à sa maison et demande qui est la dame. Or, il n’y a ni maison ni dame. Et ce que je disais à Anna : la perception va loin, car la personne mange même un biscuit !