Ce qui est arrivé dans le Var est à la fois terrible pour les victimes et effrayant pour tous, si on ajoute cette catastrophe à toutes les anomalies majeures qui se produisent de plus en plus régulièrement. Depuis le début de l’année, il s’en est produit, rien qu’en France, au moins une ou deux par mois, de Xynthia aux chutes de neige à contretemps, en passant par plusieurs inondations dans diverses régions du pays, du Nord au Sud.
Si on se place à l’échelle de la planète, là, c’est au moins une fois par semaine qu’une manifestation climatique anormale se déclenche à un endroit ou un autre. Pas de neige pour les JO d’hiver à Toronto, des températures positivés au Québec en février (au lieu des -20 à -30 habituels), des sècheresses sans précédent ici et là, des inondations encore ailleurs. Ces deux derniers jours, en plus du Var, c’est aussi la Chine, la Birmanie et le Bangladesh qui ont subi des intempéries faisant des centaines de morts.
Des exceptions ? Oui, peut-être. Mais une exception par semaine, est-ce que cela reste une exception ? Au bout de combien d’exceptions considère-t-on qu’il ne s’agit plus d’exceptions ?
La catastrophe qui a frappé si durement Draguignan et ses environs a une cause météorologique identifiée, expliquée par les experts de Météo France. Il a fait ces derniers jours très chaud en Tunisie, jusqu’à 40°. La masse d’air surchauffé s’est déplacée au-dessus de la Méditerranée, a atteint nos côtes et a rencontré un front froid à cause des vents qui nous viennent du nord. Cela a provoqué les pluies diluviennes que l’on sait. Pourtant, une température de 40° en Tunisie au mois de juin n’a rien de rare. Alors pourquoi les mêmes orages ne se produisent-ils pas tous les ans à la même époque depuis des siècles mais juste là, en 2010 ?
Parce que les autres années, l’air sur nos côtes n’était pas aussi froid ou parce que les autres années, le vent soufflait différemment ou parce que les autres années, la dynamique des masses d’air était différente. Il suffit d’un rien.
C’est là qu’est le dérèglement et c’est là qu’est le nœud du problème.
Quand on parle de réchauffement climatique, on a du mal à croire qu’une montée de la température de 2° en trente ou quarante ans soit un souci. Après tout, qu’est-ce que ça peut faire que la température passe de 12 à 14° ou de 25 à 27 ? De fait, ce n’est pas ça le problème. Le problème, c’est que ce changement léger de température entraîne des bouleversements complexes majeurs qui chamboulent tous nos repères. Ceux que les climatologues annoncent depuis des années.
Et il neige en mai à Carcassonne. Et il pleut 400 litres d’eau au mètre carré en quelques heures dans le Var en juin. Et des populations entières sont décimées au Mali parce qu’il n’est plus tombé une goutte d’eau depuis des années. Et des coulées de boue démesurées emportent des centaines de personnes dans les favellas de Rio alors que des plus modestes dévastent Givors. Et la banquise fond un peu plus, entraînant dans sa disparition celle des ours blancs qui y vivent. Et les Caraïbes s’attendent à une saison des cyclones d’une violence sans précédent. Et, après un printemps glacial, l’été en France sera caniculaire.
Et ce ne sont plus des exceptions, mais notre nouvelle normalité.
T’as oublié le « bonne journée à tous », mais bon, là, en même temps après cette lecture, ça calme… Hier j’avais reposé le DVD du « syndrôme du Titanic » en rayon, en me disant que j’avais tout le temps de me plomber le moral, ben voilà, voilà, ça c’est fait…
Allez, j’vais bosser un peu et m’trouver un bureau avant les vacances 😉
anti
Évidemment ; « la bonne journée » dans ce contexte-la, c’est un peu difficile. Il y a affolement au compteur de la Terre et cela prend aux tripes.
« T’as oublié le « bonne journée à tous », mais bon, là, en même temps après cette lecture, ça calme »
Ce n’est effectivement pas un oubli… Quelques-uns de mes mots du matin ne s’y prêtent vraiment pas. Ils sont rares, mais il y en a eu d’autres.
« Et ce ne sont plus des exceptions, mais notre nouvelle normalité »
Beaucoup de tristesse ce matin autour de toutes ces catastrophes et d’impuissance aussi
Bonsoir,
Anna, c’est gentil de prendre de mes nouvelles 😉 , comme tu vois tout va bien !
C’est une crue exceptionnelle, il faut remonter à 1827 pour en voir une de cette ampleur ( http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100617.OBS5654/var-le-bilan-s-alourdit-a-20-morts.html )
En même temps ce type de phénomène est loin d’être inédit sur la façade méditerranéenne (je crois qu’ils appellent çà un « ch’sais plus quoi » cévenol) souvenez-vous de Vaison La Romaine.
Voir aussi d’autres explications quand au nombre de victimes et des dégâts (
http://www.lepost.fr/article/2010/06/17/2117385_inondations-dans-le-var-aurait-on-pu-eviter-le-pire.html )
Pour ma part, je mettrais en cause une occupation des sols en dépit du bon sens, mais pas des bons profits pour les promoteurs et leurs obligés, plus la politique agricole suivie depuis les années 70, qui a coup de remembrements, a aboutie à, l’arrachage des haies, les drainages des zones humides, plus la couverture étanche par des routes, des zones commerciales, etc… Qui associés à un phénomène météorologique centennal ont conduit au drame.
