En lisant ce numéro de Courrier International, j’ai fait la découverte d’un monument absolument ahurissant : Le Stonehenge américain. Inscriptions monumentales pour l’Après Apocalypse.
J’ai retrouvé l’article repris dans le magazine… C’est… comment dire… étonnant.
Lisez plutôt :
Le plus étrange monument d’Amérique s’étend sur une colline aride du nord de la Géorgie.
Cinq tables massives de granit poli sortent de la terre en forme d’étoile. Les rocs font chacun 16 pieds de haut, et quatre d’entre eux pèsent plus de 20 tonnes. Ils soutiennent un monolithe de 25 000 livres. Lorsqu’on s’approche de l’édifice, il est difficile de ne pas penser immédiatement au Stonehenge d’Angleterre, ou éventuellement à l’inquiétant monolithe de 2001 : Odyssée de l’espace.
Construit en 1980, ces rocs gris pales attendent paisiblement la fin du monde comme nous le savons.
Le Guidestones est peut-être le monument le plus énigmatique des USA : de grandes tables de granits, sur lesquelles sont inscrites des instructions pour reconstruire la civilisation après l’apocalypse. Un seul homme sait qui les a crées, et il ne dit rien. Photo: Dan Winters
Le plus étrange monument d’Amérique s’étend sur une colline aride du nord de la Géorgie. Cinq tables massives de granit poli sortent de la terre en forme d’étoile. Les rocs font chacun 16 pieds de haut, et quatre d’entre eux pèsent plus de 20 tonnes. Ils soutiennent un monolithe de 25 000 livres. Lorsqu’on s’approche de l’édifice, il est difficile de ne pas penser immédiatement au Stonehenge d’Angleterre, ou éventuellement à l’inquiétant monolithe de 2001 : Odyssée de l’espace. Construit en 1980, ces rocs gris pales attendent paisiblement la fin du monde comme nous le savons.
Surnommé le Georgia Guidestones, le monument est un mystère, personne ne sait exactement qui l’a commandé et pourquoi. Les seuls indices sont une plaque à proximité sur le sol qui donnent les dimensions et explique une série d’encoches et de trous intriqués les uns dans les autres qui correspondent aux mouvements du soleil et des étoiles, et les « guides » eux-mêmes, des instructions gravées dans les rocs.
Ces instructions apparaissent dans huit langues, allant de l’anglais au Swahili, et reflètent une idéologie particulière du New Age. Certaines sont vaguement eugéniques (Guide de la reproduction maîtrisée, amélioration de la forme physique et de la diversité), d’autres prescrivent le mysticisme habituel issu du mouvement hippie (valeur de la Vérité, Beauté, Amour, Recherche de l’Harmonie avec l’Infini).
Ce qui est le plus convenu, sur la base des preuves disponibles, est que les Guidestones sont destinées à instruire les survivants hébétés d’un apocalypse imminent dans leur tentative de reconstruire la civilisation. Personne n’est à l’aise avec cette idée. Quelques jours avant que je ne visite les Guidestones, les pierres ont été éclaboussées de polyuréthane et couverte de graffiti, comprenant des slogans comme « Mort au Nouvel Ordre Mondial ». Cette dégradation est la première dans l’histoire des « Guidestones », mais ce n’est pas la première objection à leurs existences.
En fait, depuis plus de trois décennies, cette structure en plein cœur de la Bible Belt, a généré des réponses allant de l’enchantement à l’horreur. Les partisans (parmi lesquels Yoko Ono) ont fait l’éloge des messages, comme un vibrant appel à un rationalisme, proche de celui de Thomas Paines dans « Le siècle de la Raison ». Les opposants les ont attaqués comme étant les 10 commandements de l’Antéchrist.
Qui que soient les architectes anonymes des Guidestones, ils savaient ce qu’ils faisaient : Le monument est une structure hautement pensée qui suit parfaitement le soleil. Il engendre aussi une fascination sans fin, grâce à l’aura de mystère soigneusement orchestrée. Les pierres ont attirées beaucoup de dévots prêts à les défendre de ceux qui voudraient les détruire. Clairement quiconque a placé le monument ici avait très bien compris une chose : Les gens prisent autant ce qu’ils ne comprennent pas que ce qu’ils ont réalisé.
