Un rassemblement de près de 20 000 indigènes, scientifiques, syndicalistes, politiques et quelques stars hollywoodiennes, a eu lieu mardi 20 avril en Bolivie pour une « »Conférence mondiale des peuples sur le Changement climatique et les Droits de la Terre mère » », réponse alternative aux négociations climat en souffrance.
Le rassemblement à Cochabamba, sur les plateaux du centre bolivien, se voulait à mi-chemin entre un « Porto Alegre du climat », sorte de version environnementale du Forum social mondial, et une tribune pour gouvernants antilibéraux d’Amérique latine.
Peu d’États étaient représentés officiellement, et seul un président, Hugo Chavez, du Venezuela, est venu. Le gouvernement français était représenté par Brice Lalonde. Les discussions ont porté sur de nombreux sujets, notamment sur la place de l’agriculture dans la lutte contre le changement climatique, le droit des communautés vivant dans les forêts, la responsabilité des pays riches à l’égard des futurs réfugiés climatiques.
Pour la Bolivie, qui se présente comme l’épicentre de la mobilisation pour « Pachamama » (la Terre Mère, dans la vision andine), « l’unique moyen de remettre les négociations climat sur les rails est de réassocier la société civile au processus », affirme son ambassadeur à l’ONU, Pablo Solon.
Le brainstorming andin se donne pour ambition d’infléchir l’agenda climat, de faire entendre la voix des « sans voix » en première ligne du réchauffement. Le tout au lendemain d’une réunion à Washington de 17 des principales économies du monde, responsables de 80% des gaz à effet de serre.
Cochabamba ne manque pas de rappeler qu’autour du forum, des glaciers fondent à vue d’œil: selon la Commission économique d’Amérique latine (Cepal) de l’ONU, la Bolivie, l’Équateur ou encore le Pérou sont parmi les pays à la biodiversité la plus menacée par le réchauffement.
Au menu des débats: la « dette écologique » des pays industrialisés, l’instauration d’un « tribunal climatique », et un référendum planétaire pour dicter les choix sur le climat. Autant de points exposés par Evo Morales à Copenhague.
Au nom de leur « savoir bien vivre » avec la planète, les délégués indigènes demanderont formellement à être inclus à Cancun « non plus pour faire de la figuration ou en observateurs, mais comme participants », a déclaré Rafael Quispe, dirigeant indien aymara du principal conseil indigène de Bolivie.
Le programme du forum assume son fil rouge: « Le changement climatique n’est pas qu’un problème environnemental, technologique ou financier, mais de mode de vie, de modèle occidental, de cupidité capitaliste ».
Morales veut planter 10 millions d’arbres en un an
Le président bolivien Evo Morales a lancé vendredi une campagne de « reforestation citoyenne », en plantant un arbre dans la ville de Cochabamba, et invitant les 10 millions de Boliviens à l’imiter d’ici le 22 avril 2011, prochaine Journée de la Terre.
«Tout le monde devra planter au moins un arbre, mais il ne s’agira pas de le planter et de l’abandonner, mais d’en prendre soin, j’y veillerai personnellement», a déclaré Morales à Cochabamba.
Sources : AFP, Le Monde et Ouest France
Photo : Ouest France
« »Conférence mondiale des peuples sur le Changement climatique et les Droits de la Terre mère » »
Quel titre ! Il en dit trèèèèès long…
« Au menu des débats: la « dette écologique » des pays industrialisés »
J’aime beaucoup, beaucoup, beaucoup cette notion de dette écologique qui tient parfaitement la route en face de la dette économique des pays pauvre. Elle met directement en lumière ce qui fait valeur aux yeux des personnes concernées.
«Tout le monde devra planter au moins un arbre, mais il ne s’agira pas de le planter et de l’abandonner, mais d’en prendre soin, j’y veillerai personnellement»
Ce serait la sagesse même.
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