Empreintes est une collection de 120 excellents documentaires de 52′ co-produits par France 5 (30 documentaires coproduits par an sur 4 ans).

Le concept de la collection « Empreintes »

Ils sont ceux qui laisseront leur empreinte sur notre époque. Personnalités françaises, elles appartiennent aux mondes des arts, de la culture, des sciences, du spectacle, du sport, du monde politique ou de la société civile… Connues du public pour leur action, leur engagement, leur production, elles sont, aujourd’hui, à un moment de leur vie où elles sont prêtes à transmettre au plus grand nombre le fruit de leur expérience et leur vision du monde. C’est cette parole généreuse, cette expérience partagée que la collection  » Empreintes » va offrir au public à travers chaque documentaire de 52′.

Chaque documentaire sera centré sur une personnalité. Il évoquera son apport à notre époque à travers, bien sûr, la rencontre, mais aussi à travers des images d’archives qu’elles soient publiques ou personnelles. Chacune de ces personnalités nous racontera le ou les événements qui ont été constitutifs de sa trajectoire, ces événements qui l’ont déterminé à être ce qu’elle est, et qui l’ont amené à agir comme elle l’a fait et à produire ce qu’elle a produit. Une parole donnée qui s’adressera autant aux néophytes qu’aux initiés.

Ni portrait, ni biographie, chaque documentaire sera un tête à tête avec le téléspectateur, une rencontre intime. Au sortir de cette rencontre, le téléspectateur aura eu accès aux éléments biographiques, aux événements historiques qui ont amené la personnalité à devenir ce qu’elle est devenue, pour marquer de son  » empreinte  » notre époque. Ceci implique une adhésion forte de la personnalité au principe de la collection.

Pourtant, le documentaire ne devra pas avoir de caractère introspectif mais, au contraire, être dans la générosité du partage du vécu et du regard personnel porté sur le monde d’aujourd’hui pour nous éclairer sur son avenir.

Très bien fait, le site de France 5 permet de découvrir les photos toutes prises par des photographes de l’agence Magnum. On peut aussi consulter dans les programmes courts « Empreintes », des mini-séquences réalisées à partir des photos de l’agence. (Voir les photos)

On trouve une liste alphabétique des noms de toutes les personnalités ayant donné lieu à un documentaire. (Voir la liste) ainsi que des interviews des réalisateurs.

Voili, voilà.

Hier soir, nous avons eu le plaisir de voir le documentaire de Sylvie Deleule consacré à Hubert Nyssen, écrivain et fondateur de la maison d’édition Actes Sud.

Fondateur d’Actes Sud, maison d’édition arlésienne qui a su s’imposer auprès de ses concurrentes parisiennes, Hubert Nyssen, 84 ans, est un retraité actif. Dans son bureau, dans son mas provençal ou en Belgique, où il a grandi, cet amoureux des mots évoque sa famille, son parcours et les auteurs étrangers qu’il a révélés : Nina Berberova, Paul Auster, Nancy Huston…

Interview d’Hubert Nyssen

« (Dans son jardin, devant une table et deux bancs.) Il y a tellement de gens qui sont venus ici, certains plus célèbres que d’autres. J’ai des souvenirs tout à fait émouvants de la présence de Nina Berberova, qui venait pour méditer sur le banc, prendre une tasse de thé ou discuter avec moi.

« (A propos du phénomène d’édition Millénium) Millénium, c’est arrivé peu après que j’ai pris ma retraite (…) Chez Actes Sud, quelqu’un a rapporté le manuscrit de Suède, a commencé à le traduire. Une personne du secteur commercial a demandé à lire les premières pages, a eu du flair et a dit : ’Il faut y aller très vite, parce qu’avec ça, on va faire un tabac’. Tout ça s’est combiné, et le reste est de l’ordre du miracle et de l’inattendu.

« Les éditions Actes Sud ont démarré en 1978. Je me suis dit que si je faisais dix livres, ce serait un plaisir ; 100 livres, ce serait un succès, 200 livres, c’était inimaginable. Aujourd’hui, on en est à 7 000 ou 8 000 œuvres publiées.

« Quand je lis un manuscrit, je n’utilise jamais autre chose qu’un crayon, pour que je puisse effacer mes remarques imbéciles, et surtout, pour que l’auteur, s’il a le manuscrit annoté en main, se rende compte que je ne suis pas un juge qui énonce des sanctions.

« J’avais fait un peu d’édition à l’université de Bruxelles, puis dans mon théâtre, à Bruxelles, en publiant un certain nombre des pièces que nous jouions. Et je me suis dit, en arrivant en Provence : ’Voilà une troisième occasion qui se présente, et c’est sans doute la dernière’, puisque j’avais quand même passé les 50 ans.

« En sept ans, Nina Berberova est devenue une vedette en France, un auteur célèbre dans le monde entier et je l’ai fait éditer dans plus de vingt-cinq langues. C’est pour moi la plus belle aventure éditoriale, parce que ça part de zéro pour arriver à l’infini du succès.

« Quand mes grands-parents sont morts, j’ai été, dans mon adolescence, le témoin horrifié d’un autodafé familial. Ma mère a nettoyé tout ce qui leur appartenait (…) et, comme ils avaient beaucoup de papiers, de carnets, ça a été brûlé au jardin. Je perdais mes grands-parents, ma source intellectuelle (…) Le peu que j’ai, je l’ai recueilli après, chez mes parents. J’ai, par exemple, près de moi, comme cendrier, le mortier de chimiste de mon grand-père. »

Vous pouvez voir et/ou revoir ces documentaires en ligne sur Vidéos – France 5. Certains documentaires sont proposés en exclusivité gratuitement 7 jours avant leur diffusion. Ils sont ensuite en général disponibles en VOD gratuite pendant 7 jours après la diffusion et au-delà, en VOD payante.

Je sens que je vais me régaler les neurones et le cœur !

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Source textes et photos : site France 5