L’histoire des Guidestones de Géorgie a commencé un vendredi après midi de juin 1979, lorsqu’un élégant gentleman aux cheveux gris fit son apparition dans le comté d’Elbert, se dirigea vers les bureaux d’Elberton Granite Finishing, et se présenta comme Robert C. Christian. Il a déclaré représenter un petit groupe de fidèle américain, qui avait prévu l’installation d’un très grand et complexe monument de Pierre. Christian était venu à Elberton, le chef lieu du comté, et la capitale mondiale du granit, car il pensait ses carrières produisaient la pierre la plus fine de la planète.
Joe Fendley, le président d’Elberton Granite, opine d’un air absent, distrait par la course pour remplir les bulletins de paye hebdomadaire. Mais lorsque Christian commença à décrire le monument qu’il avait en tête, Fendley arrêta ce qu’il était en train de faire. Non seulement, l’homme lui demandait les plus grandes pierres qui n’aient jamais été extraites des carrières du comté, mais il les voulait aussi taillées, finies, et assemblé en une sorte d’énorme instrument astronomiques.
A quoi cela servirait il au monde ? Demanda Fendley. Christian expliqua que le monument qu’il avait en tête servirait de compas, de calendrier et d’horloge. Il serait aussi nécessaire de las gravées avec une série de guides écrites dans les huit principales langues du monde. Et il devait être capable de résister aux évènements les plus catastrophiques, de sorte que les vestiges de l’humanité brisée soient capables de reconstruire une civilisation meilleure que celle qui était sur le point de s’autodétruire.
PRECISION SUR LE MONUMENT
Texte explication: Erik Malinowski, illustration: Steve Sanford
1 – Le monument siège au point le plus haut d’Elbert County et il est orienté pour suivre la course annuelle du soleil d’est en ouest.
2 – A l’équinoxe ou au solstice, les visiteurs qui se trouvent sur le côté ouest de la boite aux lettres sont en mesure de voir le soleil se lever sur l’horizon.
3 – Un trou percé au niveau de l’œil dans la pierre de support du milieu permet au passionné d’astronomie de localiser Polaris, l’Etoile du Nord.
4 – Un trou de 7/8 pouces percé dans la table concentre un rayon de soleil sur la colonne du centre et à midi indique le jour de l’année.
Fendley est aujourd’hui décédé, mais peu après la construction du Guidestones, un journaliste de la télévisons d’Atlanta lui demanda ce qu’il avait pensé lorsqu’il avait entendu pour la première fois le plan de Christian.
« J’ai pensé, j’ai un fou devant moi. Comment vais-je le faire sortir ? » Déclare Fendley. Il tenta de décourager l’homme en lui cotant un prix plusieurs fois supérieurs à tout projet commandé auparavant. Le travail demanderait des outils spéciaux, de l’équipement lourd, et le paiement de consultants, expliqua Fendley. Mais Christian a simplement acquiescé et demandé combien de temps cela prendrai. Fendley ne savait pas exactement, six mois au moins. Il ne pouvait même pas envisager un tel travail, ajouta-t-il, jusqu’à ce qui il sache s’il serait payé.
Quand Christian lui demanda s’il y avait un banquier dans la ville qu’il considérait digne de confiance, Fendley vit sa chance de se débarrassé de cet homme étrange et l’envoya voir Wyatt Martin, président de la Granite City Bank.
Le grand et courtois Martin, le seul autre homme connu avec Fendley à avoir rencontré R. C. Christian de visu, a maintenant 78 ans. « Fendley m’a téléphoné et m’a dit : un énergumène veut ici une espèce d’étrange monument » dit Martin. Mais lorsque le gars s’est montré, il portait un très beau et très cher costume, qui me le fit prendre un peu plus aux sérieux. Et il avait un bon langage, et était manifestement une personne bien éduquée. Martin a été naturellement décontenancé lorsque l’homme l’informa que R.C Christian était un pseudonyme. Il ajouta que son groupe planifiait ceci secrètement depuis 20 ans et qu’il voulait rester anonyme pour toujours. « Et lorsqu’il me dit ce que son groupe et lui voulait faire, j’ai failli tomber à la renverse. » dit Martin. « Je lui ai dit : je crois que vous feriez mieux de prendre cet argent et le jeter à la rue dans le caniveau, il m’a regardé d’une certaine manière et il a secoué la tête, comme s’il se sentait désolé pour moi et il a dit : « Vous ne comprenez pas ».
