Un habitant d’Escalquens, dans la banlieue toulousaine, a découvert à sa plus grande surprise il y a quelques jours que sa photo apparaissait sur un clip de campagne de l’UMP.
Sur le site du parti, à la rubrique « Mobiliser un ami », Xavier Bertrand en meeting incitait les électeurs à venir voter dimanche – avec, parmi d’autres, la photo et le prénom de l’Escalquinois comme soutien à ses propos. Cette photo, il ne l’avait jamais envoyée et d’ailleurs, il ne vote pas UMP. Comment s’est-il retrouvé là ? C’est tout simple – et très contestable : le site de l’UMP permettait à n’importe qui de soumettre des photos « d’amis »… sans pour autant leur demander leur avis et surtout leur autorisation.
Voici un extrait de La Dépêche du Midi qui raconte sa mésaventure :
« L’Escalquinois se dit « outré », « scandalisé » par le procédé : « C’est une atteinte à la représentation de ma personne passible d’un an de prison et de 15 000 € d’amende, dénonce-t-il en brandissant l’article 226-8 du code pénal. Il est clair que mon droit a été bafoué. » Mardi, il s’est rendu à la gendarmerie de Montgiscard pour y déposer plainte. « Ma plainte était recevable, m’ont dit les gendarmes. Mais elle aurait visé les personnes qui ont donné mon nom, mon prénom et ma photo ». «
« L’UMP incite ses militants à commettre un délit »
Autrement dit, il aurait fallu qu’il porte plainte contre un ami à lui, ce qu’il n’a pas voulu faire. Il s’est contenté de lui passer un bon savon.
« C’est sans doute bien ficelé légalement, mais d’un point de vue déontologique, l’UMP incite ses militants à commettre un délit : celui d’atteinte à la représentation de la personne ».
Il a saisi le webmaster du Mouvement populaire le 15 mars. Objet de la demande : la suppression de toutes ses données personnelles, de la vidéo, et de « toute information me concernant, y compris mon adresse e-mail, de votre base de données et vous fais savoir que je m’oppose à l’utilisation de l’une d’entre elles par vous ou d’autres, aujourd’hui et dans le futur », écrit-il. Il n’a reçu aucune réponse.
Interrogé par la presse, le siège de l’UMP a fait savoir que les noms, prénoms et photos des personnes enrôlées ainsi ne sont pas rendus publics et donc que le procédé reste dans les limites de ce qu’autorise la CNIL et aux textes de loi faisant référence à la protection de la personnalité et de l’image.
Ce qui est faux. En effet, pas moins de 226 boutons de partage différents sont disponibles pour envoyer ces infos personnelles sur toutes sortes de plateformes de blogs ou sur des réseaux sociaux, comme MySpace, Twitter ou Facebook. En tout 450 000 vidéos de « soutien » ont ainsi été récoltées. On ignore combien d’entre elles concernent des gens qui l’ignorent.
Dans la série « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », le gouvernement vient justement de lancer une campagne sur les dangers d’Internet : « Sur le Web un jour, des traces pour toujours ? ». C’est vrai que risquer de se retrouver à jamais sur un clip de l’UMP sans le vouloir , ça fait peur… On se sent rassuré de savoir que le gouvernement en a pris conscience.
Quelques journaux, dont Rue89, ont repris l’info. Depuis samedi, la page d’accueil du site de l’UMP indique : « Afin de respecter le code électoral, l’opération “mobiliser un ami” est terminée. Merci de votre compréhension. »
Ben voyons…
Sources : La Dépêche du Midi, Rue89
Photo : La Dépêche du Midi
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J’ose même pas imaginer les résultats de l’UMP s’ils n’avaient pas mobilisé les amis de leurs amis…
Mdrrrr !!! Comme quoi, même en trichant, ça n’a pas marché et ils se sont pris la pâtée ! 🙂
Purée, ils les cumulent ! Mdrrr !
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