La fin de journée a été chargée. Pour commencer, des gros travaux en ville conjugués à une sortie du boulot un peu plus tardive que d’habitude ont fait que j’ai passé une bonne quarantaine de minutes dans les bouchons, ce qui n’est pas une situation fréquente à Nîmes heureusement. Sur la route, j’ai appelé Anti pour le lui dire et papoter un peu pour passer le temps.

Elle m’a raconté qu’elle avait à la fois son site web à mettre à jour pour parler des Voyageurs au sang d’or et les enfants qui la sollicitaient pour des trucs divers. Je lui ai dit que, tant qu’à y être, j’allais faire un crochet par Inter pour refaire un stock des biscuits favoris de Dorian dont il ne restait plus une miette (des biscuits, pas de Dorian). Gwlad a ajouté qu’elle aimerait bien avoir des Twix et Anti des Magnums double caramel. J’ai donc acheté tout ça avant de rentrer. Tête ravie de Gwlad quand je lui ai posé son paquet de Twix sur la table où elle bossait, tête tout aussi ravie de Dorian devant les quatre boîtes de Granola, sans parler des Magnums dont j’ai bien précisé qu’ils étaient réservés pour les adultes, non mais.

Anti commençait à sérieusement saturer sur les modifications de son site web, avec des codes HTML qui n’en faisaient qu’à leur tête. Pendant ce temps, je faisais réviser des listes de verbes irréguliers en anglais à Dorian. Anti m’a montré où elle en était arrivée. J’ai pris le relais pour terminer une ou deux bricoles. Que je croyais. En fait, c’est toujours pareil quand on commence à vouloir faire un truc sur une page web, ça ne se fait jamais en deux minutes. J’ai eu du bol, je n’ai mis qu’une heure. Les deux bricoles s’étaient transformées en tout un tas d’autres pour que ça finisse par ressembler à quelque chose. Tiens ? Déjà 20h10 ? On s’est tous affalés devant la télé pour voir la fin du Grand Journal mais on est tombé sur un tunnel de pubs et après, c’était foot.

Ah oui, le fameux match Barça-Inter dont tout le monde parlait à la radio et sur le net. Les enfants se sont vite éclipsés. Nous, le foot, c’est pas vraiment notre truc, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais on était tellement à plat qu’on ne pensait même plus à changer de chaîne ou à éteindre.

En fait, c’était plutôt délassant de voir ces grands garçons jouer avec un ballon. En plan de coupe toutes les trois minutes, un mec hyper sérieux en costard-cravate sur le bord du terrain regardait le jeu d’un air profondément pénétré et aucun doute que ça devait être quelqu’un de vraiment très important. Anti, qui s’y connait, m’a dit que c’était l’entraîneur d’une des deux équipes. Ben moi, le foot, j’y connais rien mais là, il n’était pas franchement entraînant, si je peux me permettre. Par contre, on sentait bien qu’il savait que la caméra le filmait et qu’il n’était pas peu fier de porter un si beau costume. Enfin, j’ai l’impression.

On aurait pu rester comme ça pendant encore longtemps, en hypnose devant ce spectacle surréaliste, mais heureusement, Dorian a rompu le sort qui avait fait de nous des zombies foutchebolistiques, en débarquant pour nous demander si la formule du volume d’une pyramide, c’était bien l’aire de la base multipliée par la hauteur divisée par trois et qu’il ne pigeait rien à l’exercice qu’il avait et shazââm, on a repris conscience du monde réel et on a éteint la télé.

Après un délicieux café siroté dehors en compagnie des chats, sous un ciel crépusculaire magnifique de pureté, Anti est descendue prendre un bain et moi, j’ai fini les maths avec Dorian.

Ensuite, pour terminer cette folle soirée, Anti a pris d’assaut une pile de linge à repasser pendant que j’écrivais ce mot d’accueil. Le tout ponctué d’un autre café en tête à tête, en haut du grand escalier. Si ça c’est pas une soirée trépidante…

Très belle journée à vous