Martin conduisit Christian à travers les rues jusqu’au square municipal, où la ville avait commandé une grande fontaine commémorative du Bicentenaire de l’Indépendance, qui comprenait 13 panneaux de granit, chacun de 2 pieds sur 3, symbolisant les colonies d’origines. « Je lui dis que c’était le plus grand projet jamais entrepris par ici, et que ce n’était rien comparé à ce dont il parlait. Cela ne sembla pas le déranger du tout. » dit Martin. Ayant promis de revenir le lundi suivant, l’homme partit affréter un avion et passa le week-end à explorer les lieux par les airs.
Lorsque Christian revint à la banque le lundi, Martin expliqua qu’il ne pouvait rien faire avant d’avoir vérifié l’identité véritable de l’homme et d’avoir eu l’assurance que il pouvait payer pour cela. Finalement les deux négocièrent un accord : Christian révèlerait son vrai nom à condition que Martin promette d’être son seul intermédiaire, signe un accord de confidentialité l’engageant à ne jamais révéler l’information à un autre être vivant, et qu’il acceptait de détruire tous documents et enregistrements relatifs au projet lorsque celui-ci serait terminé. Il a dit qu’allait envoyer l’argent de différentes banque du pays, parce qu’il voulait être sûr qu’on ne pourrait pas le retrouver. Il a précisé qu’il était très sérieux au sujet du secret.
Avant de quitter la ville, Christian rencontra de nouveau Fendley et présenta à l’entrepreneur une boite à chaussure contenant une maquette en bois du monument qu’il voulait, plus 10 pages de spécifications détaillées. Fendley accepta la maquette et les instructions mais resta sceptique jusqu’à ce que Martin l’appelle le vendredi suivant pour lui dire qu’il venait de recevoir 10000 $ de dépôt. Après cela, Fendley cessa de se poser des questions et se mit à l’œuvre. « Mon père aimait un défi » dit la fille de Fendley, Melissa Fendley Caruso « et il disait que c’était le projet le plus ambitieux dans l’histoire d’Elbert County. »
La construction des Guidestones démarra après l’été. L’entreprise de Fendley a document avec amour l’avancement des travaux avec des centaines de photos. Des marteaux piqueurs furent utilisés pour gouger 114 pieds dans le roc à Pyramid Quarry, à la recherche de filon de granit suffisamment important pour produire les pierres finales. Fendley et ses hommes retinrent leur souffle lorsque la première table de 28 tonnes fut montée à la surface, se demandant si leur mat de charge ne plierait pas sous le poids. Un scie thermique spéciale (essentiellement constituée d’un moteur de fusée permettant de couper de faire la finition des grands blocs de granit) fut transporté par camion à Elberton pour nettoyer et tailler les pierres, et deux tailleurs de pierre furent recrutés pour les lisser.
Fendley et Martin aidèrent Christian à trouver le site approprié pour les Guidestones dans Elbert County : une colline plate s’élevant au dessus des pâtures des Double 7 Farms, avec des vues dans toutes les directions. Pour 5000%, le propriétaire Wayne Mullinex a signé la vente de plus 5 acres de terrain. En plus du paiement, Christian garantit à vie le droit de pâture à Mullinex et ses enfants, et l’entreprise de construction de Mullinex construisit les fondations des Guidestones.
Avec l’achat du terrain, le futur des Guidestones était assuré. Christian dit au revoir à Fendley dans les bureaux de la Granite Company et ajouta : « Vous ne me reverrez pas.» Christian se retourna et sortit, sans même une poignée de main.
