Photo Camargue Avril 2010

Voici un nouveau courrier de Jean-Gabriel Foucaud toujours aussi riche et rempli de bonnes nouvelles.

Bonne lecture à tous 😉

Bonjour,

Dans ce courrier, vous trouverez un résumé de la conférence de vendredi dernier traitant des formes d’intuition.

Mais d’abord, vous pouvez consulter le blog annagalore, passionnant et généreux pour y trouver 1000 informations et textes remarquables ainsi que notre courrier sur les saisons : Tag Présence du Chamanisme (Merci Jean-Gabriel !)

État des réservations pour la Loge des 19 et 20 juin qui sera consacrée au puissant thème chamanique : « Nous cherchons notre maison ». Ce dimanche à midi restent 5 places.

Concernant la Quête de Vision du 31 juillet au 7 août, des pré-inscriptions d’anciens ou de nouveaux ont été enregistrées. Tout cela devra être confirmé le 15 juin, jour d’ouverture des inscriptions. Il reste 10 places à ce jour.

Le 12 juin, samedi prochain, visite d’un nouveau site à côté de Fontainebleau pour y bâtir un temascal, loge en dur à la mexicaine.

Elle viendra s’ajouter à ceux que nous avons la chance et la joie de connaître. On pourra y pratiquer des Loges d’une journée en toutes saisons et y transmettre l’art de vivre ce beau rituel.

Source photo temazscal

Résumé de la conférence

Les formes d’intuition dans la vie des humains se modifient au fil de la croissance.

Le nourrisson, l’enfant avant la parole et après son acquisition interprètent les bruits du monde et les exigences de l’entourage de façon différente. Les états de sensation pure se mélangent a des schémas de plus en plus complexes d’habitudes de fuir ou d’intégrer, de penser ou de réagir émotionnellement, à juste titre ou non.

A l’âge de raison, les processus intellectuels prennent plus d’importance. Ils servent à l’émancipation de l’enfant qui peut avec leur aide se diriger seul, être nourri par d’autres que les membres de sa famille et créer des règles communes avec ceux de son âge, enrichissant ainsi sa vie de relations.

La raison permet de créer une réalité partagée et d’influencer autrui : horaires, connivences, influences, rires, jeux, dissimulations, etc. Tout cela est création et négociation continue.

Durant la prime enfance, le monde humain est seulement une partie de l’univers du nourrisson. A l’âge de raison, à partir de 7 ans, le monde humain occupe la quasi-totalité de l’esprit de la plupart des enfants, ceci croissant avec l’âge, à l’adolescence en particulier.

Cette acquisition entraîne un assèchement de l’esprit, et donc de l’affectivité, corrigé dans la santé par l’humour et la poésie et dans la maladie par la débilité liée à certaines activités ou les inhibitions. La raison entraîne la construction de chaînes de causes-conséquences courtes : si je fais cela, il arrivera telle ou telle chose. Grâce à l’âge de raison s’édifient aussi un peu de morale sociale et de règles communes.

Mais l’esprit humain est fait de mémoires encastrées les unes dans les autres. Les formes d’intuitions en font partie. Elles viennent de loin. L’intuition méconnue fait dire : « si je m’étais écouté…., et pourtant, je le savais ».

Plus tard

Une fois installée la bien pratique raison, si utile pour fixer rendez-vous ou payer ses factures, les humains souvent se rendent compte que cela ne suffit pas pour décider juste.

Certains s’enfuient dans l’illusoire omnipotence : tout contrôler avant de décider ; d’autres dans les maladies de l’indécision, un demi-pas en avant suivi d’un quart en arrière et d’un autre de même taille car on ne sait jamais…

D’autres dans la mécanisation de leur vie et d’autres encore dans l’absence à eux-mêmes, nommant la réalité externe à grands coups de « trucs-machins », de « tu vois », de « un espèce de » comme si le mot espèce était masculin, de « pas trop » pour dire un peu ou pas beaucoup. Et certains encore dans un confortable brouillard se traduisant par l’oubli des prénoms ou des noms lors des réunions. A chacun son style, voire ses styles pour les plus prudents !

L’intuition demeure malgré tout bien vivante quand elle sauve la vie ou permet de résoudre des questions impossibles ou de juger qui et quand et quoi… est vivable.

