Elinor Ostrom, une belle Nobel

elinor ostrom.jpgElinor Ostrom est la première femme lauréate du Prix Nobel d’Economie, qu’elle partage avec Oliver Williamson.

Elle a commencé à s’intéresser au développement soutenable dès son enfance, bien avant que le dérèglement climatique n’en fasse un sujet crucial. Native des USA, lorsqu’elle était petite, elle a connu la Grande Dépression et a été marquée par la façon dont sa mère parvenait à entretenir leur jardin alors que l’eau était devenue un produit rare.

« De cette expérience, elle déduit une conviction qui va guider l’ensemble de ses recherches ultérieures : la plupart des gens, quand ils sont confrontés à des problèmes de ressources, peuvent coopérer et agir pour le bien commun. » (Le Figaro)

« Ils veulent comprendre des organisations qui ne sont pas des marchés (…) et ils montrent comment ces institutions résolvent les conflits », a salué Tore Ellingsen, membre du comité Nobel, lors de l’annonce du prix à la presse.

Elle a « remis en cause l’idée classique selon laquelle la propriété commune est mal gérée et doit être prise en main par les autorités publiques ou le marché », salue le comité, qui sacre pour la première fois une femme depuis sa première attribution en 1969.

En se fondant sur de nombreuses études sur la gestion par des groupes d’usagers des ressources en poissons, en élevage, sur les forêts ou les lacs, la lauréate américaine a montré que leur organisation était souvent meilleure que ne le croit la théorie économique, souligne le comité.

La récompense de l’Américaine « va bien avec les problèmes actuels auxquels le monde fait face, sur la façon de gérer la surexploitation des océans, le réchauffement climatique et d’autres problèmes environnementaux qui sont liés au fait que trop de gens utilisent trop de ressources », a dit à l’AFP Timothy Van Zandt, professeur d’économie à l’INSEAD, près de Paris.

Quelques mots sur le co-lauréat, Oliver Williamson. Il est enseignant à l’université de Californie de Berkeley et a été récompensé pour « son analyse de la gouvernance économique, notamment les frontières de l’entreprise ». Sa théorie permet d’expliquer pourquoi l’entreprise s’est imposée comme modèle dominant, comment son organisation facilite la gestion de conflits et la réduction des coûts et aussi comment elle peut abuser les autorités de réglementation. La crise économique actuelle lui a donné largement raison sur ce dernier point.

Officiellement dénommé « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel », le Nobel d’économie est le seul à ne pas avoir été prévu dans le testament de l’industriel suédois. Décerné depuis 1969 et financé par la banque centrale suédoise, il fonctionne néanmoins exactement comme les autres prix avec un comité et une dotation de 10 millions de couronnes (970.000 euros) à partager entre les lauréats.

Sources : AFP et Figaro
Photo : AFP

3 Replies to “Elinor Ostrom, une belle Nobel”

  1. Netsah (Anna's son) Post author

    Et depuis 1968 il a été décidé de ne plus rajouter de nouvelle catégorie de prix Nobel.

    Félicitation à la lauréate !!!

  2. anti Post author

    « le Nobel d’économie est le seul à ne pas avoir été prévu dans le testament de l’industriel suédois. »

    Avec les maths quand même. Sauf que le Nobel des maths n’existera jamais…

    C’est très intéressant les travaux et surtout les conclusions de cette dame.

    anti

  3. Anna Galore Post author

    « Avec les maths quand même. Sauf que le Nobel des maths n’existera jamais »

    Oui, c’est exact, pas plus que les Nobel de tout un tas d’autres disciplines (informatique, musique, sculpture, peinture, etc.). La phrase est en effet ambigüe et aurait été plus claire sous la forme : « De tous les Nobels actuels, celui d’économie est le seul à ne pas avoir été prévu dans le testament de l’industriel suédois. »

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