A partir de ce moment, Christian communiqua seulement à travers Martin, écrivant quelques semaines plus tard pour demander que la propriété de la terre et du monument soit transférée à Elbert County, qui l’est toujours. Christian raisonna que la fierté civique le protègerait à travers le temps. « Toutes les lettres de M. Christian venait de différentes villes du pays. » indique Martin. « Il n’a jamais
rien envoyé du même endroit deux fois.»
Le cahier des charges astrologique des Guidestones était si complexe que Fendley dut prendre les services d’un astronome de l’université de Géorgie pour l’aider à mettre en œuvre le concept. Les quatre pierres extérieures devaient être orientées sur les limites de l’orbite solaire annuelle. La colonne centrale nécessitait deux éléments calibrés avec précision : un trou à travers lequel l’étoile polaire serait visible tout le temps, et une encoche qui devait être alignée avec la position du soleil levant aux solstices et aux équinoxes. Le principal composant de la table dolménique était une ouverture de 7/8 pouces à travers laquelle un rayon de soleil devait passer chaque jour à midi afin d’éclairer la pierre du centre et d’indiquer le jour de l’année.
La principale caractéristique du monument, serait les 10 commandements gravés sur les deux faces des pierres extérieures, en huit langages : anglais, espagnol, russe, chinois, arabe, hébreux, hindi et swahili.
Une déclaration de la mission du genre (Que les Guidestones vous emmène vers un âge de raison) devait être gravée sur les côtes de la table dolménique en égyptien hiéroglyphique, en grec classique, en sanskrit et en cunéiforme babylonien. Les Nations Unies fournirent les traductions (y compris pour celles en langue mortes), qui furent placés au pochoir sur les pierres puis gravé avec un décapeur à sable.
Début 1980, un bulldozer racla le sommet de la colline The Double 7, jusqu’à la couche de roche mère, où cinq tables de granit servant de fondation furent disposées en forme de roue à aube. Une grue de 100 pieds fut utilisée pour mettre les pierres en place. Chacune des pierres extérieures mesuraient 16,4 pieds et 6 pieds 6 pouces de large et 1 pied 7 pouces d’épaisseur. La colonne centrale était identique (à l’exception qu’elle était moitié moins large) et la table mesurait 9,8 pieds de long, 6,6 pieds de large et 1,7 pied d’épaisseur. En incluant les pierres de la fondation le poids total du monument atteint presque 240 000 livres. Recouvert de morceaux de plastique noir dans le cadre des préparatifs de l’inauguration à l’équinoxe vernal, les Guidestones dominaient le bétail qui continuait à paitre en dessous à l’approche de la fin de l’hiver.
Le monument déclencha la controverse avant même qu’il ne fut terminé. La première rumeur commença parmi les membres de l’Elberton Granite Association, jaloux de l’attention montrée à l’un des leurs : Fendley est derrière tout cela, dirent-ils, aidé par son ami Martin, le banquier. Les ragots devinrent si toxiques que les deux hommes acceptèrent de passer au détecteur de mensonge à l’Elberton Civic Center.
Le scandale disparu lorsque le Elberton Star rapporta qu’ils avaient passé tous les deux l’épreuve de manière convaincante, mais la publicité a apporté une nouvelle vague de plaintes. Des mots qui se répandaient Martin se rappelle que même des personnes qu’il considérait comme des amis lui demandaient pourquoi il faisait ce travail démoniaque. Un pasteur local, James Travenstead, prêcha que des groupes occultes afflueraient aux Guidestones, avertissant qu’un jour un sacrifice aurait lieu là. Ceux qui inclinaient à être d’accord furent découragés par Charlie Clamp, le graveur chargé d’inscrire chacun des 4000 caractères sur les pierres : pendant les centaines d’heures qu’il passa à graver les guides, Clamp dit, qu’il fut constamment distrait par une musique étrange et des voix discordantes.
