Si les hommages à Django Reinhardt sont légion, le projet Django Drom est unique. Conçu et mis en scène par le cinéaste Tony Gatlif, ce spectacle mêlant projections et musique dépasse la simple évocation du mythique guitariste pour se pencher plus globalement sur la vie du peuple tzigane.
Sur scène, le violoniste Didier Lockwood, les guitaristes Biréli Lagrène et Stochelo Rosenberg ainsi qu’une dizaine de musiciens allumeront la flamme du swing manouche. Avec Django Drom, Gatlif a conçu un film en forme d’évocation de la vie des tziganes et de Django, un montage d’archives récoltées lors de ses voyages et d’images extraites de sa filmographie.
Gatlif a également passé commande à Lockwood d’une adaptation pour quatorze musiciens dans l’esprit swing manouche du Boléro de Ravel. En 1937, Django avait lui-même composé un boléro s’inspirant de celui de Ravel. Aussi, la nouvelle transcription permettra à des musiciens manouches et de formation classique de tisser un solide pont entre les deux genres.
(Présentation donnée sur le site de la Salle Pleyel)
INTERVIEW (20 Minutes)
Grand spécialiste du monde des gitans, le réalisateur Tony Gatlif présente ce lundi soir, demain et jeudi «Django Drom» à Lyon, dans le cadre des Nuits de Fourvière. Un spectacle hommage au guitariste Django Reinhardt (1910-1953).
A quoi ressemble «Django Drom» ?
Ce sera avant tout un concert avec Biréli Lagrène, Stochelo Rosenberg et d’autres musiciens manouches. Et Didier Lockwood en chef d’orchestre avec son violon. Moi, j’ai monté des images inédites.
C’est une sorte de documentaire ?
Non. Ce sera un voyage à travers les images et la musique. Avec mon équipe, on a passé cinq mois sur le montage. J’ai utilisé tout un tas de photos, de peintures, de films que je collectionne depuis des années. Je pensais les exposer un jour. Django m’a offert l’opportunité de lier tout ce matériel pour raconter l’histoire d’un peuple.
Il existe très peu d’images de Django Reinhardt lui-même…
J’ai mis un bout de film pour que les gens voient à quoi il ressemblait. Mais il n’aimait pas les caméras. Et je n’avais pas envie d’une reconstitution ou d’un acteur qui joue Django. Ça aurait été ridicule parce que personne ne peut l’imiter. On ne peut pas tricher avec Django.
Avez-vous été aidé par la famille de Django pour les archives ?
A sa mort, ils ont tout brûlé, y compris ses enregistrements à la guitare électrique que personne ne connaît. Si Mozart avait été un manouche, on ne connaîtrait pas sa musique. D’ailleurs, Django jouait sans partition, il ne savait ni lire ni écrire la musique. Les Occidentaux mettent des grilles sur leur musique comme ils en mettent à leurs fenêtres. Ce spectacle est un hommage à la liberté de cette musique et de ce peuple.
Au-delà de Django, c’est donc un spectacle sur la musique gitane…
La musique est la seule mémoire du peuple tsigane. Cette œuvre, c’est l’archéologie d’un peuple dont aucun film ne retrace l’histoire. C’est très important pour les gitans d’aujourd’hui de voir ces images. De persécutions en déportations, l’histoire a balayé, brûlé leur mémoire. J’ai vu des gitans pleurer devant des images de roulottes.
Sources : Interview par Benjamin Chapon dans 20 Minutes et Site de la Salle Pleyel
Photo : Loll Willems
Que du beau monde et de belles musiques qui font rêver et voyager….Gatlif parle également de Paco di Lucia qui est aussi un guitariste exceptionnel
Je souhaite que le spectacle de Fourvière passe entre les gouttes car l’endroit est superbe.
sous une pluie battante…..des moments magnifiques….à ne pouvoir oublier
Voilà qui donne bien envie d’assister à ce spectacle !
anti