Photo extrait de couverture de Runes et Chamanisme, Jean-Gabriel Foucaud, Jean Vertemont. Editions Vega – Runes

CHAMANISME (voir nos articles sur le site transvisions.org aux index quête de vision et sweat lodge)

A l’âge de raison s’édifient les compétences sociale et intellectuelles. S’éteignent les capacités à déchiffrer les bruits du monde. Aux enseignements chamaniques viennent ceux qui veulent reconstituer un lien riche avec le monde, pas seulement une connaissance des arcanes du monde humain pour lesquelles les « sciences » humaines expliquent tout ( !) à grands coups de mots à 4 syllabes, souvent terminés par isme : isthme de la pensée sur l’océan de l’incertitude.

Lors d’une Quête de Vision revient la sensation que l’on connaît enfant si bien exprimée par T.UHSTE dans « de mémoire indienne », enfin réédité. P176, (ancienne version) : « Il t’est donné l’amour pour ce qui est à la surface de la Terre, pas comme l’amour d’une mère pour son fils, mais un amour plus grand qui s’étend à toute la Terre. Tu es sûrement un être humain apeuré, sanglotant sous cette couverture, mais il y a en toi un espace immense, à remplir de cet amour. Tout ce qu’il y a dans la nature peut y trouver place. »

Une quête de vision sert à nettoyer, purifier, rouvrir nos relations avec l’univers au lieu de les concentrer sur le monde humain. Elle sert à relier l’âme humaine à la force de vie du cosmos à travers une expérience sensorielle d’observation et de nourriture du monde alentour. Elle engendre un grand calme, chemin de la renaissance de son lien avec sa nature personnelle.

La périphérie (la nature sociale) cesse d’être le centre de la pensée et de l’attention. A un certain degré de sophistication de la nature sociale, le risque d’extinction du lien à l’âme et donc à l’univers augmente.

Règne alors l’univers d’un monde de « choses trucs et machins » au lieu de la beauté de la langue, de « il faut », de « faire » au lieu d’être, de langage déshabité, de mécanisation des gestes et de la parole.

La personnalité psychique, lors de la Quête de vision, se reconstitue. Elle s’ouvre à l’âme, se fortifie dans le silence, découvre la nature de ses forces vives et se garantit par l’engagement de développer de futures compétences.

La Q.V. redonne corps à l’âme à travers les intentions que l’on s’engage à nourrir lors de son retour aux circonstances ordinaires du monde pragmatique.

Source photo Loge Inipi

Les Loges ou cérémonies INIPI ( de tipi, maison et de Ini, âme ou souffle).

Elles accompagnent les quêtes de vision. Elles servent( voir article sur le site) à se relier quad le feu servant à chauffer les pierres est allumé au feu sans fin qui nourrit le cosmos, et donne à la nature que nous connaissons l’inépuisable énergie que seuls les humains détériorent. Elles servent à cesser de se comporter en monstre ingrat quant au monde qui nous nourrit. On y honore et remercie le monde qui nous donne de quoi vivre.

On peut aussi y renoncer aux perversions de domination sociale et psychologique car la perversion servant à dominer autrui est construite verticalement alors qu’elle est une activité horizontale. On domine par la faiblesse (être plus bas) ou la force (plus haut) au lieu de contribuer à renforcer et élever au plan humain.

Dans la Hutte, on vit en cercle, en égalité. On corrige les empêchements à l’unité et on fortifie son désir d’aider activement son voisin au lieu de gémir sur la faiblesse, la sienne ou celle d’autrui.

En se reliant à l’univers, on s’éloigne de l’imbécillité sociale ordinaire, toute entière tendue dans la volonté, l’avoir et son accumulation sans principes, le faire, la confrontation des egos.

Photo Camargue Avril 2010

Pourquoi cherche-t-on des Visions ?

Pour accéder aux richesses de son monde intérieur et assouplir ses membranes mentales. Dans ce grand calme s’ouvrent des temps de perception de sa nature personnelle et de la façon de donner le meilleur de soi au lieu de se disperser en 1000 identités contradictoires dont l’unification est coûteuse, faute d’une vision leur donnant cohérence.

Pour s’ouvrir aux mondes invisibles et s’enrichir énergétiquement.

Pour se relier aux forces qui nous guident dans l’invisible et faire de ce lien, un lien quotidien, permanent, et non aléatoire.

Pour renforcer ses santés physique et psychologique en demeurant aussi ouvert au plan cosmique. Pour éviter d’être seulement présent de manière permanente dans le monde humain. Et aussi sa santé mentale en sachant circuler entre monde humain et univers.