L’inauguration du 22 mars 1980 fut une fête de la communauté. Le député Doug Barnard, dont la circonscription comprend Elberton, s’adressa à une foule de 400 personnes qui afflua sur les pentes de la colline, et qui incluaient les équipes de reporters la télévision d’Atlanta. Bientôt Joe Fendley devint le plus célèbre des Elbertoniens, depuis Daniel Tucker, le ministre du 18 eme siècle mémorisé dans la chanson populaire « Old Dan Tucker ». Entouré par la savane et de grandes rivières mais à des miles de la plus proche des autoroutes, aussi rural que possible, selon les mots de l’actuel éditeur du Star, Gary Jones, Elberton devint une destination touristique. «Nous avons des visiteurs du Japon, de Chine, d’Inde et de partout où l’on désire voir le monument. » dit Martin. Et la prétention de Fendley (en photo) « d’avoir mis Elberton sur la carte » fut affirmée au printemps 2005, quand le National Geographic Traveler lista les Guidestone comme élément dans son Geotourism MapGuide des Appalaches.
Mais beaucoup de ceux qui ont lu ce qui était écrit sur les pierres ont été troublés. Le Guide n° 1 est un véritable bloqueur : MAINTENIR L HUMANITE SOUS LES 500 000 000 EN PERPETUEL EQUILIBRE AVEC LA NATURE. Il y a déjà 4.5 milliards d’habitants sur la planète, soit 8 à 9 fois plus que ce qui est annoncé (aujourd’hui plus proche des 12 ou 13 fois). Cette instruction était renvoyée et étendue par la déclaration n° 2 : GUIDER LA REPRODUCTION INTELLIGENTE EN AMELIORANT LA FORME PHYSIQUE ET LA DIVERSITE. Ce n’est pas faire grande imagination que de dresser une analogie avec les pratiques des, parmi d’autres, nazis. Le guide n° 3 instruit le lecteur d’unir l’humanité avec une langue vivante nouvelle. Ceci a envoyer un frisson dans la colonne vertébrale des prédicateurs locaux qui savent que l’Apocalypse avertit qu’une langue commune et un gouvernement unique seront l’accomplissement de l’Antéchrist. Guide n° 4 : DIRIGER LA PASSION LA FOI ET LA TRADITION ET TOUTE AUTRES CHOSES AVEC MODERATION menace de la même manière les chrétiens qui place la primauté de la foi au dessus de tout autre chose. Les six autres guides sont homilétiques en comparaison. PROTEGER LE PEUPLE ET LES NATIONS AVEC DES LOIS JUSTES ET DES TRIBUNAUX JUSTE. LAISSER TOUTES LES NATIONS REGLER LEUR PROBLEMES INTERNES ET EXTERNES DEVANT UN TRIBUNAL INTERNATIONAL. EVITER LES LOIS MESQUINES ET LES FONCTIONNAIRES INUTILES. EQUILIBRE DES DROITS PERSONNELS ET AVEC LES OBLIGATIONS SOCIALES. PRIMER LA VERITE LA BEAUTE LA RECHERCHE DE L HARMONIE AVEC L INFINI. NE PAS ETRE UN CANCER SUR LA TERRE LAISSER UNE PLACE A LA NATURE.
Même si les habitants ont débattu des mérites relatifs de ces commandements, les prédictions de Travenstead semblent devenir réelles. En quelques mois, un convent de sorcière d’Atlanta adopte les Guidestones comme leur loge à l’extérieur, faisant des pèlerinages le week end à Elberton pour pratiquer des païens (danse et chanter, et tout ce genre de truc dit Martin) et au moins une cérémonie de mariage sorcier –sorcière. Pas de sacrifice humain sur l’autel de pierre, mais il y a des rumeurs concernant plusieurs poulets décapités. Un article de 1981 dans le magasine mensuel UFO REPORT cite Naurie Batchelder (identifié dans l’histoire comme médium réputé à Atlanta) prédisant que le but réel des guides seraient révélé dans les trente prochaines années. Vu directement d’en haut les Guidestones forment un X, ce qui en fait un site d’atterrissage pour UFO REPORT.
