Entendu sur France-info et France 2 ce matin, l’annonce de la libération de la plupart des clandestins arrêtés en Corse vendredi. Les juges n’avaient jamais vu une telle accumulation d’infractions et de vices de procédure commis par les forces de l’ordre pour procéder à leurs arrestations. Voici la dépêche de Reuters à ce sujet.
94 des 123 clandestins découverts vendredi sur une plage corse ont été remis en liberté dimanche alors que le traitement de leurs demandes d’asile par le gouvernement fait l’objet de vives critiques.
Ces personnes, qui se présentent comme des Kurdes de Syrie, ont été transférées samedi dans cinq centres de rétention administrative sur le continent, à Marseille, Lyon, Rennes, Nîmes et Toulouse, la Corse ne disposant pas d’infrastructures permettant le traitement immédiat de leurs cas.
Les 11 clandestins envoyés à Rennes ainsi que 12 adultes et plusieurs enfants placés à Nîmes ont été remis en liberté (note : sur France-Info, il était précisé qu’à la suite de leur libération, la Préfecture du Gard a offert l’hébergement dans divers hôtels de Nîmes à toutes ces personnes). A Marseille, vingt clandestins dont dix enfants seront remis en liberté dans la matinée sur ordre de la justice.
Une accumulation de vices de procédure
Un responsable de la Cimade, un organisme qui assiste les réfugiés dans leurs demandes d’asile, a expliqué que ces décisions avaient été prises par les juges des libertés et de la détention en raison de vices de procédure, comme l’absence de notification des droits aux réfugiés, le fait qu’ils n’aient pas pu exercer leur droit d’asile ou encore la présence d’enfants en centre de rétention, assimilable en droit européen à un traitement inhumain.
Pour la Cimade, il s’agit d’un désaveu pour le ministre de l’Immigration Eric Besson, qui a annoncé sur France Inter qu’il avait demandé aux préfets locaux de ne pas faire appel.
« La décision des juges (…) constitue en fait un désaveu judiciaire cinglant pour Besson. Cela prouve qu’il ne faut pas faire du médiatique avec les droits de l’homme », a dit Pierre Grenier, délégué régional de la Cimade pour le Sud-Ouest.
Source : Yves Clarisse, Reuters
Photo : des employés d’ONG donnent à manger aux enfants d’un groupe de 124 clandestins débarqués sur une plage, le 22 janvier 2010 à Bonifacio (S. Agostini / AFP)
Trop bonne nouvelle ! Quand j’ai entendu ça ce matin aux infos, je me suis dit que c’était vraiment un beau cadeau d’anniversaire !
Puisse les 29 autres être libérés aussi !
anti
ça redonne un peu foi en les droits de l’homme. excellente nouvelle 🙂
et j’espère aussi que les autres seront libérés rapidement.
Entendu sur France-Info : les juges de Lyon viennent également de remettre en liberté les immigrés qui leur avaient été envoyés.
Pour Toulouse, décision en fin d’après-midi.
Malheureusement, le droit d’asile est loin de leur être acquis… Une procédure longue, où il faudra que tous ces malheureux démontrent qu’ils sont persécutés dans leur pays… Or, dépourvus de papiers d’identité, ils ne peuvent prouver d’où ils viennent… Ils ne sont donc pas à l’abri d’un nouveau placement en Centre de rétention ou d’un APRF, si l’on sait où les reconduire… Du boulot pour Me Eolas… Besson, quand à lui, continuera son sale boulot dans l’ombre…