Nous venons de regarder un petit film très sympathique du réalisateur bhoutanais Khyentse Norbu : La Coupe.
Le nom de Khyentse Norbu ne vous est peut-être pas inconnu. J’avais parlé de lui sur la note « Milarépa, la voie du bonheur » car Neten Chokling et lui sont à la fois bhoutanais, acteurs, réalisateurs et lamas tibétains.
D’après Wikipédia, Khyentse Norbu est un tulku important, associé au monastère de Dzongsar de Dergé, dans le Kham, le Tibet oriental.
A l’âge de 7 ans, il a été reconnu comme la 3e incarnation de Jamyang Khyentse Wangpo. Il a étudié à la School of Oriental and African Studies (SOAS) de l’Université de Londres.
En 1993, Khyentse Norbu fut conseiller technique de Bernardo Bertolucci pour son film Little Buddha. Khyentse Norbu apparaît vers la fin du film, quand Lama Norbu se trouve en méditation nocturne. Dans un documentaire paru après le film au sujet de Khyentse Rinpoché intitulé Words of my Perfect Teacher, son rôle dans le film est discuté au cours d’une courte interview avec Bertolucci.
Il est l’auteur du livre N’est pas bouddhiste qui veut et réalisateur de deux films majeurs, La Coupe (film) (1999) et Voyageurs et Magiciens (2003).
L’histoire
Juillet 98. Les jeunes novices d’un monastère tibétain en exil, en Inde, s’enflamment… pour la finale de la Coupe du Monde.
Orgyen est le plus ardent d’entre eux et, déterminé à voir la finale et son héros Ronaldo, va solliciter le Khempo, le supérieur du couvent, pour installer un écran de télévision dans le monastère.
Il faudra franchir beaucoup de difficultés pour que le football fasse intrusion jusque dans un des lieux les plus préservés du monde.
Eclairage
« La Coupe » est un petit film extrêmement bien fait. Il s’agit officiellement d’une production australienne, mais son style ressemble d’avantage au free-cinéma anglais des années 60- tournage en extérieurs, lumière naturelle, absence de zoom- qu’au cinéma asiatique.
Son côté « mignon » est contrebalancé par une absence de mièvrerie (les allusions à l’annexion du Tibet par la Chine restent sèches et discrètes et ne sombrent jamais dans le mélodrame). Rarement un film n’a célébré la télévision avec autant de joie. La parabole est installée, et ces moines sont soudains reliés au reste du monde. Leur regard innocent devant un match dont ils ne comprennent guère les commentaires en anglais et dont le déroulement, plus onirique que réaliste, échappe à toute logique (le troisième but de Petit contre le Brésil intervient avant le second de Zidane) risque de changer durablement la manière dont nous regardions auparavant un match de football.
Khyentse Norbu a eu l’excellente idée d’utiliser des chants traditionnels tibétains qui donnent à « La Coupe » un accent d’authenticité renforcé par des comédiens amateurs, trouvés pour la plupart dans le monastère où se déroule le film, et dont la rémunération aura été des plus baroques. Le jeune Jamyang Lodro, le héros, a ainsi monnayé son apparition en échange d’un voyage à Disneyland. (S. Blumenfeld – Le Monde, cité par Les enfants du Cinéma).
C’est fin, c’est beau, on a beaucoup ri, un excellent moment à passer.
A voir sans restriction.
Nous avons emprunté ce DVD à la bibliothèque de la ville ! Avis aux nîmois 😉
anti
Je confirme ! Un régal de justesse et de fraîcheur, avec de plus un humour savoureux et simple, bien loin des grosses comédies mais pas moins communicatif – une caractéristique très tibétaine, si on en juge par notre expérience personnelle.
Chéri-chéri me dit que nous avons « Voyageurs et Magiciens » dans notre vidothèque. Nous allons nous empresser de le visionner, écervelés que nous sommes! Et n ous allons nous mettre en quête de la Coupe. J’adore ce genre de petit film, merci Anti de nous en avoir fait part.
Il faudra qu’on le voit aussi, celui-là !
lol Valentine ! Heureusement que chéri-chéri est là ! (J’adore ce nom qui me fait trop penser à Alice Sapritch)
« Il faudra qu’on le voit aussi, celui-là ! »
Absolument !
anti