Shell vient d’être condamné à verser 83 millions d’euros à une communauté du delta du Niger, révèle Courrier International. Le jugement rendu le 14 juin par la Haute Cour de justice fédérale du Nigeria, et rendu public le 5 juillet, fait suite à une plainte déposée en 2001. Shell devra aussi dépolluer et réhabiliter les terrains concernés.
La surface polluée représente 250 000 hectares de terres traversées par un pipeline depuis 1970. Le delta du Niger comprend plus de 600 champs pétrolifères. Depuis cinquante ans, entre neuf et treize millions de barils ont été déversé dans les eaux, en une marée noire permanente.
Dans le cas précis de la condamnation de Shell, les fuites ont principalement été causées par des groupes armés qui sabotent les oléoducs et volent du pétrole en les perçant. Un réseau de raffinage clandestin s’est graduellement installé et il est désormais largement répandu.
Dans un article consacré aujourd’hui au sujet par 20 Minutes, Audrey Chauvet conclut par ces mots :
« Quelles qu’en soient les raisons, le désastre écologique et humain dans le delta du Niger est sans équivalent: disparition des poissons, espérance de vie en chute libre (de 45 à 50 ans contre 55 à 60 dans le reste du pays), luttes armées… Une région totalement anéantie par l’exploitation du pétrole, pour laquelle des indemnités ne suffiront pas à réparer les dégâts causés par les compagnies pétrolières. »
Photo : Delta du Niger, 20 juin 2010 (Sunday Alamba/AP/SIPA)