Les visiteurs continuent de venir, mais après plusieurs enquêtes infructueuses concernant l’identité de R.C. Christian, les media ne s’y intéressent plus. La curiosité est revenue brièvement lorsque Yoko Ono contribua à un album appelé « Georgia Stone » dans un hommage rendu au compositeur d’avant-garde John Cage, Ono chantant le 10eme et dernier guide, presque mot à mot « Ne soyez pas un cancer pour la Terre, laissez une place à la nature, laissez une place à la nature ». Une décennie plus tard, cependant, lorsque la comédienne Roseanne Barr essaya de travailler un peu sur les Guidestones lors de sa tournée de come back, nul n’y pris garde.
Christian est resté en rapport avec Martin, écrivant au banquier si régulièrement qu’ils sont devenus correspondants. Occasionnellement Christian appelle d’une cabine de l’aéroport d’Atlanta pour dire qu’il est dans le secteur, et les deux prennent rendez-vous pour un repas dans la ville universitaire d’Athens, à 40 miles à l’ouest d’Elberton. Depuis longtemps Martin n’interroge plus Christian sur son secret. L’homme âgé a réussi à dévier la curiosité de Martin lors des premières rencontres, en citant les observations d’Henry James sur Stonehenge « Vous pouvez poser cent questions à ces pierres géantes, ils se courbent dans la sombre contemplation de leurs compagnons tombés, mais votre curiosité meurt devant le grand calme ensoleillé qui émane d’eux ». « Christian n’a jamais rien voulu me dire sur le groupe auquel il appartenait.» déclare Martin. Le banquier a reçu la dernière lettre de Christian aux environ des attaques terroriste du 11 septembre, il pense que l’homme, qui devrait avoir 85 ans est mort depuis.
La mystérieuse histoire de R. C. Christan et l’absence de renseignement sur la véritable signification des Guidestones est en train de devenir un irrésistible attrait pour les conspirationniste et les « enquêteurs » en tout genre. Sans surprise, trois décennies plus tard, il ne manque pas d’observateur pour combler le vide avec toutes sortes d’explications.
Parmi eux, il y a un activiste nommé Mark Dice, auteur d’un livre appelé ‘The Resistance Manifesto’. En 2005, Dice (qui utilise lui-même un pseudonyme John Conner, d’après le personnage principal de Terminator) a commencé à demander que les Guidestones soient écrasés en million de morceaux.
Il prétend que le monument a « une origine satanique profonde ». Une position qu’il lui a valu beaucoup de couverture à la fois sur papier et sur le web. D’après Dice, Christian est un membre élevé d’une société luciférienne secrète et l’avant-garde du NOM. « Les élites prévoient le développement réussi de technologies d’extension de la vie dans les prochaines décennie qui arrêteront presque le vieillissement. Et ils craignent qu’avec la population actuelle de la Terre, les masses utilisent des ressources que les élites veulent garder pour elles. Les Guidestones sont les Dix Commandements du NOM. Elles sont aussi une manière de rire au dépens des masses non informées, car leur agenda est clair comme le jour et les zombies ne le voient pas » dit Dice.
Ironiquement, le message de Dice a principalement produit une plus grande publicité pour les Guidestones. Cela a, à son tour, apporté de nouveaux visiteurs au monument et rendu les fonctionnaires d’Elbert County moins enclins à supprimer la seule attraction touristique majeure du secteur.
Phyllis Brook, qui dirige la Chambre de Commerce d’Elbert County, s’est elle-même déclarée atterrée en novembre dernier quand les Guidestones ont été attaquées par des vandales pour la première fois. Alors que Dice nie toute implication dans l’attaque, il semble l’avoir inspiré : les tags sur les pierres étaient des messages comme « Jésus vous battra sataniste » et « pas de gouvernement mondial » D’autres dégradations affirmait que le CFR était dirigé par le démon que les attaques du 11 septembre était un travail de l’intérieur, et que le Président Obama était musulman. Les Vandales ont aussi aspergé les Guidestones de polyuréthane, qui est beaucoup plus difficile à enlever que la peinture. En dépit de l’alignement des graffitis sur ses opinions, Dice dit désapprouver ces actes. « Beaucoup de gens étaient heureux qu’une telle chose arrive et l’ont vu comme de la résistance au NOM. Alors que d’autres sont mécontents des pierres voient cette action comme contreproductive et inappropriée » déclare Dice.
