Hier, la maison était silencieuse à mon arrivée en fin d’après-midi. Dorian jouait dans sa chambre sans un bruit. Anti n’était pas encore revenue du club hippique où Gwlad avait sa séance d’équitation. La lueur douce du soleil dessinait des ambiances paisibles, d’une pièce à l’autre, entre reflets et transparences.

La fatigue de ma longue journée de la veille se faisait sentir. J’aurais bien été m’allonger, malgré l’heure avancée, pour faire la sieste. Mais cela m’aurait rendu la suite de la nuit improbable et le lendemain pas forcément meilleur.

Les chats étaient en harmonie parfaite avec le moment. Che dormait sur un coussin au pied d’un radiateur. Kundun occupait notre lit de tout son long comme à son habitude. Santiago avait choisi de somnoler entre ombre et lumière. Assis sur le rebord de notre fenêtre, Mirou, en vénérable sage, méditait, face au couchant, devant le paysage encore enneigé.

Nous nous disions justement à midi que, depuis que nous sommes ensemble, nous ne sentons plus le temps passer et nous vivons un éternel présent.

Que faisait-on l’été dernier ? Tous nos étés superposés. Quand avons-nous échangé nos premiers mots ? A la fin du printemps, mais lequel ?

Anti est arrivée. Dans sa voiture garée, Gwlad écoutait Féfé à fond, portes ouvertes. Sourires partout. Puis tout le monde est rentré au chaud.

Les petits bruits familiers de la vie ont remplacé le silence de la maison sans en altérer la quiétude.

Je racontais avant-hier les mondes qui avaient traversé ma journée. Hier, c’était autour des temps de se superposer, comme ils le font souvent. Celui immobile de mes pensées sereines contemplait sans les arrêter ceux éphémères qui voletaient dans la pièce.

Très belle journée à vous