Vous êtes en train de vous dire, si vous habitez en France : « Comment ça, l’hiver le plus chaud ? ». Nous avons eu, en effet, des journées glaciales comme il en arrive rarement, sans parler des chutes de neige à répétition et d’une intensité rare. Alors comment est-il possible que cet hiver soit le plus chaud ? Tout simplement parce que, n’en déplaise à Claude Allègre et consorts, le climat de la Terre ne se réduit pas à celui que nous voyons depuis chez nous.
Au niveau de la planète, jamais un hiver aussi chaud n’a été enregistré, conformément aux prévisions des climatologues qui nous alertent depuis des années sur le réchauffement continu qui dérègle le climat de la Terre. Il faut, en effet, bien garder en tête que le réchauffement dont il est question est un réchauffement global, calculé à partir de toutes les températures relevées sur la planète jour après jour. Quand on dit que la Terre se réchauffe, ça ne veut pas dire que la température monte partout en même temps. Il peut faire plus froid ici mais s’il fait beaucoup plus chaud ailleurs, quand toutes les données sont rassemblées, le résultat est là, indubitable : notre planète se réchauffe de plus en plus fort.
On sait depuis déjà quelques temps que le phénomène du réchauffement n’augmente pas la fréquence des évènements climatiques mais leur intensité. Les cyclones sont aussi nombreux que d’habitude dans les zones tropicales, par contre ils sont beaucoup plus violents. Les inondations catastrophiques se sont multipliées comme jamais un peu partout dans le monde en novembre dernier. L’hiver en France a été froid et il a neigé de façon exceptionnelle sur le Sud mais juste sous nos pieds, l’été le plus chaud jamais connu a régné sur l’Australie. Quant au Canada, son hiver n’a jamais été aussi doux, au point de perturber les jeux de Vancouver et de voir même des températures positives en une période où elles avoisinent normalement les -20°. « C’est un hiver exceptionnel. La température moyenne a atteint une valeur record, en montant de quatre degrés au-dessus de la normale », a dit André Cantin, météorologue canadien.
Pour expliquer cela, il pointe du doigt El Niño, une élévation saisonnière de la température des eaux dans l’océan Pacifique. Les climatologues sont de plus en plus nombreux à penser que le réchauffement climatique augmente l’intensité des effets d’El Niño – écarts de température, cyclones, inondations, feux de forêts. Ce qui accentue d’autant plus le dérèglement général, qui a été aussi peu pris au sérieux face aux intérêts économiques, lors du sommet de Copenhague.
Il n’y a pas qu’en France qu’il a fait froid… La côte Est des USA a connu des tempêtes de neige mémorables…
Comment calcule t’on ce réchauffement exactement ? Est-ce une moyenne de toutes les températures relevées dans le Monde ? Et comment explique t’on que ce réchauffement ne soit pas uniforme ?
« Comment calcule t’on ce réchauffement exactement ? »
A ma connaissance, il s’agit en effet de la température moyenne à partir de toutes celles relevées dans le monde.
« Et comment explique t’on que ce réchauffement ne soit pas uniforme ? »
Parce que la Terre ne l’est pas. La répartition des terres émergées et des océans est très hétérogène, les vents et les courants suivent des trajectoires complexes et variables (El Niño en est un exemple frappant) et, de plus, notre planète est en rotation et fait un angle par rapport à sa trajectoire autour du soleil (l’écliptique), ce à quoi nous devons les saisons : lorsque c’est l’hiver dans l’hémisphère nord, c’est l’été dans le sud et vice-versa.
Le climat se réchauffe globalement mais surtout, il se dérègle. On assiste à des coups d’accordéon dans les variations de température de plus en plus marqués. Après l’hiver très froid qui a frappé plusieurs régions de l’hémisphère nord, on peut s’attendre à avoir l’été prochain des températures d’autant plus caniculaires.
Voudrait-on reveiller un Grosnounours séant ?
A bientôt.
Jean
Bien le bonsoir à toi !