Peut-on avoir des visions sans voir ?

C’est la partie la plus immatérielle (l’âme) de l’être qui voit. En fonction du vide des canaux qui la relie au système sensoriel, le soi plus proche de l’âme, puis le moi plus proche du corps physique et de la personnalité sociale, les visions peuvent s’oublier et devenir uniquement sensations ou messages (claire-audiance) ou sensations-pensées (intuition) au sens courant du terme.

Ce nettoyage des canaux reliant âme et systèmes sensoriels (moi et soi) est indispensable pour pouvoir être clairement guidé par les « Puissances supérieures », selon la belle expression de Fools Crow, (voir « sagesse et pouvoir »). Et de distinguer si ce sont des forces meurtrières ou claires qui parlent à ces lieux de l’être.

Différentes formes d’intuition

On peut les classer de plusieurs manières. A l’expérience, la classification proposée ici est conforme à l’expérience commune, même si elle est bien trop simple pour les experts.

1) Intuition liée au monde émotionnel et aux variations de sensation dans le plexus solaire. Elle informe du danger, du plaisir, de l’arrivée.

2) Intuition poussant vers un mouvement de fuite ou d’adhésion, de poussée en pour ou contre. Elle se cultive par l’observation objective pour éviter de se dire « et pourtant, je m’en étais douté ».

3) L’intuition venant comme une lumière informant de l’advenue de ce qui était imprévisible logiquement, proposition, voyage, arrivée, décès, amour, maladie,…Elle se cultive par le calme. Son ennemi est la concentration frontale tendue. Elle s’ouvre à une densité inattendue venue de loin, ce que l’on appelle un événement.

4 ) Vient ensuite l’acceptation d’avoir reçu une information, comme un cadeau destiné à faire face à un imprévu perturbant le cours de la vie et l’obligation d’en tenir compte. Il ne s’agit plus de confiance en soi. On est au-delà du visible. Les guides dans l’invisible parlent à travers des symboles. Lire à ce sujet un exemple personnel « danser avec le feu » sur le site transvisions.org

Cette forme supérieure d’intuition permet une guidance de sa vie propre à vivre en état de grâce, bien moins laborieuse et insatisfaite.

Jouissance ou extase

Les apprentissages chamaniques sont au début souvent fastidieux et douloureux émotionnellement, tout comme la vie sociale ordinaire de ceux pour qui seul le monde humain a une réalité. Ils sont rarement plus confortables que la vie ordinaire, sauf qu’ils portent la sensation d’être enfin sur une voie.

Le développement continu de sa sensibilité ouvre la porte à ceux qui aiment à jouir de salir ceux qui se nettoient. Toutes les formes de faiblesse ou de terrorisme servant à des fins de manipulation mentale, financière ou affective et sexuelle peuvent se déployer pour abîmer ceux qui sont sur cette voie d’apprentissage.

De cela, il convient de se garder par des exigences empêchant d’être pillé ou sali et déshonoré. Laisser entrer dans son intimité des personnes qui abaissent et épuisent au lieu de pousser à croître et à se fortifier est une discipline indispensable.

La quête humaine de jouir encore et encore, sans rien donner en échange, sans engager son cœur, sans prendre de risque, sans chercher à progresser dans ses lacunes en utilisant des moyens qui évitent tout apprentissage et aucun engagement ultérieur de transmettre ce que l’on a appris est voie de perversion.

En revanche l’extase chamanique, comment mieux la décrire que de donner la parole à T.UHSTE ( p.202, « De mémoire indienne », ancienne éd.)

« Le wicasa wakan ( « l’être en lien avec le sacré ») aime le silence ; il s’enveloppe en lui comme dans une couverture – un silence lourd, avec une voix semblable au tonnerre, qui l’entretient de nombreux sujets. Un tel homme se complaît en un lieu où l’on n’entend rien, que le bourdonnement des insectes. Il s’assied face à l’occident, implorant une aide. Il parle aux plantes et elles lui répondent. Il écoute les voix de toutes les créatures animales de la terre. Il est à l’unisson avec elles. De tous les êtres vivants, une émanation incessante le gagne et il transmet cette force. »

Prochaine conférence le vendredi 25 juin 20h15 au « temps du corps » : « Modifications de l’être en 2010 »

Cordialement,

J.-G.Foucaud

anti, t’aime escale.