Martin grimace chaque fois qu’il entend la déclaration de Dice sur « la société luciférienne secrète au sujet des Guidestones. Mais bien qu’il ne soit pas d’accord, il admet aussi qu’il ne le sait pas surement. « Tout ce que je peux vous dire c’est que M. Christian m’a toujours semblé un gars très digne et sincère ».
Dice, bien sûr, est loin d’être le seul à avoir une théorie sur les Guidestones. Jay Weidner, un ancien commentateur de la radio de Seattle est devenu un érudit chasseur de complot. Il a investit beaucoup de temps et d’énergie dans l’une des hypothèses les plus populaires. Il fait valoir que Christian et ses associés étaient des Rosicruciens, membre de l’Orde de la Rose Croix, une société secrète de mystiques, qui remonte à la fin de l’Allemagne médiévale et qui prétend que la compréhension ésotérique des vérités de la nature, de l’univers, et du royaume spirituel ont été celé aux gens ordinaires. Weidner considère le nom R.C. Christian comme un hommage au légendaire fondateur des rosicruciens, un homme du XIVème siècle d’abord identifié comme Frère CRC et plus tard comme Christian Rosenkreutz. Le secret, note Weidner, a été la marque des Rosicruciens, un groupe qui s’annonça au monde au début du XVIIème siècle avec deux manifestes anonymes qui ont créé un grand frisson à travers l’Europe et ce en dépit du fait que personne n’a jamais été capable d’identifier un seul membre. Mêle si les guides de pierre en Géorgie vont à l’encontre de l’eschatologie chrétienne orthodoxe, ils se conforment très bien aux principes du Rosicrucianisme, qui insiste sur la raison et valide une relation harmonieuse avec la nature.
Weidner a aussi une théorie sur le but des Guidestones. Une autorité de la tradition hermétique et alchimique qui est à l’origine des Rosicruciens, croit il, a pendant des générations transmis la connaissance d’un cycle solaire qui a un point culminant tous les 13000 ans. Au cours de ce maximum, les éjections géante de masse coronal sont supposées dévastée la Terre. Pendant ce temps, l’organisation secrète à l’origine des Guidestones est en train d’orchestrer un chaos planétaire, croit Weidner, qui a commencé avec l’effondrement du système financier américain et qui entrainera des pénuries de pétrole et alimentaires, des émeutes et des guerres ethniques à travers le monde, le tout menant au grand évènement du 21 décembre 2012. « Ils veulent réduire la population » dit Wiener « et c’est ce qu’ils pensent faire ». Les Guidestones sont leurs instructions aux survivants.
Lorsqu’il entend les idées de Weidner, Martin secoue la tête et dit que “c’est ce genre de chose qui me donne envie de dire au monde tout ce que je sais” Martin est depuis longtemps retiré des affaires bancaires et n’habite plus Elberton, mais il est toujours l’officiel des Guidestones et le seul détenteur du secret. « Mais je ne peux rien dire » ajoute rapidement le vieil homme. « J’ai fait une promesse » Martin a aussi promis de détruire tout les enregistrements de ses relations avec Christian, bien qu’il n’est pas tenu celle-ci, au moins pour le moment. Dans le fond de son garage il y a un grand bac en plastique (en fait la carcasse d’un ordinateur IBM qu’il a racheté en 1983) rempli de tous les documents en relation avec les Guidestones qui sont entrés en sa possession, y compris les lettres de Christian.
Pendant des années Martin a pensé qu’il devrait écrire un livre, mais maintenant il ne le fera probablement pas, pas plus qu’il ne m’autorisera à farfouiller dans les papiers. Quand j’ai demandé s’il se préparait à emporter ce qu’il savait dans la tombe, Martin a répliqué que Christian voudrait que ce soit ce qu’il fasse : « Tout le temps, il a dit que qui il était, d’où il venait devait être tenu secret. Il disait que les mystères fonctionnent ainsi. Si vous voulez garder l’intérêt du public, vous ne pouvez les laisser en savoir trop. » Le reste est enveloppé dans un vaste silence ensoleillé.
