Dans les plus petits évènements de la vie quotidienne comme dans les plus globaux, le tout est toujours plus grand que la somme de ses parties. Une heure passée à se balader au milieu de la nature en pleine explosion de vie ne peut pas être réduite à la juxtaposition de chaque seconde de cette heure ou à chaque plante qui a traversé notre champ de vision ou à chaque mot que nous avons échangé ou à chaque odeur que nous avons sentie. C’est beaucoup plus et ce « beaucoup plus » est lui-même indissociable de tout ce qui s’est passé avant et de tout ce qui s’est passé ensuite.

Nous avons passé la matinée d’hier à finir la conception et la réalisation de la couverture des Voyageurs au sang d’or, le livre de Kathy. Dire que cette matinée était studieuse serait réducteur. Elle était tout autant ludique, complice, euphorisante, créatrice et bien d’autres qualificatifs encore.

Nous avons déjeuné tardivement en tête à tête sur la terrasse, le soleil faisant une percée victorieuse après les restes de la grisaille d’hier et des trombes d’eau de cette nuit. Ce n’était pas seulement un déjeuner mais un dialogue avec les arbres et le chèvrefeuille et les oiseaux et le criquet qui est repassé tout près et la beauté des nuages éparpillés et le vent et les feuilles en devenir et les cris de joie des enfants dans le jardin.

Il était déjà 17h quand nous avons décidé d’aller faire un tour au muséum d’histoire naturelle de Nîmes. Pourquoi là ? Parce qu’Anti, ayant envie d’une balade malgré l’heure avancée, a feuilleté un magazine qui présente Nîmes et ses environs. Ce musée est ouvert jusqu’à 18h, son entrée est gratuite, il est en plein centre. Dix minutes après, on y était.

La dernière fois que j’y avais fait un tour, il était plutôt vétuste et limité. C’était il y a plusieurs années.

Divine surprise, il avait beaucoup changé, avec une cour intérieure bordée de vestiges romains incroyables et l’ouverture de nouvelles ailes emplies d’objets plus hétéroclites les uns que les autres.

Une grande maquette nous montrait la ville de Nîmes il y a deux mille ans, entourée de remparts et surmontée de la tour Magne. Des fossiles côtoyaient des animaux empaillés et des trophées d’expéditions d’îles et de continents autrefois mystérieux. Impression délicieuse de visiter un immense cabinet de curiosités.

Nous avons dû partir bien avant d’en avoir fait le tour, nous y reviendrons dès que nous le pourrons.

Dehors, un ciel renversant de beauté nous attendait, ne sachant plus où mettre des nuages oubliés, sculptés par un soleil très en verve. Nous avons filé au bois des Espeisses pour profiter à fond du spectacle. Une merveille au-dessus de nos têtes, autour de nous et sous nos pieds. A l’horizon, la tour Magne essayait d’attirer jusqu’à elle un arc-en-ciel indécis. Les vestiges romains s’étaient évadés du musée et se mêlaient à la danse de l’univers et du temps. Comme eux, nous en étions à la fois une partie et le tout.

Très belle journée à vous