Vous avez été très sensibles aux photos de l’arbre échoué hier, aussi je vous propose d’autres photos, d’autres arbres, d’autres messages, prises lors de notre dernière balade en Camargue (sauf la première, prise à Manduel).
Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d’une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent
D’espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !
Le voyage, Charles Baudelaire (Correspondances)
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Magnifique, saisissant, émerveillant ! Les âmes d’animaux mystérieux viennent habiter les branches et troncs abandonnés.
La dernière évoque irrésistiblement un cheval mort, desséché dans le sable. Sublime !
Que de trésors, juste là sous nos yeux…
De toutes beautés ces photos !
Merci à vous ! La dernière est effectivement très émouvante… je n’ai pas de mots… J’aime beaucoup celle que j’appelle in peto l’oiseau qui me fait invariablement penser à l' »Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler » de Luis Sepulveda et la première aussi, que je trouve tendre.
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