Les utilisateurs de Twitter du monde entier ont vu une phrase étrange devenir l’une des plus populaires de leur réseau : « Cala Boca Galvao ».
Au départ, il ne s’agissait que d’un petit jeu entre internautes brésiliens, en référence à un commentateur télé particulièrement gonflant selon eux. Il s’appelle Galvao. La phrase « Cala Boca Galvao » veut, en effet, tout simplement dire « La ferme Galvao » en portugais.
L’immense majorité des Twitter-nautes ne comprenant pas le portugais, la phrase mystérieuse a donné l’idée à des Brésiliens de monter un joyeux canular en créant de toute pièce une prétendue campagne de sauvegarde d’un oiseau (imaginaire) menacé de disparition, le galvao.
En quelques heures, une fondation fictive de protection des galvaos est apparue et un message posté sur YouTube de type pyramide (ce qui est toujours un indice qu’il y a arnaque) a déferlé sur le web :
« Chaque année, près de 300 000 galvaos sont tués avant le carnaval. Leurs précieuses plumes sont vendues au marché noir. Si ce massacre ne cesse pas, l’espèce disparaitra beaucoup plus rapidement que vous ne pouvez l’imaginer (…). Chaque tweet avec les mots ‘Cala Boca Galvaos’ génèrera 10 centimes pour le fonds de conservation des galvaos ».
Une fausse affiche de Lady Gaga soutenant les galvaos a également circulé.
Le site des Observateurs raconte cette histoire hilarante et donne la parole à l’un des initiateurs du canular, Mauricio Cid, un bloggeur vivant à Sao Paulo :
L’idée nous est venue spontanément quand on s’est rendu compte que les étrangers ne comprenaient rien au sens de ‘Cala Boca Galvao’. Le mot ‘galvao’, en portugais, est proche du nom d’une espèce d’oiseaux et ça nous a naturellement amené à faire une blague sur des oiseaux exotiques menacés d’extinction.
On n’a pas cherché à garder le secret, mais la tâche nous a été rendue plus facile par le fait que personne ne parle portugais ! Dans la plupart des pays, les gens pensent qu’on parle espagnol au Brésil… Après, on a eu de la chance que notre blague soit spontanément relayée, y compris par des Brésiliens célèbres comme l’écrivain Paulo Coehlo.
Quant à la vidéo de préservation des galvaos, c’est mon bon ami Fernando Motolese qui l’a produite en seulement deux jours, en utilisant de vraies images de documentaires. On a même payé un acteur britannique pour donner un ton professionnel à la voix-off. Les autres protagonistes du film sont tous bien connus au Brésil.
La médiatisation de cette affaire nous semble incroyable… On ne parle que de ça sur les deux réseaux sociaux les plus populaires au Brésil, Twitter et Orkut, et les plus grands médias nationaux et internationaux ont mentionné la campagne ‘Sauvons les oiseaux galvaos’.
Quant à Bueno Galvao, le journaliste sportif, je dois dire que, nous aussi, on en a marre de ses commentaires stupides ! Mais, apparemment, il l’a bien pris et il a même affirmé avoir apprécié notre blague. Lors d’une interview sur Globo TV hier, il s’est rappelé qu’Ayrton Senna l’avait surnommé ‘le perroquet’, à l’époque… »
Source : Affaire « Cala Boca Calvao »: le plus gros canular du Web? (Les Observateurs)