Source : Randall Sullivan.
anti
L’hallu ! Vraiment très surprenant. L’hypothèse que le pseudo du commanditaire, « R.C. Christian », soit inspiré de Christian Rosencrutz semble très probable… mais ne veut pas dire que le monsieur était un Rose-Croix, seulement qu’il a voulu le faire croire.
Quant aux « instructions » écrites sur le monument, certaines sont débiles (les recommandations eugénistes) et d’autres banalement New Age.
En tout cas, une vraie curiosité !
Pourquoi reconstruire notre civilisation ? Je n’y voit aucun intérêt.
Ouais normal… si demain c’est la fin du monde, les quatre paumés survivants miraculeux (déjà hum.. c’est paradoxale avec le terme d’Apocalypse), comme par hasard ils seront aux Etats-Unis en Géorgie du Nord o.O Ou alors instinctivement se dirigeront vers là 😀 Et normal, il est très probable qu’ils comprennent le Sanskrit ou les hiéroglyphes égyptiennes 😀
Ahlala… En plus je trouve ça bête de comparer cette connerie à Stonhenge, qui à priori ne dit rien de tout ça, mais est plus une sorte de calendrier solaire et lunaire pour les différents événements de l’année du village voisin qui existait à l’époque.
Les élucubrations de ce genre ne sont pas nouvelles, on en connaît au moins depuis le Moyen-Age… Par contre, je suis étonné que les Autorités locales aient laissé ériger un tel monument, dont l’origine sectaire ne fait aucun doute (Ku-Klux-Klan ?) Le Français n’a pas été retenu dans les inscriptions… Une indication du poids actuel de notre langue dans le Monde… Au moins ne nous sentons-nous pas concernés…
Ce monument… et cette histoire… C’est… ???????????????? drôle au fond. Mais vraiment, je n’en n’avais jamais entendu parler. Étonnant que les ricains n’aient pas encore pondu une belle super production autour…
anti
Je pense tout comme Netzah.
L’hypothèse que le pseudo du commanditaire, « R.C. Christian », soit inspiré de Christian Rosencrutz semble très probable… mais ne veut pas dire que le monsieur était un Rose-Croix, seulement qu’il a voulu le faire croire.
Sur le site:
http://www.thegeorgiaguidestones.com/stones.htm
je lis:
.. « Mr. Christian. » He told Fendley that he represented a small group of loyal Americans living outside Georgia who wished to remain anonymous forever, and that he chose the name « Christian » because he was a Christian.
…Les rosicruciens sont totalement areligieux en tant que tels bien qu’ils engagent leurs affiliés à soutenir la religion de leur choix y compris l’agnostisme ou l’animisme si tel est leur croyance. Ils ne peuvent donc se servir de leur affiliation rosicrucienne pour se présenter en tant que « chrétiens ». S’ils le faisaient, ils seraient radiés. direct.
D’autre part,
Contrairement à ce que laisse supposer le texte de la note, les rosicruciens sont visible, rencontrables (j’en connais , certains depuis plus de 25 ans! c’est pour çà que j’en parle) simplement c’est à eux de se déclarer en tant que tels et non à la Rose-Croix de faire savoir qu’il le sont. Ils ne sont pas tenus au secret mais juste à la discrétion pour ne pas être importunés, il y a des conférences de temps en temps où ils exposent leurs vues, là, il y en a plein à rencontrer. On peut poser des questions aussi.
Pourquoi pas, pour info un site,
http://www.rose-croix.org/01_accueil.html
Il faudrait ne pas hésiter à poser TOUTES les questions. çà m’est arrivé d’en poser des « pas mal »… çà a fini en fous rires…. Mais j’ai pu me faire une idée perso.
(Un bon karma vaut mieux que tu tu l’auras. mdr)
Oui, on a pensé la même chose 😉 Merci pour toutes les infos complémentaires m’z’elle.
« Un bon karma vaut mieux que tu tu l’auras. »
Bien dit !
anti
N’y a t’il rien dans ce grand monument qui puisse indiquer ou révéler une date précise?