En me promenant hier sur le superbe site Atlas Obscura où je venais de trouver l’histoire des ponts vivants de Meghalaya, j’ai découvert deux autres articles portant sur un phénomène fascinant, celui des eaux luminescentes.
Mosquito Bay
Mosquito Bay se trouve sur l’île de Vieques, en plein cœur des Caraïbes. La nuit, cette baie s’illumine d’une couleur bleu-vert. Des lignes colorées apparaissent soudainement dans l’eau. Rien de surnaturel à cela. Mosquito Bay est l’un des lieux sur Terre où vivent les créatures aquatiques les plus bioluminescentes connues.
Il s’agit de micro-organismes qui génèrent cette lumière naturelle. On les appelle des dinoflagellates et Mosquito Bay en abrite environ 150 000 par litre d’eau. Bien qu’ils soient microscopiques, la lumière qui en émane occupe un volume cent fois plus gros que celui de leur corps et ensemble, ils forment ces sortes d’aurores boréales sous-marines. On pense que cette bioluminescence est un mécanisme de défense contre les petits poissons qui s’en nourrissent. La lumière attire en effet des poissons plus gros qui sont des prédateurs des petits.
Les dinoflagellates s’illuminent à chaque fois qu’ils bougent et redeviennent sombres quand ils s’immobilisent. Nager au milieu d’eux se transforme rapidement en expérience surréaliste, surtout quand la nuit est parfaitement noire.
La mer lactée
La plus vaste surface bioluminescente du monde a été observée scientifiquement pour la première fois en 2005. Surnommée la « mer lactée » (par allusion à la Voie Lactée), elle a longtemps été considérée comme une légende que se racontent les marins. Jules Verne la mentionne même dans son roman 20 000 lieues sous les mers.
Là encore, il s’agit de toutes petites créatures luminescentes, des bactéries nommés Vibrio harveyi. Aucun scientifique ne voulait croire qu’il pouvait exister une concentration suffisante de ces organismes pour produire un phénomène d’une ampleur telle que ce que prétendaient les marins.
Jusqu’au jour où l’un d’entre eux, Steve Miller, a eu, enfin, le seul réflexe que n’importe quel scientifique aurait dû avoir dès le début : vérifier.
Il a pris pour point de départ… Internet. Il est tombé assez vite sur les rapports de navigation faits par un navire, le S.S. Lima, qui avait enregistré dans son journal de bord l’observation de cette mer lactée en 1995.
Miller s’est alors tourné vers les enregistrements des satellites météo dont il a acquis un certain nombre d’enregistrements concernant le secteur de l’océan Indien où le S.S. Lima avait fait ses observations, c’est à dire au large de la corne africaine. Et là, il a vu une immense tache lumineuse de 15 400 kilomètres carrés, capturée par les caméras des satellites lors de trois nuits consécutives de janvier.
On ignore toujours comment une colonie aussi démesurée de bactéries peut exister en pleine mer.
C’est étonnant ! magique !