Les défenseurs de l’environnement, dont Greenpeace, et l’industrie forestière au Canada viennent de signer un accord historique pour protéger les 72 millions d’hectares de forêts boréales que compte ce pays.
Le « Canadian Boreal Forest Agreement » (CBFA, accord sur les forêts boréales canadiennes) a été signé le 18 mai. Il définit une zone de 29 millions d’hectares où toute activité de coupe de bois est suspendue et la mise en place d’un plan de conservation des caribous. Les différentes campagnes « do not buy » (n’achetez pas) de Greenpeace, ForestEthics et Canopy, qui dénonçaient l’exploitation dangereuse de ces forêts, sont également suspendues.
L’accord inclut vingt-et-une entreprises de la FPAC (association canadienne des produits de la forêt) et neuf organisations majeures de défense de l’environnement.
Richard Brooks, coordinateur de la campagne en faveur des forêts pour Greenpeace, pense qu’il s’agit de l’accord de plus grande ampleur jamais signé au monde dans le cadre de la protection des forêts. Celles concernées abritent six cents tribus d’Indiens et la plus vase réserve de carbone du monde (estimée à 200 milliards de tonnes dans le sol et les arbres). Elle constitue également une source d’eau potable pour la moitié du pays.
Le président de la FPAC, Avrim Lazar, a déclaré : »C’est ainsi que tout le monde devrait travailler. Au lieu de se battre, d’avoir des discussions polarisées, d’essayer de trouver des solutions où l’un gagne et l’autre perd, et des débats insensés, nous nous sommes mis d’accord aujourd’hui pour dire que demain dépendra de notre capacité à trouver des solutions. Il s’agit de notre capacité à arrêter de vouloir gagner et à commencer de vouloir résoudre. »
Lazar a ajouté : « Nous voulons tourner cela en avantage compétitif. Nous espérons que face aux forestiers illégaux, à ces gens dont les produits ne seront pas certifiés, à ceux qui ne pourront pas prouver la traçabilité de leurs produits, aux fournisseurs de bois et de papier qui ne se soucient pas du changement climatique, nous espérons que face à tous ces gens-là, les clients leur diront qu’ils n’en veulent pas et qu’ils ne veulent travailler qu’avec ceux qui montreront leur engagement en termes d’environnement. »
Tous les caribous ne sont pas, pour autant sortis d’affaire, certains vivant dans des zones de forêt exploitées par des compagnies qui ne font pas partie de la FPAC. Mais Helene Walsh, responsable d’une organisation qui agit en faveur de la protection de ces animaux depuis longtemps, se réjouit quand même de cet accord qui va dans la bonne direction.
Sources : The Edmonton Journal (en anglais) et le site officiel Entente sur la forêt boréale canadienne (en français)
Photos : Greenpeace (forêt canadienne) et Société pour la nature et les parcs du Canada (caribou)
Voilà le genre de nouvelle qui me réjouit. On avance…et je suis très heureuse de soutenir l’oeuvre de Greenpeace