Par contre, pour l’hypothèse du réchauffement climatique, ce qu’il y a de magnifique, c’est qu’il explique à la fois des masses d’air plus froides d’un côté et plus chaudes de l’autre, des pluies ici et des sécheresses ailleurs, bref tout et son contraire ! Et surtout, ça permet de se créer une grande peur genre millénaristes avec une explication simili-scientifique comme on ne saurait invoquer une punition divine. Les climatologues sont devenus des Pithyes modernes.
Pour ce qui est de pôles voir : http://nsidc.org/data/seaice_index/images//daily_images/S_timeseries.png et http://nsidc.org/data/seaice_index/images/daily_images/N_timeseries.png
ce qui se gagne au nord se perd au sud et vice versa selon les saisons.
Pour la disparition à court terme des ours polaires voir http://www.examiner.com/x-32936-Seminole-County-Environmental-News-Examiner~y2010m1d8-Canadas-growing-polar-bear-population-becoming-a-problem-locals-say
Pour terminer, je tiens les paris contre les cyclones aux Caraïbes, et contre la canicule cet été. Je mets un pastis sur le comptoir pour chacun d’eux.
Et ce ne sont plus des exceptions, mais notre _immémorable_ normalité
P.S. : J’aurais peut-être pas dû faire ce pari, je vais faire un coma éthylique 😉
« Par contre, pour l’hypothèse du réchauffement climatique ,ce qu’il y a de magnifique, c’est qu’il explique à la fois des masses d’air plus froides d’un côté et plus chaudes de l’autre, des pluies ici et des sécheresses ailleurs »
Oui, tout à fait. C’est bien en cela qu’il s’agit d’un dérèglement global, comme je le rappelle dans ma note.
En tout cas, tu fais partie de ceux qui vont bien et nous nous en réjouissons. On fait le compte des apéros d’ici la rentrée de septembre 😉
Pour la définition de la canicule, je propose de prendre celle de wikipédia. Si on atteint ou dépasse 7 jours de canicule (il y en a eu 9 en 2003) consécutifs au nord comme au sud de la France je perds.
Pour les cyclones, je suppose que la source est cette étude : http://www.cpc.noaa.gov/products/outlooks/hurricane.shtml
qui annoncent 70% de chance d’avoir :
14-23 Named Storms,
8-14 Hurricanes
3-7 Major Hurricanes
An ACE range of 155%-270% of the median,
si le minimum est atteint dans chaque catégorie je perds (le dépassement du nombre maximal annoncé d’une catégorie, pourra être reporté dans une catégorie inférieure, si une catégorie dépasse son nombre maximal annoncé de 3 unités, on compte une unité dans la catégorie supérieure).
Pour les résultats, je propose u’on se retrouve à l’equinoxe d’automne pour la canicule sauf si je perds avant, et pour les cyclones à la publication par la NOAA du bilan de la saison 2010.
Ca te paraît équitable ?
Bonne soirée
Jean
Deal !
Mets le pastis au frais 😉
J’peux avoir un Pacifique ?
anti, pour la Paix.
On peut se faire d’autres apéros avant, hein ?
Anna, l’eau ferrugineuse
@ Anna, oui on peut se faire d’autres apéros avant, surtout que la saison s’y prête 😉
@ Anti, Ok pour le Pacifique, mais il va te falloir un sacré estomac, et ensuite un bon régime sans sel 😉
@ Anna, sérieusement tu mets la bouteille de pastis au frigo 😮 ? Mois j’y mets que l’eau et les glaçons.
Bonne soirée
Jean
« sérieusement tu mets la bouteille de pastis au frigo 😮 ? »
Mdrrr !!! C’est te dire à quel point on est fait !
Si tu passes dans le coin, n’hésite pas à faire coucou, il y aura toujours de quoi passer une bonne soirée (on n’a plus de pastis mais on a en permanence au moins une bouteille de rhum et des bières en stock).
« Ok pour le Pacifique, mais il va te falloir un sacré estomac, et ensuite un bon régime sans sel 😉 »
– Neurone 1 à Neurone 2. Je répète : Neurone 1 à Neurone 2. Me recevez-vous ?
– Négatif. A vous.
– Neurone 1 ? Je vous confirme que vous me recevez. Vous venez de me répondre. A vous.
– Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah. Vous.
– Ok. C’est pas gagné non plus… Neurone 1, Lisez la phrase ci-dessus et communiquez-nous en le sens. A vous.
– Ah. Neurone 1 demande ravitaillement. Urgence.
– Envoyez caféine ! Vite !
– Ah ! Ah ! Ah !
– Que se passe-t-il neurone 1 ? A vous.
– Neurone 2 ? Pas de panique. Viens de comprendre la phrase. A vous.
– …
« Si tu passes dans le coin, n’hésite pas à faire coucou, il y aura toujours de quoi passer une bonne soirée (on n’a plus de pastis mais on a en permanence au moins une bouteille de rhum et des bières en stock). »
Tu voulais dire et des Birkenstock Anna ?
anti
Dans les deux cas, c’est le pied.
Anna, tu me bottes, toi, tu sais ?