Vous vous souvenez du trou dans la couche d’ozone dont tout le monde parlait dans les années 80 ? Sur Slate.fr, Nina Shen Rastogi se pose la question de ce qu’il a pu devenir depuis.
Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise d’abord ? Il s’est agrandi. Il fait maintenant la surface de l’Amérique du Nord.
La bonne n’est bonne que de façon relative : il s’est moins agrandi que si on n’avait rien fait, grâce à des mesures décisives prises il y a vingt ans. Ces mesures sont connues sous le nom de protocole de Montréal.
A l’heure actuelle, 97% des substances nocives pour la couche d’ozone ont totalement été abandonnées et remplacées par des produits moins dangereux, les hydrofluorocarbones (HFC). Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que 20 millions de cancers de la peau et 130 millions de cataractes ont été évitées. De plus, les substances nocives en question contribuaient fortement au dérèglement climatique. Un article dans le New Scientist en 2007 a montré qu’une douzaine de milliards de tonnes d’équivalents carbone par an ont été évitées grâce à cela.
Il faudra encore des dizaines d’années pour que la couche d’ozone soit pleinement reconstituée. Les gaz qui l’ont détériorée sont toujours en train de flotter dans la stratosphère et y resteront encore jusqu’à un siècle avant de disparaitre. De plus, un autre gaz, le protoxyde d’azote, peut être extrêmement nocif aussi bien pour l’ozone qu’en tant que gaz à effet de serre, comme l’ont démontré des chercheurs le mois dernier dans le prestigieux Science. Et celui-là n’est règlementé par aucun protocole à l’heure actuelle.
Rien n’étant simple dans les émissions industrielles de gaz divers, les HFC qui ont permis de ralentir la détérioration de l’ozone se révèlent en fait plus dangereux que le CO2 vis à vis du dérèglement climatique. Un appel vient d’être lancé pour les réduire à leur tour, provenant, une fois n’est pas coutume, des USA, du Canada et du Mexique.
L’article sur lequel se basent ces quelques mots se trouve ici : La couche d’ozone est-elle toujours trouée ?. A lire également, un autre article de la même journaliste sur les pluies acides.
Ce que je retire de leur lecture, c’est paradoxalement des raisons d’espérer. Un virage majeur est en train de se prendre au niveau mondial. La prise de conscience d’un nombre enfin significatif de pays et d’états est enfin là. Elle est suivie d’actions au niveau industriel, certes encore insuffisantes mais réelles.
Il reste énormément à faire sur le front des gaz à effet de serre. Notre seule chance, c’est la pression de plus en plus forte des opinions publiques, amplifiée entre autres par le Net et surtout, le sentiment désormais reconnu de l’urgence qui s’accélère, face à l’extinction pure et simple qui nous menace tous si les principales sources du dérèglement climatique ne sont pas rapidement jugulées.
« Ce que je retire de leur lecture, c’est paradoxalement des raisons d’espérer. Un virage majeur est en train de se prendre au niveau mondial. La prise de conscience d’un nombre enfin significatif de pays et d’états est enfin là. Elle est suivie d’actions au niveau industriel, certes encore insuffisantes mais réelles. »
D’où l’intérêt des actions telles que celle relayée hier dans « Time 4 Climate Justice » pour informer le maximum de personnes. Non seulement on doit changer mais on peut changer !
http://www.annagaloreleblog.com/archive/2009/10/09/time-4-climate-justice.html
anti, ceci est un espoir.
Il est certain que le remplacement des CFC par des HFC a contribué au ralentissement de la destruction de la couche d’ozone.
Il semble par contre, paradoxalement, que le réchauffement climatique contribue aussi à ce ralentissement, ainsi que l’analysent des observations scientifiques de 2002 :
« Le vendredi 27 septembre 2002
Cette année le phénomène de dissipation du trou dans la couche d’ozone a commencé cette semaine alors qu’il survient habituellement beaucoup plus tard, dit l’Institut météorologique royal des Pays-Bas (KNMI).
L’information a été relayée lundi (le 23 septembre) à Paris par l’Agence spatiale européenne (ESA), Le phénomène intervient «exceptionnellement tôt cette année, environ deux mois plus tôt que la normale», souligne Henk Eskes, un scientifique du KNMI.
Un autre constat est que le trou est beaucoup moins profond que d’habitude, souligne M. Eskes. Sa profondeur «est inhabituellement faible, environ la moitié de celle recensée en 2001».
«La baisse de concentration de CFC est trop lente pour expliquer le faible trou d’ozone de cette année», selon M. Eskes.
L’explication tiendrait plutôt à des facteurs atmosphériques qui influencent la taille et la durée du trou d’ozone, selon le chercheur néerlandais. »
http://membres.lycos.fr/coucheo3/new.htm
Il faut bien sûr se réjouir des progrès obtenus, mais garder à l’esprit qu’un ralentissement de la dégradation n’est pas un renversement de tendance.