Il est 21h35, Anti vient de me dire, toute joyeuse : « Je vais appeler eMmA ». J’ai donc une bonne heure devant moi pour écrire ces mots, plus qu’il n’en faut.

On a dîné dehors sur la terrasse. La discussion était drôle, sans queue ni tête comme il se doit. On a démarré sur les médicaments anti-douleur, on est passés par les intégrismes religieux de tous poils et on a terminé sur la façon dont on enjolive une histoire quand on se la transmet de bouche à oreille. Ensuite, Gwlad a laissé échapper un énorme rôt, on a éclaté de rire et on a débarrassé la table. Nous, on a dégusté nos cafés en plaisantant tranquillement et en regardant les chauve-souris jouer au dessus de nos têtes.

Les enfants se sont éparpillés pour vaquer à leurs occupations – Gwlad regarde Desperate housewives, Dorian joue en bas.

Le ciel est de plus en plus dégagé, du très beau temps est prévu pour les jours à venir.

22h02, Anti est sur la terrasse toujours au téléphone, elle parle très excitée, rit, continue à parler. Moi, je suis à l’intérieur, doucement euphorique, à percevoir par toutes mes antennes tous ces petits signaux de bonheur tout simple autour de moi. La maison doit baigner dans les ondes alpha. Les chats aussi sont au max, un de nos petits visiteurs occasionnels a l’air de prendre de plus en plus racine chez nous. Il est gris et blanc, c’est un jeune adulte, je ne sais plus qui a décidé de l’appeler Grisou et il se sent parfaitement détendu parmi nous. Il se laisse facilement caresser et se promène sans crainte à travers les pièces. Le seul truc qu’il ne supporte pas, c’est le rituel d’intronisation que veulent lui imposer Paloma, Kundun et Santiago : lui lécher les fesses pendant qu’il mange. Dès qu’ils essaient, Grisou se retourne vers eux et crache d’un air offusqué. C’est vrai, quoi, ils le connaissent à peine et déjà ils lui mettent la langue au panier. Imaginez qu’on vous fasse ça quand vous arrivez chez des gens pour dîner. Euh… non, n’imaginez pas.

22h13, Gwlad zappe sur NRJ, la pleine lune monte dans le ciel derrière un dernier nuage qui traîne. Voilà, je vais arrêter là ma note d’accueil. Anti parle toujours avec eMmA, j’ai le temps de chercher une ou deux photos à ajouter.

22h21, ça y est, j’ai trouvé pour la photo. Je vais mettre celle de ce téléphone magnifique dont Sapotille nous a fait cadeau.

22h35, je sors sur la terrasse, l’air de rien. Anti se marre et dit à eMmA : « Ça y est, la Censure débarque ! ». Du coup, elle me la passe pour qu’on puisse se connaître aussi par la voix (et surtout parce qu’elle se sent incapable de raccrocher a-ha, je balance). La voix d’eMmA est telle qu’Anti me l’a décrite, celle d’une conteuse, douce et rieuse. Vivement qu’elle écrive la suite de Replète…

Très belle journée à vous