Hier, vers 16h, après avoir refait une beauté à divers endroits du jardin, nous avons laissé les garçons à la maison et pris la route du bout du monde.
C’est un lieu que même les gens du coin connaissent peu ou pas. Pour y parvenir, il suffit de prendre la direction des Salins de Giraud, au sud d’Arles. Mais il ne faut pas s’arrêter là, ni devant les surprenantes rangées de maisons ouvrières à l’histoire étonnante, ni même au niveau des marais salants avec leur point de d’observation à perte de vue, au sommet d’un petit remblai.
Il faut continuer la route étroite jusqu’à son terme.
On sait qu’on approche du bout du monde quand la route ne passe plus à travers champs mais se retrouve posée à la surface de l’eau, comme si elle flottait, pour atteindre le bout du bout du monde, matérialisé par une dernière bande de sable avant la mer, comme dans le poème de Frédéric Mistral :
Qui n’ont à l’œil ni fin ni terme,
De loin en loin, pour toute végétation,
De rares tamaris, et la mer qui apparaît.
Quelques camping-cars sont garés là. Des amoureux des oiseaux s’aventurent sur des bras de terre plus ou moins stables à travers les étangs pour tenter d’admirer les flamants et les aigrettes au plus près.
Il faut profiter de ce bout de paradis tant que les grandes chaleurs ne sont pas arrivées. D’ici quelques semaines, tous les moustiques seront sortis de l’eau et ce sera l’enfer de venir là. Hier, seuls quelques-uns avaient fait leur apparition et, le vent aidant, ils n’étaient pas gênants.
Le paysage horizontal semblait immobile, en dehors des ballets des oiseaux et des reflets des nuages filant dans le ciel.
Nous avons fait une belle balade à pied sur la plage et le long de la route, nous arrêtant à tout bout de champ pour admirer tout et n’importe quoi, des rides sur le sable jusqu’aux troncs desséchés, des oiseaux jusqu’aux cailloux.
Lorsque nous avons repris la voiture pour rentrer, nous avons encore fait plusieurs arrêts sur la route entre deux eaux, admirant l’équilibre des scènes que nous jouait la nature, photographiant autant que nous pouvions.
Nous avons ramené quelques trésors – des galets aux gravures variées, des bouts de bois façonnés par le sable et le vent.
Et surtout, des images plein les yeux.
Très belle journée à vous
Très belles images ; la dernière me plaît particulièrement avec la route à l’horizon entre les deux mondes et les nuages en miroir. « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».
Merci Anna comme d’habitude.
Merci Anna! Des souvenirs de cette route du bout du monde me reviennent en tête et en fermant les yeux, j’y suis! Il ne faut pas hésiter à prendre ces routes du « bout du monde ». Il y en a plein. Dire que l’on hésite à les prendre, pensant qu’elles ne mènent nulle part!
j’adore les routes au milieu des marais/étangs o.o y en une que j’ai pris plusieurs fois vers Leucate (66). D’ailleurs au même niveau le train passe aussi au milieu de l’eau sur quelques kilomètres o.o ça me fait toujours penser au Voyage de Chihiro de Miyazaki.
C’est marrant que tu dises ça, j’ai failli parler de Chihiro dans ma note, je pensais exactement à la même chose ^^
^^ quand tu prends le train sur la ligne Narbonne-Perpignan (Port-Bou) y a un passage où t’es obligé de penser à ce film si tu l’as vu. Surtout si le train s’arrête au milieu de l’eau, ce qui arrive une fois sur deux pour je ne sais quelle raison. On s’attend à voir un fantôme ou une petite fille sur un quai xD
Ce paysage est très beau,le texte qui l’accompagne aussi;ramasser des petites choses du bout du monde près de chez soi,on rejoins l’article sur le bonheur d’il y a quelques jours…
Ici,en Bourgogne,nous avons le Cirque du Bout du Monde,un sentier de randonnée y mène,mais son appellation nous transporte vraiment au milieu de nulle part.
Poésie de la vie.
Tant de belles choses à découvrir en Camargue… Longtemps, j’ai recherché sur les cartes Michelin et emprunté ces « routes qui ne mènent nulle part »… On en trouve pas mal aussi dans les Alpes de Haute Provence… Et je partageais aussi cette habitude de ramener en souvenir quelque chose appartenant au site visité.
Ce lieu fait partie de mes plus beaux souvenirs d’enfance. Merci beaucoup 🙂
Une très belle balade encore… Un régal pour les sens… et la découverte d’un site industriel !!! Yes ! avec sa cité ouvrière qui m’a étonnée par sa similitude celles du nord de la France ??? J’ai vraiment hâte de recevoir le livre que j’ai commandé de suite en rentrant :
http://www.livresphotos.com/l-empire-du-sel,964.html
L’empire du sel : Salin-de-Giraud, une ville ouvrière en Camargue de Patrick Box, Marie-Hélène Guyonnet
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